Paléo catholiques (22/08/2013)

« Paléo catholiques », voilà un sobriquet dont certains nous gratifieraient volontiers...

Comment qualifier autrement des gens qui s’obstinent à croire ce qu’on leur a enseigné au catéchisme, qui apprécient le chant grégorien, les cantiques et la liturgie d’autrefois, qui perpétuent des dévotions tombées en désuétude, qui s’obstinent à croire aux miracles et aux apparitions.

Et tout cela dans un monde moderne où l’on pensait pourtant bien avoir tout fait pour démontrer l’inanité de ces rites et de ces croyances surannées. Ces gens n’ont-ils pas pris la peine d’écouter et de lire ces auteurs distingués qui ont « revisité » les Ecritures et qui en donnent une interprétation allégorique qui évacue de si belle et si intelligente façon tout ce qui heurte l’entendement de l’homme moderne ?

Ces « paléo catholiques » qui manquent totalement de subtilité s’en tiennent, en particulier, à une lecture au premier degré de récits qu’il faut lire, comme le savent pourtant toutes les ouailles recyclées, à la lumière d’une herméneutique évoluée. C’est ainsi qu’ils croient benoitement (mais comme toutes les générations de croyants qui les ont précédés) que le Christ a bien changé l’eau en vin à Cana, a mystérieusement ressuscité Lazare et est bel et bien ressuscité Lui-même le troisième jour. Quels naïfs ! Comment peut-on méconnaître à ce point les acquis de l’exégèse moderne (moderniste ?) qui démontre de si magistrale façon le caractère symbolique de ces textes ?

Il va sans dire que les apôtres et les disciples - qui ont préféré mourir plutôt que de cesser de témoigner de tout cela - auraient pu faire l’économie du martyre en expliquant à leurs juges et à leurs persécuteurs qu’il y a moyen de croire en ces choses tout en en excluant la matérialité, et de ne retenir que l’intime conviction que ces évènements, tout en ne s’étant pas produits comme le vulgaire l’imagine, n’en sont pas moins instructifs et renvoient tout simplement à l’expérience subjective de témoins qui ont dit l’indicible à travers de pauvres images et récits, et blablabla…

De même, le croyant (mais que croit-il encore ?) moderne se rallie hardiment à l’approche des sciences humaines et passe avec dextérité les contenus religieux à travers les tamis de l’analyse historico-sociologique qui lui permettent de décanter les croyances de toutes les scories de la superstition et de la crédulité naïves. Ou encore, en ce qui concerne la praxis religieuse, on leur doit de s’être débarrassé (enfin !) d’une approche magique et d’avoir mis en évidence le fait que les sacrements ne sont que des gestes symboliques qui expriment la foi de ceux qui les posent sans effectuer le moins du monde de mystérieuses transformations, par exemple du pain en corps du Christ comme le croient toujours ces paléo catholiques décidément bien primitifs.

Comme ils sont à plaindre ces pauvres gens qui restent "scotchés" à des croyances tout à fait décalées alors que le virevoltant esprit moderne permet au chrétien évolué de convertir sa foi en attitude ouverte et tolérante, compatible avec tous les modes de pensée et de croyance, quels qu’ils soient, à l’exception de celui du malheureux paléo catholique, bien sûr !

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