Quand des juifs persécutés trouvaient refuge sous la coupole d'une église romaine (17/11/2017)

D'Anita Bourdin sur zenit.org (15 novembre) :

“Rome 1943, le curé courage”: des juifs réfugiés sous la coupole

Madonna dei Monti (Rome), l'intérieur de la coupole @ romaperilgiubileo.gov.it (F.Rosi)

Madonna Dei Monti (Rome), L'intérieur De La Coupole @ Romaperilgiubileo.Gov.It (F.Rosi)

Sous le titre “cachés sous la coupole”, Silvia Guidi signale, dans L’Osservatore Romano en italien du 16 novembre 2017, un article de Viviana Kassam des « Pages juives » (« Pagine ebraiche ») sur ce « curé courage » qui, en 1943, hébergea des réfugiés juifs dans le quartier “Monti” à Rome, occupée par le troupes nazies.

Une certaine Ada Sermonetta a écrit alors sur un mur de l’église : « Je suis logée à l’ombre de ces voûtes », avec comme l’esquisse d’un pain du sabbat. D’autres ont dessiné des visages, on reconnaît aussi des dessins d’enfants.

Une quinzaine de familles juives habitaient le quartier, pourtant transformé sous le fascisme, et elles avaient de bons rapports avec tous, en particulier avec la paroisse catholique.

Et à l’époque des rafles, la majorité se réfugie dans les maisons religieuses, les couvents et aussi dans la coupole de l’église Santa Maria ai Monti, c’est-à-dire dans les espaces entre la voûte et le toit: des dessins y trahissent le passage des réfugiés.

C’est le curé de l’église de la Madonna dei Monti, don Federico Corrubolo, qui a d’abord mené des recherches sur cette histoire peu connue, entre 2001 et 2010. Le curé actuel, don Francesco Pesce, y a ajouté de nouvelles histoires, de nouveaux témoignages. Pour don Federico, il faudrait préserver tout cela en constituant un musée: plus de cent personnes auraient ainsi eu la vie sauve.

Par exemple, les familles Di Veroli, juive, et Mangino, catholique, étaient très amies. Amedeo Mangino raconte qu’un jour, la petite Esther courait, poursuivie par des Allemands. Alors la mère d’Amedeo la prit dans ses bras et déclara: “C’est ma fille”. Les Allemands étaient convaincus que la mère était juive, mais un voisin cria: “Non, cette dame est catholique!” Pour le confirmer, la maman montra la médaille qu’elle portait au cou.

Ensuite, elle aida son amie Regina Di Veroli et toute sa famille à se cacher au couvent de la via degli Ibernesi. Ses filles étaient assez terrorisées des risques encourus du fait de l’aide apportée, mais la maman les rassurait : “Ne vous inquiétez pas. De même que le Seigneur les aide eux, grâce à nous, maintenant, de même, si c’est nécessaire il nous ajoutera nous aussi.”

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