Le Pape François crée les « missionnaires de la Miséricorde » (13/04/2015)

Parce que la confession est inséparable de la miséricorde, le pape François  aurait décidé l’envoi en mission de prêtres « hérauts de la joie du pardon ».

topic (24).jpgSelon Elisabeth de Baudouin , sur le site aleteia, "c’est une belle surprise, et même un beau cadeau, que le Pape vient de faire à l’Église (et au monde), samedi 11 avril 2015, veille de la fête de la divine Miséricorde" Sa bulle « Misericordiæ Vultus » , dévoilée juste avant les vêpres, prévoit en effet l’envoi en mission dans le monde des "missionnaires de la Miséricorde" (ne pas confondre avec la Société des Missionnaires de la Miséricorde Divine)...

Reste à savoir quel sera le statut exact de ces nouveaux « missi dominici » chargés par le pape François de pardonner les « delicta graviora » (notamment ceux commis contre l'eucharistie et le secret de la confession, les viols sur mineurs de la part du clergé ou encore l’ordination épiscopale sans mandat) dont l’absolution éventuelle est réservée au Saint-Siège et singulièrement à la congrégation pour la doctrine de la foi :


« Pardonner les péchés réservés au Siège apostolique

« Ils seront le signe de la sollicitude maternelle de l’Église à l’égard du Peuple de Dieu, pour qu’il entre en profondeur dans la richesse de ce mystère aussi fondamental pour la foi », précise le texte, qui leur consacre l’un de ses 25 paragraphes (n°18). Qui seront-ils ? « Des prêtres à qui j’aurai donné l’autorité pour pardonner aussi les péchés qui sont réservés au Siège apostolique, afin de rendre explicite l’étendue de leur mandat », explique le Pape à la première personne.

Le Siège apostolique, le successeur de Pierre, se réserve en effet la rémission de certains délits, considérés comme particulièrement graves : profanation des espèces consacrées, violence contre la personne du Pape lui-même (l’absolution d’Ali Ağca par saint Jean Paul II en est l’illustration récente la plus célèbre), absolution du complice, consécration épiscopale sans mandat pontifical et violation directe du secret de la confession. Par volonté du pape François, les missionnaires de la Miséricorde pourront absoudre ces fautes.

Signes et instruments de la Miséricorde du Père

« Ils seront surtout signe vivant de la façon dont le Père accueille ceux qui sont à la recherche de son pardon, précise encore le Pape. Ils seront des missionnaires de la Miséricorde car ils se feront auprès de tous l’instrument d’une rencontre riche en humanité, source de libération, lourde de responsabilité afin de dépasser les obstacles à la reprise de la vie nouvelle du baptême. Dans leur mission, ils se laisseront guider par la parole de l’Apôtre : « Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans le refus de croire pour faire à tous Miséricorde » (Rm 11, 32). De fait, tous, sans exclusion, sont invités à accueillir l’appel à la Miséricorde. Que les missionnaires vivent cet appel en fixant le regard sur Jésus, « Grand-Prêtre miséricordieux et digne de foi ».

Prédicateurs convaincants et hérauts de la joie du pardon

Le Pape demande également à ses « frères évêques d’inviter et d’accueillir ces missionnaires, pour qu’ils soient avant tout des prédicateurs convaincants de la Miséricorde. Que soient organisées dans les diocèses des "missions vers le peuple", de sorte que ces missionnaires soient les hérauts de la joie du pardon, ajoute-t-il. Qu’ils célèbrent le sacrement de la Réconciliation pour le peuple, pour que le temps de grâce de l’Année jubilaire permette à de nombreux fils éloignés de retrouver le chemin de la maison paternelle ». Reste à savoir comment ces missionnaires vont-être choisis (prêtres diocésains ? Religieux ? Volontaires ? Désignés ? Par l’évêque ? Par lui-même ? etc.), comment ils seront formés, comment ils opèreront. La réponse à ces questions ne devrait pas tarder.

On ne s’improvise pas confesseur

La bulle consacre également la fin du long paragraphe n°17 à la confession et aux confesseurs (thème cher à François) et qui apporte un éclairage supplémentaire à ce qui précède. « Je ne me lasserai jamais d’insister pour que les confesseurs soient un véritable signe de la Miséricorde du Père, insiste-t-il. On ne s’improvise pas confesseur. On le devient en se faisant d’abord pénitent en quête de pardon. N’oublions jamais qu’être confesseur, c’est participer à la mission de Jésus d’être signe concret de la continuité d’un amour divin qui pardonne et qui sauve. Chacun de nous a reçu le don de l’Esprit Saint pour le pardon des péchés, nous en sommes responsables. Nul d’entre nous n’est maître du sacrement, mais un serviteur fidèle du pardon de Dieu. »

Le confesseur, signe du primat de la Miséricorde

« Chaque confesseur doit accueillir les fidèles comme le père de la parabole du fils prodigue : un père qui court à la rencontre du fils bien qu’il ait dissipé tous ses biens. Les confesseurs sont appelés à serrer contre eux ce fils repentant qui revient à la maison, et à exprimer la joie de l’avoir retrouvé. Ils ne se lasseront pas non plus d’aller vers l’autre fils resté dehors et incapable de se réjouir, pour lui faire comprendre que son jugement est sévère et injuste, et n’a pas de sens face à la Miséricorde du Père qui n’a pas de limite. Ils ne poseront pas de questions impertinentes, mais comme le père de la parabole, ils interrompront le discours préparé par le fils prodigue, parce qu’ils sauront accueillir dans le cœur du pénitent l’appel à l’aide et la demande de pardon. En résumé, les confesseurs sont appelés, toujours, partout et en toutes situations, à être le signe du primat de la Miséricorde. »

Ref. Le Pape crée les « missionnaires de la Miséricorde »

JPSC

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