Synode sur la famille : "Ce ne sont pas des hommes de parti, ce sont des prêtres" (20/10/2014)

Ordonné prêtre en 2012, le Frère Laurent Tarel, dominicain de la province de Toulouse, fait partie des 27 “assistants du Secrétariat général du synode”. Alors que ce synode prend fin, le Frère Laurent Tarel a bien voulu répondre à quelques questions d’Elisabeth de Baudouin, sur le site web d’Aleteia (extraits).

(…) On a beaucoup parlé de tensions entre ces derniers, à l’occasion de ce synode. Comment vous sont-ils apparus, durant ces deux semaines ?

Frère Tarel : Comme des frères, heureux de se retrouver et se respectant, malgré les divergences. Je n’ai senti aucune animosité entre les personnes, aucun climat de tension, même si, c’est clair, on n’est pas au pays des bisounours : ce sont des cardinaux, des évêques, des prêtres, conscients des enjeux et des difficultés ainsi que de leur responsabilité. On sent aussi chez eux la souffrance du pasteur, qui ne considère pas  seulement les brebis “qui vont bien” mais qui a le souci des – nombreuses- brebis en difficulté. Souffrent-ils aussi de la façon dont leur image ou leurs propos peuvent être déformés par les médias ? Je n’ai rien senti de tel. Ce synode a plutôt révélé le coeur de ces pasteurs,  tous très attachés à la doctrine de l’Eglise, et qui se demandent en même temps comment l’Eglise peut accueillir toutes les personnes qui frappent à sa porte. Ce ne sont pas des hommes de parti, ce sont des prêtres : ils se posent la question sous le regard de Dieu, dont ils cherchent à réaliser la volonté.

On a dit que la Relatio post disceptationem, qui a provoqué la tempête dans les médias, a semé la division au sein de l’assemblée synodale. Qu’en est-il en fait ? Quel jugement portez-vous sur ce qui s’est passé en interne ?

Frère Tarel : Il était prévu (et normal) qu’après la publication de ce texte, les pères synodaux s’expriment. Ils l’ont fait, lors de la congrégation générale qui a suivi aussitôt la lecture de cette Relatio. Beaucoup ont réagi vivement car ils ont eu peur – à juste titre, - de sa mauvaise appropriation par certains. Fallait-il d’ailleurs publier ce document, rédigé rapidement, très imparfait et incomplet, et qui n’est qu’un outil intermédiaire ? Au regard du séisme provoqué, on peut se poser la question. Par contre, le travail qui a suivi, dans les “circuli minores” a été d’une richesse incroyable. La réflexion, profonde et détaillée, a porté sur de très nombreux points, y compris certains ne figurant pas dans la Relatio, comme l’adoption ou l’attention à porter aux personnes âgées. Ce travail aura sans doute grandement aidé celui de la commission de rédaction de la Relatio Synodi. C’est ce texte-là qui va rester de ce synode extraordinaire sur la famille, comme base à la réflexion de l’année qui s’ouvre, avant l’assemblée ordinaire du synode de l’an prochain (…).
 Ref. Synode sur la famille : "Ce ne sont pas des hommes de parti, ce sont des prêtres"

JPSC

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