La lettre des évêques aux parents des enfants inscrits au cours de religion catholique dans l'enseignement officiel : une violation pure et simple de la séparation des Eglises et de l’Etat ? (14/06/2016)

De Jean-Jacques Durré sur cathobel.be :

Cours de religion: Pourquoi la lettre des évêques irrite-t-elle le monde laïque?

Sur son site, le Centre d’Action laïque (CAL) a critiqué avec virulence le fait que les évêques francophones de Belgique aient adressé une lettre aux parents des enfants inscrits au  catholique dans l’ officiel.

Dans cette diatribe, le CAL fait un parallélisme avec un appel de la FAPEO (Fédération des associations de Parents de l’enseignement officiel) qui avait appelé, il y un an, les parents à demander la dispense de suivre l’arrêt de la Cour constitutionnelle les déclarant facultatifs. Le CAL souligne qu’à l’époque la FAPEO avait rappelé à l’ordre par la ministre de l’Enseignement, Joëlle Milquet.

Pour l’Action laïque, cette « s’apparente à une violation pure et simple de la séparation des Eglises et de l’Etat » (SIC). Pour quelle raison? L’Eglise est un acteur important de la société et à ce titre, comme tout un chacun, elle a le droit d’émettre un avis sur les sujets qui touchent notre vie quotidienne. Libre à chacun de ne pas les partager.

Le CAL écrit aussi: « (…) le chemin suivi par cette missive pour parvenir aux parents pose également question. Est-ce le rôle des inspecteurs et enseignants du cours de religion de relayer ce genre de courrier via le cartable des élèves de l’école officielle ». Ce qui est erroné. En effet, s’il est vrai que les responsables du cours de religion catholique (inspecteurs et autorité du culte) se sont interrogés sur la façon d’atteindre les parents, ils ont signifié aux Maîtres de Religion Catholique qu’il n’était absolument pas question de leur demander de procéder  de cette façon afin de garantir la liberté des parents et, pour les enseignants eux-mêmes, de respecter la législation en la matière. « Il s’agissait de porter à la connaissance des parents par la voie des médias en particulier, et sans aller au-delà« , précise à cet égard l’attaché de presse de la Conférence épiscopale, Tommy Scholtès.

Un vrai danger

« A quel titre tentent-ils (ndlr: les évêques) d’influencer les parents d’un réseau que ces derniers ont précisément choisi pour ne pas dépendre de la volonté du clergé? », s’interroge encore le Centre d’action laïque. Il est tout de même normal que les évêques aient le droit à la liberté d’expression au même titre que quiconque et certainement un droit à une parole autorisée à propos d’un cours qui est confessionnel qu’ils estiment important dans la formation des enfants.

La liberté d’expression est un droit fondamental en démocratie. Lorsque certains la remettent en question, sur le simple fait que la religion serait du domaine privé, il y a là un vrai danger. Comme lorsque le Sénat organise un colloque sur l’inscription du principe de laïcité dans la constitution, dont l’orateur principal est le président du CAL, et que les chefs des cultes reconnus en Belgique, n’y sont pas conviés. Et qu’en s’en étonnant, la présidente de l’assemblée sénatoriale, répond qu’il est de son ressort dans ce type de réunion « privée » d’inviter qui elle souhaite!

Dans cet état d’esprit, et vu l’amalgame fait par le CAL, il faut s’interroger sur la neutralité des cours de citoyenneté!

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