Italie : à la recherche de la liturgie perdue (table de communion et orientation du célébrant) (04/05/2018)

Du site "Paix liturgique" :

EN ITALIE A LA RECHERCHE DE LA LITURGIE PERDUE : table de communion et l'orientation du célébrant

Depuis 20 ans vaticaniste de la télévision publique italienne, Aldo Maria Valli tient un blog personnel dans lequel il partage avec style et clarté ses réflexions sur la vie de l’Église. À l’occasion de la publication de deux livres de don Enrico Finotti, prêtre du diocèse de Trente (Italie), il s’est arrêté sur la question liturgique, livrant des réflexions que nous partageons et commentons volontiers à notre tour.

I – IL ÉTAIT UNE FOIS LA TABLE DE COMMUNION
(13 février 2018 : source)

« L’une des aberrations les plus répandues de l’après-concile a été l’élimination de la table de communion. Une erreur considérable sur le plan historique, liturgique, doctrinal, artistique et pastoral. »

Ainsi écrit don Enrico Finotti en page 19 de son livre Il mio e il vostro sacrificio. Il liturgista risponde (1), une œuvre précieuse à recommander à tous ceux qui ont à cœur une juste compréhension et exécution du culte à rendre à Dieu.

Cela peut sembler étrange de partir d’un détail comme celui de la table de communion mais la liturgie est faite de détails et chaque fois que l’on en néglige un c’est l’ensemble qui en souffre (il est bien connu que le diable est dans les détails). En outre, l’observation de don Finotti fait comprendre de quelle trempe est ce prêtre qui n’a pas peur des mots et va droit au but. Voyons donc quelle était la fonction de la table de communion et ce qui a motivé sa suppression.

Outre à permettre aux fidèles de s’agenouiller pour recevoir le Saint-Sacrement avec toute la révérence due, la table de communion servait à marquer la séparation entre la nef, où se rassemblent les fidèles, et l’espace sacré de l’autel, où s’accomplit le sacrifice. Cette séparation est une constante de la tradition liturgique, en Orient comme en Occident. Sa raison liturgique est la protection de l’accès à l’autel, afin d’en garantir la sacralité. Sa raison théologique est la mise en évidence de la hiérarchie des rôles au cours de la célébration, celui du ministre ordonné, agissant in persona Christi Capitis, étant bien entendu différent de celui de l’assemblée des fidèles. 

Du site "Paix liturgique" :

EN ITALIE A LA RECHERCHE DE LA LITURGIE PERDUE : table de communion et l'orientation du célébrant

Depuis 20 ans vaticaniste de la télévision publique italienne, Aldo Maria Valli tient un blog personnel dans lequel il partage avec style et clarté ses réflexions sur la vie de l’Église. À l’occasion de la publication de deux livres de don Enrico Finotti, prêtre du diocèse de Trente (Italie), il s’est arrêté sur la question liturgique, livrant des réflexions que nous partageons et commentons volontiers à notre tour.

I – IL ÉTAIT UNE FOIS LA TABLE DE COMMUNION
(13 février 2018 : source)

« L’une des aberrations les plus répandues de l’après-concile a été l’élimination de la table de communion. Une erreur considérable sur le plan historique, liturgique, doctrinal, artistique et pastoral. »

Ainsi écrit don Enrico Finotti en page 19 de son livre Il mio e il vostro sacrificio. Il liturgista risponde (1), une œuvre précieuse à recommander à tous ceux qui ont à cœur une juste compréhension et exécution du culte à rendre à Dieu.

Cela peut sembler étrange de partir d’un détail comme celui de la table de communion mais la liturgie est faite de détails et chaque fois que l’on en néglige un c’est l’ensemble qui en souffre (il est bien connu que le diable est dans les détails). En outre, l’observation de don Finotti fait comprendre de quelle trempe est ce prêtre qui n’a pas peur des mots et va droit au but. Voyons donc quelle était la fonction de la table de communion et ce qui a motivé sa suppression.

