Chine : vers la fin d’un schisme, à quel prix ? (27/09/2018)

Selon le pape François (le texte de l’accord n’a pas été rendu public), les nominations à venir de tous les évêques chinois « seront faites par le pape », en quoi, prétend-il, elles se distingueraient des pratiques désuètes de l’ancien régime. Mais il faut ici s’entendre sur le sens des mots...

Les procédures de nomination épiscopale ont beaucoup varié de l’antiquité romaine à nos jours. En France, par exemple, depuis le concordat de 1518 jusqu’à la Révolution, le roi nommait le candidat à l’évêché vacant qui devait ensuite (après examen) recevoir du pape l’investiture canonique octroyant une juridiction sur les fidèles de son diocèse : après quoi seulement le roi pouvait lui donner l’investiture temporelle. Bref, le pape disposait là d’un droit de veto possible à la nomination royale.

Pekin téléchargement (20).jpgEn Chine, l’Eglise catholique romaine a été interdite par les communistes en 1949. Elle a subsisté depuis sous une forme clandestine tandis que le gouvernement de Pékin a suscité à partir de 1957 une « association de patriotes catholiques chinois » schismatique qui nomme ses évêques parallèlement aux évêques clandestins légitimes, désignés par Rome. Pour résorber ce schisme, le pape François serait, semble-t-il, convenu avec Pékin, entre autres dispositions, d’une procédure négociée (dont les termes n’ont pas été révélés) d’agréation conjointe d’un seul évêque pour chaque diocèse à pourvoir : si elle aboutit, l’acte de nomination comme tel peut alors être formalisé par Rome. Mais que fait-on en cas de blocage ?

En toute hypothèse, l’esprit de ce « concordat » encore mystérieux est, sans aucun doute, fort loin de l’esprit de l’Eglise libre dans l’Etat libre qui prévaut dans les Etats s’inspirant du libéralisme moderne.

JPSC

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