La stratégie de Fillon aurait été payante dans les milieux catholiques (21/11/2016)

D'Olivia Elkaim sur le site de La Vie :

Pourquoi la stratégie de François Fillon a payé auprès des catholiques

« Foncez, foncez, foncez ! » a tonné François Fillon en clôture de son dernier discours de campagne vendredi 18 novembre. L’ancien Premier ministre a accéléré dans le dernier tour de piste. Quatrième puis troisième homme de cette primaire de la droite, François Fillon s’est finalement hissé au deuxième tour de l’élection, déjouant tous les sondages qui pendant des mois ont annoncé un duel entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé. Selon les premiers résultats divulgués par Thierry Solère, président du comité d'organisation de la primaire, il aurait obtenu 42,8% des voix sur près de 3000 bureaux de vote et pourrait donc faire face à Alain Juppé ou Nicolas Sarkozy dimanche prochain.

Le Sarthois a trouvé un soutien de poids auprès des catholiques mobilisés par la Manif pour tous et par Sens commun, mouvement politique au sein de Les Républicains créé dans la foulée de l’opposition au mariage des personnes de même sexe, et qui a rejoint sa campagne dès la fin août 2016. « Sens commun a senti qu'il avait un enracinement à la fois dans un territoire mais également dans des valeurs intangibles que nous partageons et qu'il souhaite décliner dans le réel », vante Christophe Billan, son président. Et d’ajouter : « Il incarne une droite sociale qui remet l'homme debout et au centre de tout, c'est cela qui nous a touchés. » Pour un proche de ce mouvement, la présence de l’ancien Premier ministre au deuxième tour de cette primaire valide l’intuition de certains catholiques de droite mobilisés depuis les grandes manifestations contre la loi Taubira : il faut cesser d’attendre le candidat idéal et travailler avec celui qui peut gagner et dont ils partagent certaines options idéologiques. En somme, il faut désormais « voter utile ».

Fillon a réussi une sorte de synthèse entre un Juppé, jugé trop libéral sur le plan des mœurs, et un Sarkozy, jugé trop identitaire et trop peu ambitieux sur le volet économique.

Pour autant, les lieutenants de François Fillon se gardent bien de le désigner comme le candidat des catholiques. « Traditionnellement, il n’y a pas de vote catholique en France, rappelle Bruno Retailleau, sénateur de Vendée et président du groupe LR à la chambre haute. Mais on peut dire qu’il est le candidat des territoires, capable d’agréger le vote catholique et de tous ceux qui en ont assez que la France tombe. Il n’est pas un catholique identitaire. Il ne brandit pas sa foi de manière électoraliste. » Un tacle à peine masqué sur Alain Juppé, qui trois jours avant le premier tour a envoyé une lettre aux catholiques français… contrairement à François Fillon qui laboure ce sillon depuis plusieurs années. Selon Valérie Boyer, députée de Marseille et porte-parole du Sarthois, « ce n’est pas un bonimenteur. Il n’est pas dans l’esbroufe. Il n’est pas un catholique de cinéma, et les électeurs l’ont senti ».

« En effet, cela a porté ses fruits, remarque Jérôme Fourquet, de l’IFOP. C’était une bonne stratégie car dans nos études, on voit que les catholiques pratiquants sont plus civiques que la moyenne. C’est une minorité active et déterminée. De surcroît, cela correspond à ses convictions. » Le député de Paris a démontré, au fil de sa campagne, son attachement à des valeurs qui plaisent à une frange de l’électorat catholique de droite.

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