Outre à permettre aux fidèles de s’agenouiller pour recevoir le Saint-Sacrement avec toute la révérence due, la table de communion servait à marquer la séparation entre la nef, où se rassemblent les fidèles, et l’espace sacré de l’autel, où s’accomplit le sacrifice. Cette séparation est une constante de la tradition liturgique, en Orient comme en Occident. Sa raison liturgique est la protection de l’accès à l’autel, afin d’en garantir la sacralité. Sa raison théologique est la mise en évidence de la hiérarchie des rôles au cours de la célébration, celui du ministre ordonné, agissant in persona Christi Capitis, étant bien entendu différent de celui de l’assemblée des fidèles. 

On comprend bien, alors, qu’éliminer la table de communion signifie donc à la fois banaliser l’espace du sacrifice eucharistique, parce qu’on en affaiblit le caractère sacré, et abolir la distinction hiérarchique présente dans la liturgie, sous le prétexte « démocratique » d’en rendre tous les acteurs égaux. Ce qui a des conséquences négatives sur le plan historique et artistique parce que l’élimination de la table de communion équivaut aussi bien à l’élimination d’un témoignage liturgique enraciné dans la tradition qu’à une grave altération de l’espace architectural. (…)

II – POUR UNE LITURGIE BIEN ORIENTÉE
(26 avril 2018 : source)

« Il semble qu’’une grande partie de la liturgie, du moins telle qu’elle est célébrée aujourd’hui, se réduise aux seules dimensions kérygmatique-catéchétique et épiclétique-communicative, laissant de côté voire ignorant toute dimension latreutique-comtemplative. »

À première lecture, ces mots de don Enrico Finotti, dans l’une des réponses sur la liturgie contenues dans son nouveau livre Se tu conoscessi il dono di Dio. Il liturgista risponde (« Si tu connaissais le don de Dieu. Le liturgiste répond », ChoraBooks), semblent réservés aux initiés. Sauf que l’auteur ne laisse jamais ses lecteurs sans explication. Toujours attentif aux observations des fidèles, don Enrico explique avoir été marqué par la réaction d’une femme étonnée de voir un prêtre en prière lors d’une cérémonie : « Si la dimension de la prière n’apparaît plus centrale aux fidèles au cours de l’action liturgique, écrit-il, c’est qu’alors il y a quelque chose qui ne fonctionne pas dans la liturgie. » Parce que la liturgie est, par nature, prière publique. 

Voici donc l’explication que don Finotti donne de sa constatation: aujourd’hui la liturgie privilégie les moments où le prêtre s’adresse au peuple pour lui annoncer la parole de Dieu (position kérygmatique) et ceux où il se tourne vers lui pour reproduire les gestes mêmes de Jésus (position épiclétique), mais délaisse ceux où le prêtre, représentant le Seigneur guidant Son peuple (position latreutique), devrait guider les fidèles dans la louange et l’adoration en se tournant, comme eux, vers Dieu. 

Il y a dans la liturgie actuelle comme un déséquilibre, un manque, et il est évident que cela est lié à la position du prêtre lors de la célébration. Une position qui, dans la liturgie réformée après le concile Vatican II, est adaptée à la vision de la Messe comme repas mais pas de la Messe comme sacrifice.

Qui défend la réforme conciliaire taxe volontiers celui qui se pose la question de la position du prêtre durant la Messe de « traditionalisme ». Mais il n’y a là ni nostalgie ni fixation. Il s’agit simplement d’entrer dans la signification profonde de l’action liturgique. Et, dès lors que ce pas est franchi, la question de l’orientation ad Dominum ne peut qu’apparaître décisive. Comme l’écrit don Finotti, « il faut reconnaître que célébrer la partie sacrificielle de la Messe (de l’offertoire à la communion) tourné dans la direction que contemplent les fidèles, selon la tradition constante de l’Église, suscite de manière immédiate et efficace ce regard commun ad Deum du prêtre et de l’assemblée qui est constitutif de la liturgie ».

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