Fabrice Hadjadj et l'art contemporain (02/11/2014)

Lu sur FigaroVox (Paul Piccarreta) :

FIAC, McCarthy... L'oeil de Fabrice Hadjadj sur l'art contemporain

FIGAROVOX/ENTRETIEN - Quelques jours après la clôture de l'édition 2014 de la FIAC, le philosophe Fabrice Hadjadj revient pour FigaroVox sur sa vision de l'art contemporain, ses beautés et ses dérives.

Fabrice Hadjadj est directeur de l'institut européen d'études anthropologiques Philanthropos à Fribourg. Il est écrivain et philosophe. Son dernier ouvrage «Qu'est-ce qu'une famille? suivi de La Transcendance en culottes», est paru en septembre aux Editions Salvator (249 p., 20 €). Il avait publié auparavant un essai «Puisque tout est en voie de destruction», (Le Passeur Éditeur, avril 2014).

FigaroVox: La FIAC (Foire Internationale de l'art contemporain) s'est terminée le week-end dernier. Comme chaque année, la polémique enfle. D'un côté, les laudateurs, de l'autre les contestataires. En ce qui vous concerne, vous passez régulièrement pour un défenseur de la création contemporaine. Et pourtant, vous écrivez aussi contre la modernité. Comment tenez-vous les deux bouts?

Fabrice HADJADJ: Toutes les époques, il y a eu des nuls et des imposteurs. Mais le nom de FIAC m'a toujours indisposé: les acronymes sont déjà des échecs artistiques et n'augurent rien de bon, d'autant que mon oreille tend à n'y entendre que le mot-valise de la «fiente en frac». Cela foire, effectivement. Aujourd'hui chacun sait qu'il n'y a rien de plus ringard que de militer sous la bannière des avant-gardes. Quant aux partis-âneries, comme vous dites, elles tombent toujours dans les affirmations massives: l'accueil en masse ou la condamnation en bloc. On veut s'épargner un vrai travail de discernement, quelque chose qui ne soit pas que de l'adhésion mondaine ou du rejet épidermique, mais qui se pense à partir de la considération des recherches formelles et d'une mise en perspective dans l'histoire de l'art. Parmi les contemporains, il y a des charlatans, certes, mais il y a aussi de vrais artistes, dignes des grands de jadis. Je pense à Gerhard Richter, à Bill Viola, à James Turell, à Yuri Ancarani, à Rineke Dijkstra et tant d'autres. Tous ceux-là ne prétendent pas à un avant-gardisme en complète rupture avec le passé. Ils entendent au contraire s'inscrire dans la plus pure tradition, revendiquant même un lien avec le Quattrocento ou le Moyen-Âge.

Lire la suite sur FigaroVox

 

09:35 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |