Un Conclave sous haute tension (28/02/2013)

C’est ce que pronostique la journaliste de “La Vie” Marie-Lucile Kubacki (et cela rejoint nos impressions) :

Alors que le Conclave devrait commencer d’ici une quinzaine de jours, un certain nombre de dossiers, dont la fameuse note évoquée par le journal La Repubblica faisant état d’un « lobby homosexuel », suscitent des tensions qui pourraient peser sur le vote des cardinaux électeurs.

Le climat de méfiance s’alourdit de jour en jour au Vatican. Certes, les périodes de pré-conclave sont souvent agitées mais celle-ci l’est tout particulièrement. Depuis que Benoît XVI a annoncé qu’il se retirait, il y a eu l’affaire Mahony, du nom du cardinal américain Roger Mahony, l’ancien évêque de Los Angeles, soupçonné d'avoir couvert les agissements d'un prêtre pédophile. Sa présence au Conclave a suscité un tollé auprès d’associations catholiques qui ont demandé à ce qu’il ne participe pas à l’élection du futur pape.

Ensuite, il y a eu l’affaire O’Brien. Le cardinal écossais Keith O’Brien fait l’objet de plaintes de trois prêtres et d’un ancien prêtre qui l’accusent « d’actes inappropriés » commis il y a 33 ans. Ces allégations auraient été transmises à Benoît XVI une semaine avant l’annonce de son retrait. Le cardinal O’Brien, qui les a toujours contestées, a néanmoins décidé de démissionner, décision acceptée par le Pape.

Enfin, le scandale Vatileaks, un des plus grands traumatismes qu’ait connus l’Eglise ces dernières années, est en train de se répéter avec les assertions du journal Repubblica. Le quotidien évoque l’existence d’un « lobby gay » au sein de la Curie romaine, information qui ferait partie du rapport commandé par Benoît XVI aux trois cardinaux chargés d’enquêter sur les fuites au sein de la Curie au moment de l’affaire Vatileaks. Selon la Repubblica le Pape aurait pris la décision de se retirer le jour où le rapport lui a été remis. Si le lien entre la remise du rapport et le retrait du Pape semble fantaisiste au sens où Benoît XVI avait pris sa décision bien avant de le lire, le contenu de ces 300 pages est un sujet tabou en ce moment au Vatican. D’après les informations de La Repubblica, il y serait question d’affaires sexuelles et financières.

Tabou au point que Benoît XVI a décidé de le maintenir secret afin qu’il ne soit remis qu’à son successeur. Mais les trois cardinaux auteurs, Julian Herranz, Jozef Tomko et Salvatore de Giorgi, trop âgés pour participer à l’élection, seront présents pendant les congrégations générales, juste avant le conclave, un moment déterminant dans l’élection du futur Pape. Or comme les congrégations générales sont le lieu où les cardinaux dressent un bilan des enjeux et des besoins de l’Eglise, il n’est pas extravagant de penser que les trois auteurs du rapport s’expriment sur le résultat de leur enquête. « Cela pourrait peser sur le Conclave », explique une source proche du Vatican.

Car la situation est la suivante. Actuellement, les cardinaux sont partagés entre deux tendances : élire un pasteur charismatique, sur le modèle de Jean-Paul II, capable de parler aux foules et de rayonner ou un administrateur solide, un homme de poigne, qui nettoie l’Eglise en général et la Curie en particulier, sans forcément être populaire. L’enjeu du Conclave sera de déterminer la priorité du moment. Mais si le contenu du rapport est mis sur la table au moment des congrégations et qu’il est aussi gênant qu’il semble l’être, les cardinaux pourraient bien privilégier la fermeté au charisme". Voir ici:

Un Conclave sous haute tension


L’Eglise de Benoît XVI n’est tout de même pas celle d’Alexandre VI Borgia. Au diable les fantasmes…

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