Une catholique divorcée et remariée témoigne en faveur des règles de l'Eglise (07/10/2015)

Via christroi.overblog.com :

Très beau témoignage public de Béatrice Bourges au sujet du divorce vécu par les catholiques dans l'Eglise, et des règles de l'Eglise.

Béatrice Bourges, auteur du livre "Béatrice B. catholique divorcée remariée", qui ne communie pas, explique pourquoi la discipline de l'Eglise (l'interdiction de communier pour les divorcés remariés) n'est pas un enchaînement mais un chemin de libération (présentation de Famille Chrétienne) :

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« Finalement, ces règles, au lieu de m’enchaîner, me libéraient, écrit-elle. […] Et c’était bien dans l’obéissance que je trouvais ma liberté. » [1]

Dans ce chemin de libération, Béatrice Bourges, interrogée par Charlotte d'Ornellas sur "Boulevard Voltaire", a également un message pour le clergé. Elle explique qu'elle a "du mal à comprendre que les prêtres ne rappellent jamais que d’autres situations empêchent également de communier" :

"Je parle d’autant plus librement sur le sujet que je ne demande rien à l’Église, je lui obéis et je ne vais pas communier. Je n’ai absolument aucune revendication. J’ai été révoltée mais je suis désormais sereine, j’ai la foi et je fais confiance à l’Église.

Mais il est sain qu’elle fasse comprendre à ses fidèles que le divorce n’est pas un caprice mais une blessure, souvent profonde. Je ne me suis pas mariée pour divorcer.

Les commentaires violents de certains – faut-il rappeler que nous sommes tous pécheurs ? – ne sont pas seulement inutiles, ils éloignent des personnes de l’Église au moment où elles ont besoin de son Amour et de sa compassion. Je me suis convertie après m’être remariée et le Christ est venu me chercher là où j’étais. Même si, à cet endroit, ce n’était pas le meilleur !

Je ne demande pas une réponse positive de la part de l’Église, je demande qu’on puisse se poser la question de cette souffrance sans tomber dans un discours violent et accusateur. Accepter d’aborder le sujet, ce n’est pas abandonner ses exigences : cela peut simplement permettre à certaines des personnes de revenir vers le Christ.

[...]

Pour appeler avant tout certains fidèles à la bienveillance. Ce livre est un cri de détresse : beaucoup ne réalisent pas le mal qu’ils font par les mots qu’ils choisissent. Le divorce n’est jamais une partie de plaisir. À 30 ans, je me suis retrouvée seule avec deux enfants, alors que j’étais destinée au mariage. Il est facile d’imaginer la difficulté et la souffrance que cela a représenté. Je me suis éloignée complètement de l’Église car je n’ai pas su y trouver la main secourable dont j’avais tellement besoin. Puis je me suis remariée et c’est ensuite que je suis revenue à la foi.

Je ne communie pas, mais je vais à la messe et le Christ vient à moi. J’ai une place, malgré mes péchés, comme chacun d’entre nous ! Tout n’est pas si simple, la vie n’est pas si simple. Et les jugements hâtifs sont bien souvent dévastateurs.

Il y avait également un message pour le clergé. Les prêtres appellent souvent à venir communier pendant leur sermon, semblant oublier que, dans l’assemblée, certains restent à leur banc et se sentent alors abandonnés. Je ne peux communier, et je l’accepte. Mais j’ai du mal à comprendre que les prêtres ne rappellent jamais que d’autres situations empêchent également de communierParfois, l’Église, dont la vocation est de proposer un absolu, ne bouscule pas assez les consciences.

Nous, divorcés-remariés, ne sommes pas une caste à part. J’avais enfin envie de m’adresser aux divorcés-remariés qui se sont éloignés de l’Église, envie de leur dire que le Christ les attend à la messe. Je comprends leur réticence, j’ai été dans leur cas, mais qu’ils y retournent et ils verront, ils ne seront pas déçus !

Ma foi me pousse à leur dire : « Revenez ! C’est là que se trouve la vraie Joie ! » [2]

 

La réflexion de Béatrice Bourges est essentielle et son témoignage capital: ils répondent par avance au clergé qui autorise l'accès à la communion sacramentelle aux divorcés remariés, et plus largement distribue la communion à tout le monde sans vérifier la licéité des situations. Elle sous entend que l'on trouve la liberté d'abord dans une recherche de la vérité, et que la découverte de la vérité s'accompagne d'une connaissance des limites et des frontières à ne pas dépasser (ici les "règles" de l'Eglise), étape essentielle de la "libération" et de la guérison intérieure, qui vient de Dieu.

 

Notes

[1] Béatrice B. Catholique divorcée remariée Famille Chrétienne | 05/10/2015 

[2] Entretien avec Béatrice Bourges, Boulevard Voltaire

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