Ecologie et pacifisme : la doctrine des nouveaux péchés capitaux (03/08/2018)

Lu sur le site « diakonos.be :

« Le pape modifie le catéchisme pour interdire la peine de mort:

La formulation actuelle du CEC 2267 précisait en effet que : "L’enseignement traditionnel de l’Eglise n’exclut pas, quand l’identité et la responsabilité du coupable sont pleinement vérifiées, le recours à la peine de mort, si celle-ci est l’unique moyen praticable pour protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains."

Le Pape François vient de demander une révision de cette formulation sur la peine de mort, de manière à affirmer que «quelle que puisse être la gravité de la faute commise, la peine de mort est inadmissible, car elle attente à l’inviolabilité et à la dignité de la personne».

L′Eglise s′engage ainsi ″de façon déterminée″ à abolir la peine de mort ″partout dans le monde″. Même après avoir commis des crimes très graves″, explique le rescrit, ″la personne ne perd pas sa dignité″.

Source: press.vatican.va/content/salastampa/it/bollettino/pubblic... ...

Par ailleurs, dans la nova bussola quotidiana, Stefano Fontana note que "deux  requêtes récentes du Cardinal Coccopalmerio, Préfet émérite du Conseil Pontifical pour les Textes Législatifs, méritent de ne pas être négligées parce qu'elles expriment bien le nouveau climat qu'on respire dans l'Église sur la question environnementale, ou écologique.

Le cardinal a souhaité deux choses: tout d'abord que dans le Code de Droit Canonique, le comportement anti-écologique soit rendu explicite et condamné et qu'en revanche une attitude de respect mais aussi de prévention pour protéger l'environnement soit établie comme une nouvelle obligation légale. La seconde est que puisse être établi un service de notation environnemental des entreprises qui tienne compte de la Doctrine sociale de l'Église.

Puisse Dieu ne pas vouloir que ces requêtes trouvent un quelconque accueil. Il serait ridicule de punir un curé en vertu du droit canon parce qu'il n'a pas collaboré à la conversion des énergies non renouvelables en énergies renouvelables en continuant à conduire une voiture diesel, ou parce que le presbytère n'a pas encore été équipé de panneaux solaires.

En plus d'être ridicules, les deux requêtes pourraient facilement être accusées de servir des intérêts partisans: ceux des entreprises impliquées dans le commerce des énergies renouvelables, et ceux des sociétés de "notation écologique catholique".

Des deux propositions du cardinal, la plus intéressante du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église est la seconde. Pour évaluer une entreprise du point de vue du néo-environnementalisme catholique, il faut des critères et le cardinal ne doute pas que ces critères doivent être ceux de la Doctrine sociale de l'Église. Mais sommes-nous sûrs que les critères de la Doctrine sociale de l'Église - du moins tels que nous les avons connus jusqu'à présent - approuveraient l'évaluation du néo-environnementalisme catholique ?

Depuis que les "bilans sociaux" sont en vogue et que l'on parle beaucoup de "responsabilité sociale des entreprises", on assiste à une forte augmentation de l'attention portée par les entreprises à la protection de l'environnement, dont les éléments sont montrés en tête de leurs bilans sociaux comme preuve de la responsabilité sociale de l'entreprise. En revanche, jamais les bilans sociaux des entreprises n'accordent une place aux aides à la famille, aux investissements pour une culture de la vie, aux initiatives pour encourager la maternité des femmes salariées de l'entreprise elle-même, ou à des formes de collaboration avec ceux qui, dans la région, travaillent en première ligne sut ces frontières. Ceci pour une simple raison: l'environnementalisme est à la mode, la défense de la vie humaine dès le moment de la conception ne l'est pas. Par conséquent, la responsabilité sociale des entreprises est fortement conditionnée par ce que le climat culturel et social environnant considère comme digne de cette responsabilité: utiliser du papier recyclé oui, faire une contribution au centre local d'aide à la vie, non…." (traduction de notre consoeur du site « Benoît et moi » ) Lire la suite ici

Commentaire lu sur le « Salon beige » :

« En 2004, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, écrivait dans un memorandum destiné aux évêques américains :

"Les catholiques peuvent légitimement avoir des opinions différentes sur la guerre ou la peine de mort, mais en aucun cas sur l’avortement et l’euthanasie".

La question de la peine de mort n'est pas un principe non négociable mais une question prudentielle laissée à l'appréciation du laïcat. Faut-il en conclure que la nouvelle rédaction du catéchisme de l'Eglise catholique empiète sur l'action légitime du temporel ?

Dans l'entourage du pape François, beaucoup aimeraient aussi changer d'autres paragraphes du catéchisme de l'Eglise catholique et il est quand même étonnant de les voir continuer à agir, malgré des scandales, en toute impunité. En 1986 (déjà !), le cardinal Ratzinger prévenait qu'un nombre toujours croissant de gens, même à l'intérieur de l'Eglise, exercent une très forte pression sur elle pour l'amener à légitimer les actes homosexuels. Vers une prochaine modification du catéchisme ? Ce qui était juste hier peut-il devenir mauvais aujourd'hui ? »

En matière de vérités à croire, le vieil Héraclite (VIe siècle avant notre ère) disait "Panta rhei" et, plus près de nous, Pascal: "Vérité en deça des Pyrénées, erreur au delà", mais la Lettre aux Hébreux (attribuée  à saint Paul): "Christus heri, hodie et in sacula". Entre le relatif et l'absolu, où passe la frontière ?

JPSC

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