14 nouveaux cardinaux seront créés le 29 juin (21/05/2018)

De Zenit.org (Anne Kurian) :

Consistoire pour la création de 14 cardinaux le 29 juin

Onze électeurs et trois non-électeurs parmi lesquels un religieux

14 nouveaux cardinaux, dont 11 électeurs et 3 non-électeurs – âgés de plus de 80 ans – seront « créés » par le pape François lors d’un consistoire le 29 juin 2018, en la fête des saints Pierre et Paul. Pour ce cinquième consistoire présidé par le pape argentin, les cardinaux électeurs proviennent de quatre continents.

Le pape a fait cette annonce au terme du Regina Coeli qu’il a présidé ce dimanche de Pentecôte, 20 mai, place Saint-Pierre. « Leur provenance exprime l’universalité de l’Eglise qui continue à annoncer l’amour miséricordieux de Dieu à tous les hommes de la terre », a-t-il souligné place Saint-Pierre. Et leur insertion dans le diocèse de Rome « manifeste le lien indissoluble entre le siège de Pierre et les Eglises particulières répandues dans le monde ».

Parmi les nouveaux cardinaux électeurs désignés, sept proviennent de l’Europe – dont quatre membres de la Curie romaine – deux d’Asie, un d’Afrique, et un de l’Amérique latine.

Il s’agit de :

1. Mgr Louis Raphaël I Sako, patriarche de Babylone des chaldéens (Irak)
2. Mgr Luis Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (Espagne – Vatican)
3. Mgr Angelo De Donatis, vicaire général de Rome (Italie)
4. Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut pour les affaires générales de la Secrétairerie d’Etat et délégué spécial auprès de l’Ordre de Malte (Italie – Vatican)
5. Mgr Konrad Krajewski – aumônier apostolique (Pologne – Vatican)
6. Mgr Joseph Coutts – archevêque de Karachi (Pakistan)
7. Mgr António dos Santos Marto – évêque de Leiria-Fátima (Portugal)
8. Mgr Pedro Barreto – archevêque de Huancayo (Pérou)
9. Mgr Desiré Tsarahazana – archevêque de Toamasina (Madagascar)
10. Mgr Giuseppe Petrocchi – archevêque de L’Aquila (Italie)
11. Mgr Thomas Aquinas Manyo – archevêque d’Osaka (Japon)

Trois cardinaux non-électeurs, dont un religieux

Le pape créera aussi trois cardinaux de plus de 80 ans : un archevêque, un évêque et un religieux qui « se sont distingués dans leur service à l’Eglise », a-t-il expliqué.

Ces futurs cardinaux non-électeurs en cas de conclave, viennent d’Amérique du sud, d’Amérique centrale et :

Mgr Sergio Obeso Rivera, archevêque émérite de Xalapa (Mexique)
Mgr Toribio Ticona Porco, prélat émérite de Corocoro (Bolivie)
Le père Aquilino Bocos Merino, ancien supérieur général des Clarétains (Espagne).

« Prions pour les nouveaux cardinaux, afin que, confirmant leur adhésion au Christ, Grand prêtre miséricordieux et fidèle (cf. He 2,17), ils m’aident dans mon ministère d’évêque de Rome, pour le bien de tout le Saint Peuple fidèle de Dieu », a demandé le pape en conclusion.

Avec ces 14 nouveaux membres, le pape François aura créé 69 cardinaux depuis le début de son pontificat. Avant cela, il a présidé quatre consistoires : le 22 février 2014 ; le 14 février 2015 ; le 19 novembre 2016 ; et le 28 juin 2017.

Commentaire de Nicolas Senèze sur le site du journal La Croix :

Nouveaux cardinaux : le pape confirme ses équilibres

En créant 14 nouveaux cardinaux, dont 11 électeurs, le pape François dépasse largement la barre des 120 électeurs fixée par Paul VI.

Le pape François aime décidément les surprises quand il annonce de nouveaux cardinaux ! Non que le consistoire du 29 juin prochain qu’il a annoncé ce dimanche 20 mai soit en lui-même une surprise : avec 114 électeurs de moins de 80 ans à la date symbolique de la fête des saints Pierre et Paul, il était plus que probable que le pape choisisse de renforcer le collège chargé d’élire son successeur.

