Réfléchir sur ce qu'est un zygote (08/08/2017)

De Vianney sur le site "Des hauts et débats" :

Réflexions sur le statut ontologique du zygote (1/3)

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Voilà sept ans, j’ai écrit un article intitulé “Pourquoi je suis contre l’avortement”. Des hauts et débats est avant tout un blog d’économie, et pourtant cet article est toujours le plus visité sur ce blog avec près de 40 000 visites. Cependant, comme la plupart des articles écrits à l’aube de ce blog, je ne suis pas complètement satisfait du résultat. Je n’y ai pas tant exprimé une position particulière que critiqué certaines opinions communes au sujet de l’avortement. Résultat, c’est insuffisant : il y a des digressions inutiles, certaines phrases sont caricaturales, l’argumentation n’est pas toujours rigoureuse. Je veux donc reprendre ici la question de façon plus rigoureuse, et en développant un point en particulier, en m’aidant notamment d’un livre que j’ai lu récemment : Le zygote est-il une personne humaine ? du philosophe Pascal Ide (2003). L’approche que j’entends mener ici se distingue donc de celle de 2010 : elle est essentiellement philosophique.

Le statut ontologique du zygote : un débat central

Bien qu’avec le recul je trouve mon ancien article sous-argumenté, j’ai au moins rappelé une chose : le débat philosophique central est le statut ontologique du zygote. Est-ce une personne humaine à part entière ? un simple amas de cellules ? un matériau biologique ? quelque chose d’indéterminé ? un individu ? un individu potentiel ? quand, et comment faire la distinction ?

Cette question est spéculative : elle peut donc sembler éloignée des préoccupations des médecins ou des femmes souhaitant réaliser une IVG, et elle n’a qu’un lien indirect avec la législation sur l’avortement. Elle n’en demeure pas moins centrale.  Selon que l’on considère un ovocyte fécondé comme une personne à part entière ou comme un amas de cellules, ou comme quelque chose entre les deux, la position que l’on aura sur l’avortement sera forcément différente. Certes, il est possible d’être favorable à la loi Veil même après avoir rationnellement conclu que le zygote est une personne humaine, car le droit, la morale et l’ontologie sont des choses différentes, comme je l’ai souvent rappelé sur ce blog ; inversement, on peut s’opposer à la recherche sur les embryons au nom d’un principe éthique de respect dû à l’embryon sans pour autant considérer celui-ci comme une personne humaine à part entière, car “reconnaître une personne est un acte autant éthique que scientifique” (Pascal Ide) ; mais dans tous les cas, le débat sur le statut ontologique de l’embryon est central.

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