Les jeunes hétérosexuels se montrent très ouverts face au mariage homosexuel et à l’homoparentalité (14/07/2014)

COMMUNIQUE DE PRESSE de l'UNIVERSITE de LIEGE :

Les jeunes hétérosexuels se montrent très ouverts face au mariage homosexuel et à l’homoparentalité

Une recherche internationale, dirigée par Salvatore D’Amore, psychologue, psychothérapeute et enseignant-chercheur à l’Université de Liège, livre ses premières conclusions quant au regard que portent les jeunes hétérosexuels envers les unions et les parentalités homosexuelles, et ce en Belgique, en Italie et en France. Il apparaît, via les réponses de plus de 10.000 étudiants sondés, que les jeunes générations – et particulièrement les filles – présentent des attitudes très favorables à l’égard des couples et des parents homosexuels

LIEGE, 14 juillet 2014.  Une recherche internationale, dirigée par le Pr Salvatore D’Amore (Faculté de Psychologie, Université de Liège) et le Pr Robert-Jay Green (California Schoool of Professional Psychology, Alliant University de San Francisco), vient d’analyser, durant deux ans, les attitudes face au mariage et à la parentalité homosexuels de jeunes Belges, Français et Italiens âgés de 18 à 25 ans, s’auto-déclarant hétérosexuels. Il s’agit de la première étude transationale, au niveau européen, portant sur ce sujet précis.

L’enquête en ligne a été menée auprès de plus de 10.700 étudiants universitaires, provenant de ces trois pays : 4621 en Belgique, 2263 en France et 3825 en Italie. L’objectif était de comprendre les facteurs qui s’associent aux attitudes favorables ou défavorables envers l’homosexualité, le mariage homosexuel et l’homoparentalité: genre, traditionalisme lié aux rôles homme/femme, religiosité, appartenance politique et degré de contact avec les personnes, les couples et les parents homosexuels.

Les données quantitatives ont été analysées et révèlent plusieurs enseignements :

  • Plus de 75 % des filles et des garçons en Belgique, France et Italie soutiennent le mariage homosexuel.
  • Environ 75 % des filles en Belgique, France et Italie soutiennent la parentalité dans les couples gays et lesbiens, pour 55 à 68 % des hommes.
  • Les filles belges défendent davantage les droits au mariage homosexuels que leurs conseurs en Italie. Sur ce sujet, les résultats du côté des garçons étaient très semblables dans les trois pays.
  • Les analyses menées dans les trois pays montrent des variables similaires en fonction de trois facteurs :
    • le conservatisme politique et réligieux est corrélé avec un faible soutien envers le mariage et la parentalité homosexuels, 
    • le soutien envers le mariage entre personnes du même sexe et le soutien envers l’homoparentalité vont très souvent de pair, 
    • les filles des trois pays se montrent, de manière générale, plus favorables que les garçons envers l’homosexualité et l’homoparentalité.
  • De façon générale, un grand sentiment religieux et des idées traditionnelles à propos des rôles selon le genre (« les femmes devraient être davantage tournées vers leur famille », « les hommes devraient se montrer dominants et puissants ») sont associés à des attitudes défavorables face à l’homosexualité en général, au mariage et à la parentalité homosexuels.
  • Une grande satisfaction dans les relations sociales avec des personnes gays et lesbiennes est associée à des attitudes plus positives par rapport à l’homosexualité et l’homoparentalité.
  • La qualité des relations sociales avec des personnes gays et lesbiennes joue un rôle plus grand dans l’attitude positive face à l’homosexualité et l’homoparentalité que la quantité de ces mêmes relations.


« Cette recherche est importante pour appréhender les attitudes qui existent dans différents pays et également pour comprendre les causes de résistance et de rejet par rapport au mariage gay et lesbien et aux droits parentaux des homosexuels. Le poids de la religion, les stéréotypes liés au genre et la reconnaissance ou non des droits civiques, selon les pays, influencent l’attitude » souligne Salvatore D’Amore.

« Selon moi, poursuit-il, la forte acceptation dont font preuve les étudiants sondés suggère que les stigmates sociaux et les préjugés historiques relatifs à l’homosexualité ont tendance à grandement diminuer dans ces pays. J’y vois des signes d’espoir, avec des générations futures plus ouvertes, et un message important pour la société et la justice ».

« Bien plus, les résultats de cette enquête font penser que la tendance positive va augmenter puisque ces jeunes personnes, actuellement aux études, sont vouées à devenir, dans le futur, des leaders et décideurs sociaux et politiques, à la fois dans leurs pays respectifs et à l’échelle de l’Union européenne ».

 
Cette première enquête transnationale s’inscrit dans une étude plus vaste, à laquelle ont participé environ 18.000 étudiants, dans sept pays européens (Belgique, France, Italie, Grèce, Portugal, Pologne et Espagne). Des données similaires sont par ailleurs collectées également en Turquie et en Afrique du Sud. D’autres résultats viendront donc compléter cette analyse, qui fera l’objet d’une publication internationale.

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