Les églises classées dans le collimateur du PS ? (29/02/2012)

C'est P.G., sur catho.be, qui relaie cette information ("Le PS veut "screener" les églises classées") :

Les députés wallons planchent sur un projet de décret qui établirait un cadastre des lieux de culte classés. Ce document renseignerait notamment sur leur état et leur fréquentation afin d’envisager la réaffectation de certains d’entre eux.

Les députés socialistes Isabelle Simonis et Daniel Senesael ont déposé au parlement wallon une proposition de décret visant à répertorier dans un cadastre les monuments classés affectés à l’exercice d’un culte. Il y aurait environ 380 églises et 200 chapelles ainsi concernées en Région wallonne et les députés aimeraient avoir davantage de données sur celles-ci, notamment leur état, les travaux à entreprendre (à plus ou moins long terme) pour les sauvegarder, mais aussi leur fréquentation. Pour ces deux parlementaires, un tel cadastre permettrait de disposer d’une base objective à toute décision de restauration ou de réaffectation.

On sait effectivement que la restauration des lieux de culte classés coûte cher à la Région wallonne (près de 5 millions d’euros en 2010), et dans un contexte de réduction budgétaire, la tentation est grande d’affecter certains d’entre eux (les moins fréquentés) à un autre usage que celui du culte.

Mais la question de la désacralisation d’une église reste un sujet sensible… Comme l’ont démontré les réactions de Maxime Prévot (cdH) et de Caroline Cassart (MR) qui s’étonnent que ce cadastre soit limité aux seuls lieux de culte et pas à l’ensemble des bâtiments publics classés.

Cette proposition de décret a par ailleurs fait naître d’autres interrogations. Si ce sont spécifiquement les églises qui sont dans le collimateur, pourquoi se limiter aux églises classées ? Et concernant le critère de la fréquentation ,« en quoi dit-elle quelque chose sur la valeur et l’intérêt patrimonial d’un bien? », a également demandé le député cdH.
Affaire à suivre.

P.G.

Ceci dit, on peut difficilement reprocher aux responsables publics de s'interroger sur les subsides qu'il faut octroyer pour le maintien et/ou la restauration de lieux de culte lorsque ceux-ci sont désertés ou ne sont plus utilisés. Dans telle localité, une église primaire classée a été restaurée à grands frais pour ne plus être utilisée qu'occasionnellement. L'attitude des autorités communales ou régionales est souvent loin d'être hostile. Ce qui est à remettre en cause, ne serait-ce pas plutôt l'atonie de l'activité pastorale et l'absence de ferveur des fidèles qui délaissent les sacrements?

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