Chez les Grecs orthodoxes, pas de funérailles pour ceux qui auront décidé de se faire incinérer... (03/11/2014)

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Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Grèce déclare que les offices de funérailles et de requiem ne pourront être célébrés pour ceux qui auront décidé eux-mêmes de se faire incinérer

Bien que la loi grecque autorise depuis 2006 la crémation des défunts, aucune disposition légale ne régissait jusqu’à présent les crématoriums. Or une nouvelle loi, promulguée dans le journal officiel de la République hellénique, permet maintenant la construction de ceux-ci, notamment à Athènes. Réagissant à ladite loi, le Saint-Synode de l’Église de Grèce a envoyé l’encyclique suivante à tous les métropolites relevant de son autorité :

« À leurs Éminences les métropolites de l’Église de Grèce.

Le Saint-Synode permanent, à l’occasion du nouveau régime juridique relatif à la crémation des morts, conformément aux articles 48 et 49 de la loi 4277/2014 portant sur la « Nouvelle réglementation Athènes – Attique, et autres dispositions » (J.O. 156/1-8-2014), lors de sa session du 14 octobre, a abordé également ce problème et a décidé de vous informer des conséquences canoniques résultant de la crémation du corps. Il ressort des articles 48 et 49 de la loi 4277/2014, que le législateur ne tient pas compte des convictions religieuses du défunt. C’est ainsi que si le défunt n’avait pas exprimé durant sa vie son désir que son corps, après son décès, soit enterré ou incinéré, la crémation peut avoir lieu sur la seule déclaration de l’époux ou épouse, ou « compagne » avec lequel/laquelle il/elle a conclu un « pacte de cohabitation », ou encore sur la déclaration des parents de premier ou deuxième degré.

Ce germe du mode de vie nihiliste et de la tendance d’éradication de la religion de chaque aspect et de chaque manifestation de la vie de l’homme, constitue un contournement des convictions religieuses du défunt membre de l’Église, un manque de respect et de sollicitude envers le corps humain. L’Église n’accepte pas, pour ses membres, la crémation du corps, car celui-ci est un temple du Saint-Esprit (I Cor. 6,19), un élément de la personne humaine à l’image et à la ressemblance de Dieu (Gen 1,24). Aussi, l’Église traite le corps avec respect et honneur, exprimant ainsi l’amour envers son membre défunt et témoignant de cette façon de la foi dans la Résurrection commune de tous. Il résulte de cela que le Saint-Synode permanent a décidé, dans le cadre de sa préoccupation pastorale vigilante, d’informer son pieux plérôme, les clercs et les laïcs, des conséquences canoniques suivantes de la crémation du corps :

- La crémation du corps n’est pas conforme à la pratique et à la tradition de l’Église pour des raisons théologiques, canoniques et anthropologiques.

– Afin d’éviter toute déviation théologique, canonique et anthropologique, c’est le respect des convictions religieuses du défunt et la vérification de sa propre volonté qui est nécessaire, et non la volonté ou la déclaration de sa famille.

– Celui qui, de façon avérée et de sa propre volonté, a manifesté le désir que son corps soit incinéré, marque ainsi son autonomie et par voie de conséquence, l’office des funérailles et l’office de requiem ne seront pas célébrés pour lui.

Malgré cela, il est laissé à la conscience pastorale et au discernement du métropolite diocésain la célébration d’un simple Trisaghion ».

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