Le Robot Nouveau n’est pas pour demain (06/03/2018)

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L’intelligence artificielle nourrit l’imagination et les fantasmes de l’homme « moderne ». Jusqu’aux conférences de carême. « Risque ou chance pour l’homme ? » titre l’annonce de celle qui sera donnée à la cathédrale Saint-Paul de Liège, par deux professeurs universitaires, le dimanche 18 mars prochain à 14h30. Versons au débat cette réflexion d’Adélaïde Pouchol, rédactrice en chef adjointe du bi-mensuel « L’Homme Nouveau » :


« La contraception et l’avortement, on nous l’a suffisamment répété, seraient des signes forts du « progrès » de l’humanité. Les manuels ­d’histoire-géographie enseignent d’ailleurs aux enfants, schémas à l’appui, que les faibles taux de natalité sont l’apanage des pays développés. Sauf qu’une étude de 2016, menée par Richard Lynn et Edward Dutton, montre que le QI moyen des pays occidentaux est en chute libre depuis vingt ans. Cela tombe très mal : les humains se font de plus en plus bêtes quand l’intelligence artificielle (IA) progresse à vue d’œil. Laurent Alexandre, héraut et vulgarisa­teur du transhumanisme en France, publiait une tribune sur le sujet dans l’Express le 31 janvier dernier, citant plusieurs travaux scientifiques selon lesquels plus une femme est intelligente, moins elle a d’enfants. Laurent Alexandre, bien sûr, se défend de tout malthusianisme et assure qu’il ne souhaite absolument pas que les personnes moins intelligentes se reproduisent moins. Non, Laurent Alexandre suggère plutôt que les personnes intelligentes se reproduisent plus. « Il est urgent de favoriser les bébés chez les intellectuelles, les ingénieures (sic) et chercheuses, même si la génétique de l’intelligence est un sujet tabou donc insuffisamment exploré », écrit-il. Comment faire ? « La Sécurité sociale devrait rembourser à 100 % la congélation d’ovules chez les femmes scientifiques pour leur permettre de faire des bébés tardifs ». Simple comme bonjour, non ?

L’envers de la médaille

Résumons-nous : on nous a dit pendant des années que les femmes intelligentes et modernes étaient celles qui sauraient s’affranchir de la maternité et voilà qu’aujourd’hui, les femmes modernes et intelligentes devraient… enfanter. En fait de retournement de situation, nous ne faisons que découvrir le revers de la médaille. Les droits impliquent toujours des devoirs et l’homme occidental a failli l’oublier, tant il a joui des droits que lui donnait la technique, en particulier le droit à l’enfant « quand je veux, si je veux ». Et puis la réalité l’a rattrapé, elle siffle la fin de la récréation, et lui rappelle brusquement que si nous avions le droit de vivre comme nous le voulions, nous aurons maintenant des devoirs si nous voulons survivre face à la machine. Les transhumanistes s’écharpent sur les dates mais ils sont unanimes pour dire que l’intelligence artificielle supplantera l’intelligence humaine dans un futur plus ou moins proche et que l’homme, pour survivre, devra déployer ce qui, précisément, le distingue de la machine. À croire qu’il a fallu attendre que la machine menace de nous supplanter pour que l’homme moderne se décide enfin à être vraiment humain. 

L’enfant né de la libération sexuelle était réduit à un objet de droit, l’enfant qui naîtra de la révolution transhumaniste sera un moyen nécessaire pour la survie de l’espèce. Nous calculons et mémorisons les données infiniment moins bien que la machine, il nous reste donc à déployer ce qu’il y a de créatif et de spirituel en nous, à être capables de comprendre des faits quand la machine analyse des données, à déployer une véritable empathie quand les robots seront programmés pour mimer des émotions humaines. C’est là, d’ailleurs, que le raisonnement de Laurent Alexandre pèche puisque le QI mesure précisément une forme d’exercice de l’intelligence humaine que l’IA imite et surpasse même largement. S’il allait au bout de sa logique, Laurent Alexandre devrait plutôt prêcher pour la congélation des ovocytes des femmes les plus empathiques, les plus pieuses et les plus artistes dans l’âme, bref de celles qui savent faire ce que la machine ne sait pas faire. L’avenir est-il aux poètes ? Il n’est en tout cas pas aux journalistes, d’après les prédictions de certains penseurs qui estiment que la presse fait partie des premiers secteurs où les hommes seront remplacés par des machines. 

Un flux incontrôlé

Le Robot Nouveau remplacera-t-il bientôt L’Homme Nouveau ? Il est vrai que l’on imagine aisément des machines compilant des faits et des chiffres et fournissant aux lecteurs un flux continu de données. Tout sera si bien paramétré que nous pourrons en quelques clics trouver toutes les informations que nous voulons sur un thème précis et, grâce aux puissants algorithmes de la machine, nous bénéficierons de suggestions d’informations taillées sur mesure en fonction de notre profil. Mais L’Homme Nouveau, vous le savez, veut se situer précisément dans ce qui distingue l’homme de la machine, il ne cherche pas tant à accumuler des informations qu’à comprendre des faits à la lumière de la foi. Et il n’a pas attendu la menace de l’intelligence artificielle pour le faire. »

Ref. Le Robot Nouveau n’est pas pour demain

L’intelligence artificielle tire les conséquences nécessaires des prémisses d’un programme donné en fin de compte par l’homme. C'est ce dernier qui est une volonté libre -jusqu’à la déraison. Le problème du bien et du mal est dans l’homme, jamais dans la machine aussi sophistiquée soit-elle. Seul Dieu est capable de créer un être libre, et à quel prix; les créations de l’homme se bornent à conjuguer l’aléatoire et le nécessaire.

JPSC

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