 

Bien plus que la barre des 120 électeurs

Ce qui frappe surtout dans ce consistoire, c’est donc plutôt son ampleur : alors qu’il n’avait que six places d’électeurs à pourvoir, François a choisi de créer 14 nouveaux cardinaux, dont 11 électeurs. Il dépasse ainsi largement la barre des 120 électeurs fixée en 1975 par Paul VI et confirmée par Jean-Paul II. Ce dernier avait certes plusieurs fois dépassé ce chiffre, mais toujours de quelques unités pour seulement quelques mois.

Or, cette fois-ci, il faudra attendre – sauf décès imprévu, évidemment – le 31 juillet 2019 pour que le collège des cardinaux électeurs ne redescende à 120 électeurs. Signe, aussi, que François entend bien rester pape au moins jusque-là !

Des nouveaux cardinaux attendus...

Sur les heureux élus, il y a plus ou moins de surprises : les nouveaux cardinaux Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, et Angelo De Donatis, vicaire de Rome, sont à des fonctions dont le titulaire est traditionnellement cardinal.

Quant à Mgr Giovanni Angelo Becciu, substitut de la Secrétairerie d’État depuis 2011, la pourpre lui semblait promise depuis déjà plusieurs années. Suite à sa promotion, il devrait d’ailleurs bientôt quitter son poste – un cardinal ne peut être sous les ordres d’un autre – et rejoindre une autre fonction à la Curie.

Des évêques d’Églises connaissant la persécution sont aussi logiquement promus : l’Irakien Louis Raphaël Sako – qui, comme patriarche oriental, a le privilège d’être en tête de liste – et le Pakistanais Joseph Coutts.

... et d’autres moins, qui soulignent les points d’attention du pape

Mais, comme à ce qui est désormais une habitude, François n’a pu s’empêcher d’aller chercher des cardinaux plus inattendus mais dont la future création souligne les points d’attention du pape pour l’Église.

Ainsi le jésuite péruvien Pedro Barreto, archevêque de Huancayo, est-il fortement engagé dans la défense de l’écologie contre son pays, notamment face à l’industrie minière. Il est aussi très engagé dans le Synode de 2019 sur l’Amazonie où le pape l’avait déjà nommé au sein du conseil préparatoire.

Il en va de même pour Mgr Konrad Krajewski, l’aumônier du pape qui travaille inlassablement à la charité papale auprès des pauvres et SDF de Rome, ou de Mgr António dos Santos Marto, l’évêque de Fatima où il avait accueilli l’an dernier un pape à la profonde piété mariale. Cette dernière nomination souligne aussi que François entend bien désormais faire fi de la notion de « siège cardinalice », ces grands évêchés du monde dont les titulaires semblaient promis d’office à la barrette.

Toujours moins d’Européens et d’Italiens

Le pape le prouve cette fois aussi à Madagascar, où il préfère l’archevêque de la ville côtière de Tamatave à celui de la capitale Tananarive, au Japon où l’archevêque d’Osaka est promu plutôt que celui de Tokyo, et même en Italie où le chapeau tombe cette fois sur L’Aquila – qui n’avait pas eu de cardinal depuis le XVIe siècle ! – plutôt que sur Venise ou Turin.

Il faut aussi noter, au cours du consistoire du 29 juin, aucun pays ne recevra de cardinal pour la première fois, contrairement aux consistoires précédents. Au contraire, ce consistoire confirme plutôt les nouveaux équilibres continentaux voulus par François depuis le début de son pontificat.

Certes, avec six nouveaux cardinaux, l’Europe semble bien pourvue : mais sa part dans le collège des électeurs ne fait, à cause de l’âge, que reculer, passant, depuis le consistoire précédent, de 44 % à 42,6 %. Il en va de même pour les Italiens qui, malgré trois nouveaux électeurs, demeurent sous la barre des 20 % sous laquelle ils étaient passés en 2017.

De fait, seuls l’Amérique latine (qui passe de 17,3 % des électeurs à 17,6 %), l’Afrique (de 12,5 % à 12,8 %) et, surtout, l’Asie (de 12,5 % à 13,6 %) voient leurs parts augmenter.

47,2 % d’électeurs nommés par François

Enfin, la part des cardinaux électeurs nommés par le pape François atteint désormais 47,2 % du total, contre 37,6 % pour ceux nommés par Benoît XVI et 15,2 % pour ceux nommés par Jean-Paul II.

La pyramide des âges du Sacré Collège est toutefois ainsi faite que, sauf nouveau consistoire d’ici là, il faudra attendre 2021 pour que les électeurs nommés par François dépassent la barre des 50 %.

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