Le baptême des petits enfants : une violation des droits de l'homme d'après l'ancienne Présidente d'Irlande (28/06/2018)

De Jeanne Smits sur RéinformationTV

Mary McAleese, ancienne présidente d’Irlande, affirme que le baptême des petits enfants viole les droits de l’homme

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Dans un entretien accordé au quotidien irlandais The Independent, Mary McAleese s’en est prise violemment à l’habitude de catholiques de baptiser les jeunes enfants avant l’âge de raison, et en particulier les petits enfants. Une pratique qui violerait leurs « droits humains », les droits fondamentaux de l’homme, selon cette femme politique marquée à la fois par ses prises de position très libérales et des études de droit canonique à l’Université grégorienne de Rome poursuivies après son dernier mandat à la tête de l’Irlande dont elle a été la huitième présidente (entre 1997 et 2011). Elle consacre actuellement une thèse à la question.

Déclaration isolée d’une catholique de gauche, dira-t-on. Mais elle a du poids. Mary McAleese a figuré parmi les « femmes les plus influentes » répertoriées par Time ; elle bénéficie, dans le monde qui est le nôtre, d’une reconnaissance qui salue précisément son libéralisme philosophique. Elle possède de son point de vue une qualité incomparable, celle d’être catholique et de se revendiquer toujours comme telle, tout en affichant une forte volonté de restructurer le catholicisme pour l’accommoder au monde actuel. A partir des déclarations comme la sienne, on peut peaufiner le champ d’application des droits de l’homme, développement tout naturel lorsqu’on pense que la Révolution française a d’emblée interdit les vœux religieux au nom de la liberté : nous sommes ici dans la même logique.

Et voilà les droits de l’homme pour empêcher le baptême – la logique de 1789

Mary McAleese a ainsi affirmé que le baptême des petits enfants entraîne une adhésion « forcée » à l’Eglise catholique. Ces enfants, a-t-elle déclaré au cours de son entretien, sont « essentiellement des conscrits infantiles contraints à des obligations d’obéissance tout au long de leur vie ».

Sans aller jusqu’à nier les effets spirituels du baptême – la libération du peché originel et le don de la foi – elle a ajouté : « Ce sont des choses spirituelles. Mais il ne faut pas oublier l’autre aspect, comme on le fait souvent : si les parents sont catholiques et qu’on est baptisé dans une église catholique, le bébé devient membre de l’Eglise catholique à vie – selon l’enseignement de l’Eglise – avec tous les droits et obligations y afférant. »

« On ne peut pas vraiment imposer des obligations à des personnes qui ont à peine quinze jours ; on ne peut pas leur dire à sept ou huit ans, ou à 14, ou à 19 : “Voilà les termes du contrat, voilà ce pour quoi vous avez signé”, parce que la vérité, c’est qu’ils ne l’ont pas fait. Les parents peuvent les guider, leur donner une orientation, mais ils ne peuvent pas leur imposer, et ce que l’Eglise a échoué à faire, c’est de reconnaître qu’il y a un moment où nos jeunes, devenus adultes après avoir été baptisés dans l’Eglise et élevés dans la foi, puissent avoir la possibilité de dire : “Je valide tout cela” ou “Je le répudie” », a-t-elle poursuivi.

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