Pédophilie : à quand la réponse appropriée ? (29/12/2011)

Une nouvelle affaire de pédophilie vient, une fois de plus, plomber le ciel de l’Eglise catholique de Belgique. Ces ecclésiastiques dévoyés qui ont abusé d’enfants innocents nous écœurent profondément. A chaque fois nous reviennent en mémoire les terribles paroles du Christ condamnant ceux qui scandalisent un seul de ces petits. Leurs crimes nous éclaboussent du fait que nous appartenons à la communauté catholique dont ils sont des représentants. Nous ne pouvons pas faire comme si cela ne nous touchait pas, nous ne pouvons pas nier ou minimiser ce scandale en recourant à des arguments qui en relativiseraient la gravité. Nous avons mal, à quoi bon le cacher, et cela nous donne envie de vomir ou de pleurer quand cela n’incite pas certains d’entre nous à quitter le bateau d’une Eglise à ce point compromise. Ces hommes d’Eglise ont commis le crime irréparable de violer l’innocence en même temps qu’ils offraient à nos adversaires les armes qui serviraient à nous déstabiliser et à nous discréditer. Suffit-il de proposer aux victimes des indemnités ? Nos évêques savent-ils à quel point nous sommes désemparés, exposés comme nous le sommes à la réprobation et à l’indignation générales ? Manquent-ils à ce point d’inspiration pour nous adresser un message à la hauteur de la situation et pour nous inviter à une mobilisation spirituelle qui réponde à l’ampleur de ce drame ? N'est-il pas temps de s’approprier le message adressé à l’Eglise d’Irlande par Benoît XVI :

« Pour ma part, compte tenu de la gravité de ces fautes, et de la réponse souvent inadéquate qui leur a été réservée de la part des autorités ecclésiastiques dans votre pays, j'ai décidé d'écrire cette Lettre pastorale pour vous exprimer ma proximité et vous proposer un chemin de guérison, de renouveau et de réparation.

En réalité, comme de nombreuses personnes dans votre pays l'ont observé, le problème de l'abus des mineurs n'est pas propre à l'Irlande, ni à l'Eglise. Toutefois, le devoir qui se présente désormais à vous est celui d'affronter le problème des abus qui ont lieu au sein de la communauté catholique irlandaise et de le faire avec courage et détermination. Personne ne peut imaginer que cette situation douloureuse sera résolue dans de brefs délais. Des progrès positifs ont été accomplis, mais il reste encore beaucoup à faire. La persévérance et la prière sont nécessaires, ainsi qu'une grande confiance dans la force de guérison de la grâce de Dieu.

Dans le même temps, je dois également exprimer ma conviction que, pour se reprendre de cette blessure douloureuse, l'Eglise qui est en Irlande doit en premier lieu reconnaître devant le Seigneur et devant les autres, les graves péchés commis contre des enfants sans défense. Une telle reconnaissance, accompagnée par une douleur sincère pour les préjudices portés à ces victimes et à leurs familles, doit conduire à un effort concerté afin d'assurer la protection des enfants contre de tels crimes à l'avenir.

Tandis que vous affrontez les défis de ce moment, je vous demande de vous rappeler du «rocher d'où l'on vous a taillés» (Is 51, 1). Réfléchissez aux contributions généreuses, souvent héroïques, offertes à l'Eglise et à l'humanité tout entière par les générations passées d'hommes et de femmes irlandais, et faites en sorte que cela constitue un élan pour un examen de conscience honnête et un programme de renouveau ecclésial et personnel convaincu. Je prie pour que, assistée par l'intercession de ses nombreux saints et purifiée par la pénitence, l'Eglise en Irlande surmonte la crise présente et redevienne un témoin convaincu de la vérité et de la bonté de Dieu tout-puissant, manifestées dans son Fils Jésus Christ. »

(Lire ou relire l’entièreté de cette lettre ici : http://www.vatican.va/)

On nous dit que nos évêques sont « groggy » à la suite de toutes ces révélations et que cela les rend muets. Nous sommes en attente de tout autre chose. Nous sommes en attente de messages forts et qu’un chemin de guérison, de renouveau et de réparation nous soit proposé. Dès que possible car il y a plus qu’une urgence.

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