L'archevêque de Paris dénonce la dictature d'une vision totalitaire sur l'avortement (02/10/2016)

De Clémence Houdaille sur le site du journal La Croix :

Le cardinal Vingt-Trois dénonce « la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement »

L’archevêque de Paris s’exprimait, vendredi 30 septembre, sur l’amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, destiné à étendre le délit d’entrave aux sites Internet se rendant coupables d’« allégations » ou de « présentations faussées » sur l’avortement.

Dans son entretien hebdomadaire sur les ondes de Radio Notre-Dame, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, s’est exprimé vendredi 30 septembre sur l’amendement au projet de loi égalité et citoyenneté, destiné à étendre le délit d’entrave aux sites Internet se rendant coupables d’« allégations » ou de « présentations faussées » sur l’avortement (rejeté jeudi 29 septembre par la commission spéciale du Sénat chargée du projet de loi).

Le cardinal Vingt-Trois appelle à une « prise de conscience que l’avortement n’est pas un progrès » mais « un échec social », puisque « la société ne permet pas à des femmes de mener à bien leur grossesse », et « un échec personnel, parce que des femmes sont dans des situations de détresse d’où elles ne pensent pas pouvoir sortir autrement que par l’avortement ».

« Essayer de faire croire que l’avortement est une intervention banale sous prétexte qu’elle peut être conduite sans grand risque physiologique, c’est une plaisanterie, a poursuivi l’archevêque de Paris. Parce que toutes les personnes qui ont subi un avortement savent que ce n’est pas un acte banal, que c’est un acte traumatisant non pas premièrement physiologiquement mais humainement et psychologiquement et que c’est un acte grave qu’on ne peut pas prendre à la légère. » « En ayant supprimé le temps de réflexion qui était prévu par la loi originelle, on a déjà fait sauter un verrou de prise de conscience, a encore déclaré le cardinal Vingt-Trois. Si on arrive à interdire de s’exprimer sur les conséquences de l’avortement, on entrera complètement dans la police des idées et dans la dictature d’une vision totalitaire sur l’avortement. »

Interrogé sur le fait que ce sujet n’est pas abordé par les candidats aux prochaines élections, l’archevêque de Paris a estimé que c’était « une question trop difficile et trop délicate, trop nuancée pour en faire un thème de campagne ».

« Porter atteinte à la vie d’autrui n’est pas un droit, a-t-il encore affirmé. Ça peut être une contrainte, une situation sans issue, mais on ne peut pas en faire un droit ni surtout un signe de progrès. »

Mercredi 28 septembre, c’est le porte-parole de la Conférence des évêques de France qui s’était exprimé sur le sujet sur le réseau social Twitter. « A-t-on encore le droit de dire qu’il existe des alternatives à l’avortement et que ce dernier n’est pas sans conséquences pour les femmes ? » s’était-il interrogé.

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