A Bruxelles : un trésor condamné à disparaître (14/05/2018)

Une pétition sur AVAAZ.org

Pourquoi c'est important

Il y a un trésor à Bruxelles.

Unique. Inestimable.

Ce trésor va disparaître.

C’est un trésor belge. Un des fleurons de notre capitale. Il rayonne partout en Europe et dans le monde, et beaucoup nous l’envient. Créée il y a 50 ans, à deux pas du quartier européen, la faculté de théologie des jésuites (Institut d’Etudes Théologiques - IET) a annoncé qu’elle envisageait de fermer ses portes sous peu. Ensemble, y ont été formés des laïcs et des prêtres, des religieux et des intellectuels venus de tous les continents. C’est pourquoi des personnalités de nombreux pays se sont déjà émues et inquiétées en plus haut lieu d’une telle fermeture. Or paradoxalement, sans doute car elle n’a pas pris la mesure des choses, la Belgique, est restée silencieuse. Qu’il soit chrétien ou non, tout citoyen de bonne volonté devrait se sentir interpellé. Car ce choix aurait pour notre ville et pour notre pays des conséquences graves. 

C’est un trésor unique. Unique dans sa nature et unique dans sa méthode. De nombreuses facultés de théologie existent dans le monde, mais aucune ne lui ressemble. La grande originalité de l’IET tient d’abord à la pluralité des vocations et des expériences qu’elle met en commun. Par une formule de séminaires et de travail en groupe, professeurs et étudiant(e)s de tous les niveaux et de tous les états de vie étudient ensemble, favorisant l’écoute mutuelle, l’esprit de collaboration, la responsabilité dans les prises de position et l’investissement intellectuel, avec un grand respect de la culture, du parcours et de la vocation de chacun. Dans l’esprit de Vatican II, l’IET fonde par ailleurs son enseignement sur l’étude de l’Écriture Sainte, comprise comme « l’âme de la théologie ». Le travail de recherche y est donc d’abord un travail d’écoute de la Parole que Dieu adresse aux hommes, et qu’il les envoie partager pour renouveler le visage de l’Église et du monde. En formant des théologiens, l’IET forme des témoins et des pasteurs.

C’est un trésor inestimable. C’est pourquoi, avec les hommes et les femmes de la société belge qui y ont été diplômés, plus de cinquante diocèses de France et d’ailleurs ont envoyé à Bruxelles des futurs prêtres en formation. Depuis plus de 30 ans, des dizaines de jeunes qui ont entendu l’appel de Dieu se préparent au milieu de nous. Par un suivi personnel, communautaire, ecclésial, ils font un chemin généreux de vérité, de confiance et de don d’eux-mêmes, dans des « séminaires » adossés à l’IET. Or, pour former des prêtres, c’est toute une humanité qui doit s’épanouir, c’est pourquoi ils sont aussi envoyés dans notre ville, nos paroisses, nos familles, nos hôpitaux, nos prisons. Chaque jour, en plus d’étudier la théologie, ils se mettent au service des pauvres de nos rues, des jeunes de nos mouvements, des personnes vulnérables. Nous les recevons dans nos familles et les croisons dans nos quartiers. C’est à nous aussi, hommes et femmes de cette cité, qu’est confiée une part de leur formation. Tout le monde devrait avoir la chance de rencontrer des hommes qui se préparent à devenir prêtre, car leur parcours est une lumière pour notre vie, notre foi, notre propre vocation. La présence de ces jeunes est un miracle pour les bruxellois. Fermer la faculté, c’est vider la ville de tous ses séminaristes. C’est une âme que l’on perd. 

Comment combler ce vide à venir dans la Capitale de l’Europe ? Une fois la faculté de l’IET fermée, il sera trop tard pour prendre conscience qu’un tel centre ne se refonde pas avant des décennies. A l’heure où la peur de l’autre est grande et où beaucoup cherchent leur chemin et leur identité, nous ne pouvons pas déserter. Nous sommes responsables de promouvoir des lieux de recherche, de dialogue et de formation dans le monde contemporain. L’IET, en associant dans une unique faculté la formation des futurs prêtres à celle des laïcs de notre pays, est un de ces lieux d’excellence. Un trésor.

Un trésor qu’on ne peut pas laisser disparaître. 
Plusieurs solutions viables sont possibles. 
Dans un sursaut salutaire, saisissons cette chance ! 

08:58 | Lien permanent | Commentaires (0) |  Facebook | |  Imprimer |