Les "enfants adorateurs" ou quand des petits s'éveillent à la vie intérieure (05/07/2017)

D'Anne-Claire de Castet sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

Enfants adorateurs : l’éveil à la vie intérieure

enfants adorateursDes enfants contemplant « Jésus caché »  ©N.JUNG.COM

EXCLUSIF MAG – Dès leur plus jeune âge, l’adoration les fait entrer naturellement dans l’intimité du Christ et les familiarise à un cœur à cœur direct avec Dieu.

Comme ils le font deux fois par mois, les enfants adorateurs de Rouen se réunissent derrière l’église du Sacré-Cœur. Les « grands » de 6 ans sont attentifs à l’enseignement de Cyriane, une maman responsable du groupe, mais il fait chaud en ce mercredi après-midi caniculaire et ceux de 4 ans commencent à s’agiter. Pourtant, il est temps d’aller adorer le Saint-Sacrement dans la chapelle contiguë. Après s’être signés, les petits s’agenouillent spontanément, certains se prosternent face contre terre, et le calme se fait. Un moment. Pas très long, mais un moment où quelque chose s’est passé. Les 6-8 ans prennent leur suite et les yeux rivés sur le Saint-Sacrement, contemplent « Jésus caché ». Jules a 8 ans : « Trop long vingt minutes ? – Oh non ! », répond-il avec un sourire lumineux.

Comment de si petits peuvent-ils adorer quand, avec la meilleure volonté du monde, des adultes ont du mal à ne pas « sécher » ? « Il y a une connexion directe entre le cœur des enfants et le Seigneur. Ils ont le Wifi », assure Cécile, maman de petits adorateurs en région parisienne et ancienne responsable de groupe. Les enfants de cet âge comprennent avec leur cœur avant de chercher à raisonner. Il se passe vraiment quelque chose affirment tous ceux qui les assistent pendant les adorations.

Bien sûr, il serait utopique d’imaginer trente enfants en lévitation pendant une heure. « Ce n‘est pas grave s’ils sont un peu agités. Même si le temps d’oraison est furtif, c’est déjà ça », rassure Cécile. Toutes les responsables de groupe avouent humblement semer sans savoir ce qui va pousser. Florence Schlienger, longtemps responsable à Versailles, se rappelle un enfant qui avait tourné le dos à l’autel pendant toute l’adoration. Pourtant, le mois qui suivit, il parla sans cesse de l’amour de Dieu à sa maman. C’est une éducation à la vie intérieure dont on ne voit pas tout de suite les fruits, admettent aussi les mamans, mais on sème pour plus tard. Le Père Thibaud Labesse, aumônier du groupe d’enfants adorateurs de Saint-Cloud, confirme : « Plus tôt on apprend à prier, plus cela devient naturel. »

« On comprend que le Bon Dieu est là »

Ce cœur à cœur avec Jésus nourrit leur vie intérieure. Beaucoup de mamans d’adorateurs témoignent d’un changement de comportement à la messe, comme la mère d’Honorine âgée de seulement 4 ans et demi. Alexia, la responsable du groupe de Saint-Cloud et maman de cinq enfants, constate sur ses aînés que « cela a contribué à rendre la Présence réelle plus évidente ». Maylis, 8 ans, n’hésite d’ailleurs pas à affirmer : « On comprend que le Bon Dieu est là. » Le Père Labesse demandait récemment aux petits : « Quel est le lieu où est révélé le plus l’amour de Dieu ? » « Du tac au tac ils ont répondu : “La croix de Jésus” ! », rapporte le vicaire encore émerveillé.

« On accompagne les enfants et on déploie une pédagogie pour entrer dans le silence et se mettre en présence de Jésus », explique Sœur Beata, qui aide les Missionnaires de la Très-Sainte-Eucharistie dans leur apostolat. D’environ une heure, ces parcours commencent par des ateliers qui les prédisposent à l’adoration : lecture de l’Évangile, temps d’enseignement, coloriage de dessins adaptés. Puis ils se rendent en groupe à l’adoration, ponctuée de chants, de gestes d’offrande, d’intentions de prière et de la consécration des enfants adorateurs : dix minutes pour les plus petits (4 ans), vingt-cinq pour les CM2 avec des plages de silence plus larges.

Partie de Montmartre, cette école de prière, qui n’a pas vocation à remplacer le catéchisme, avait essaimé à Versailles, reprise notamment par Florence Schlienger. Forte de ses quinze ans d’expérience, celle-ci a écrit un guide, Préparer le cœur des enfants à adorer, à la demande des Missionnaires de la Très-Sainte-Eucharistie. Vendu par leurs soins, il est destiné à ceux qui souhaitent lancer et animer un groupe d’enfants adorateurs. « C’est une éducation à la prière qui leur permet d’acquérir petit à petit une relation vivante à Jésus », explique Sœur Philippine, de la Famille missionnaire Notre-Dame au Grand-Fougeray (Ille-et-Vilaine), qui organise des groupes sur le même modèle.

Comme souvent, Cyriane et Alexia ont, quant à elles, conçu les parcours, en lien avec leur curé. À Sainte-Marie-des-Batignolles (Paris), l’adoration est même proposée aux 0-7 ans en séances de 15 minutes. À Viroflay, Aude s’est appuyée sur un autre guide, Je me prépare à l’adoration (Éd. Emmanuel), pour construire son parcours. La présence du prêtre est essentielle : il représente le Christ, et les enfants prient avec et pour lui. « L’adoration faisant entrer l’enfant dans l’intimité du Christ, dans un réflexe d’amour avec le Seigneur, elle est un terreau pour les vocations », assure Florence. Elle qui a vu les merveilles semées par cette école de prière en est convaincue : « Cette introduction de la présence de Dieu dans la vie personnelle est ce qui va relever l’Église, plus que tous les cours de théologie ! »

Congrès Adoratio 2017

Organisé par les Missionnaires de la Très-Sainte-Eucharistie, ce congrès sur l’adoration eucharistique a pour thème « Adorer au cœur du monde ». Il se tiendra du 9 au 14 juillet à Saint-Maximin la Sainte-Baume (Var) dans la basilique Sainte-Marie-Madeleine, lieu où la sainte, « Apôtre de la Miséricorde », a été enterrée. Ce congrès ouvert à tous s’adresse à toute personne qui veut faire une nouvelle expérience de l’amour et de la miséricorde divine par l’eucharistie et la journée du 10 juillet sera spécifiquement consacrée aux paroisses adoratrices.

Le congrès sera animé par des conférenciers et témoins, laïcs, religieux, prêtres, tous engagés dans un ministère de miséricorde centré sur l’adoration eucharistique : le cardinal Mauro Piacenza, Mgr Dominique Rey, Mgr André Léonard, le Père Nicolas Buttet, Véronique Lévy…

Claire a participé au dernier congrès en 2015  : « Le cadre est exceptionnellement beau et chargé de l’histoire spirituelle de sainte Marie Madeleine. J’ai été touchée par l’ambiance familiale qui règne entre les pèlerins. Les intervenants étaient des grandes figures de  la foi et j’ai pu découvrir les Missionnaires de la Très-Sainte-Eucharistie. Dans ces journées, tout était fait pour n’avoir qu’à accueillir les grâces ! » 

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