Belgicatho, si ma piano… (11/06/2013)

Quelques jours d’éloignement contraint, sans ordinateur ni internet, ne peuvent manquer de faire réfléchir à ce travail de réinformation auquel je me suis attelé sur ce blog. D’abord, en parcourant les grands médias, pour en prendre la mesure assez dérisoire. Quel poids pèse un blog comme celui-ci face à ces médias qui conditionnent quotidiennement l’opinion publique, lui dictant ses jugements et ses émois ? Lorsqu’un jeune écervelé de la droite la plus extrême provoque la mort d’un jeune d’extrême-gauche et que la presse sous-entend que c’est un effet pervers de la Marche pour Tous, comment faire et avec quels moyens pour démentir de telles informations et corriger tout l’impact négatif qui s’est d’ores et déjà produit dans le public ? Lorsqu’une star ecclésiastique des médias belges préside une cérémonie d’hommage laïque à un illustre professeur qui a choisi de se faire euthanasier, comment tâcher de faire comprendre à une opinion publique intoxiquée qu’il n’est pas logique de se prêter à ce genre de célébration dans une église sans apparaître aussitôt comme un esprit borné dépourvu de toute empathie ? La tâche qui consiste à rétablir la vérité, à réajuster le jugement, à faire leur place aux informations occultées… est d’une telle ampleur qu’on ne peut échapper au sentiment de sa propre impuissance ni à de lancinantes questions sur l’utilité d’un travail accaparant qui vous mobilise tout entier dans une activité virtuelle au risque de déserter l’univers concret où l’on est appelé à vivre en relation avec le prochain en chair et en os.

Non seulement la tâche est au-dessus de nos forces et nous mobilise au préjudice d’autres priorités concrètes, mais elle peut aussi dériver dans des directions qui ne nous satisfont pas. On ne peut, comme y insiste si souvent le pape, se complaire à ressasser sans fin un discours qui fait référence à lui-même en s’arcboutant sur des certitudes acquises une fois pour toutes. Derrière tant de prises de position qui vont à l’encontre des nôtres se cachent des itinéraires de personnes que les circonstances – et les souffrances – de l’existence ont rendues imperméables à tous nos discours qui leur paraissent tout à fait décalés par rapport à ce qu’elles vivent. Pouvons-nous ne pas y être attentifs ? La question se pose en effet de savoir à qui nous désirons nous adresser et si  nous voulons simplement nous limiter à faire du renforcement auprès de ceux qui partagent nos propres convictions.

Personnellement, je dois prendre acte de limites et de contraintes ressenties à plusieurs niveaux qui ne me permettent plus de poursuivre au même rythme l’activité menée sur ce blog. Je le maintiens donc ouvert pour continuer à y mettre en ligne des infos qui ne peuvent être tues, des appels et des invitations lancés par des amis et des groupements qui nous demandent de les répercuter, des « billets » - de notre cru ou rédigés par des amis - et qui sont susceptibles de faire avancer la réflexion. Tel est le travail que nous poursuivrons sur ce blog, en tandem avec le fidèle ami qui me prête son concours. Cela signifie également que les amis de belgicatho qui ne souhaitent pas voir dépérir ce petit blog sont invités à y participer plus activement, dans la mesure de leurs possibilités. Poursuivons, mais ensemble…

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