C’est le laxisme des années 1960 et 1970 qui est à l’origine des abus sexuels du clergé (12/10/2018)

De Clémentine Jallais sur le site Réinformation TV :

Pour le cardinal Müller, c’est le laxisme des années 1960 et 1970 qui est à l’origine des abus sexuels du clergé

Sur un plateau de la chaîne de télévision catholique EWTN, le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), a été interrogé sur l’affaire McCarrick – et toute cette crise des abus sexuels au sein de l’Église catholique. Il accuse, à l’origine, le laxisme des années 1960 et 1970 (dans la lignée de Vatican II, pourra-t-on ajouter). Et confirme pour la seconde fois que le pape lui a bien demandé personnellement de cesser d’enquêter sur les allégations portées contre le cardinal anglais Cormac Murphy-O’Connor. Il demande à François de donner des réponses, car « le peuple de Dieu a le droit de savoir ce qui s’est passé ».

La réalité, ce n’est pas le « cléricalisme », comme le clament les ennemis de l’Église – et le pape François. C’est bien le péché de ces pécheurs…. leur faute ultime contre le sixième commandement, fruit du laxisme et du relativisme doctrinal, sur lesquels l’infiltration homosexuelle du clergé a malheureusement si bien fleuri…

Le laxisme (post-Vatican II) en cause selon le cardinal Müller

L’animateur de l’émission, Raymond Arroyo, arguait que la cause de la crise des abus sexuels relevait d’une « idée déplacée de la miséricorde, qui épargne ces prêtres ou ces évêques des peines qu’ils méritent ». Le cardinal Müller a déclaré que cette idée déplacée, « cette politique totalement fausse » qui a permis à un clergé abusif de rester dans un ministère actif en dépit des pénalités canoniques qu’il méritait, trouvait sa source dans les années 1960 et 1970.

« Il y avait une attitude qui disait que Jésus prêchait l’amour et que nous n’avions pas besoin de lois dans l’Église. » Les slogans de Mai 68 ne disaient pas autre chose.

« Mais c’est stupide parce que nous sommes une communion d’hommes, a-t-il poursuivi. L’amour vient de Dieu, mais nous pouvons devenir pécheurs ou commettre des crimes. L’Église a donc besoin de … ce système de sanctions contre ses membres, en particulier contre le clergé (…) L’ancien droit dans le droit canonique doit être rétabli pour surmonter cette crise. »

 

Le renvoi de l’état clérical est « la seule issue à cette crise » des abus sexuels

Le cardinal a redit deux éléments importants. A savoir qu’en sa qualité de préfet de la CDF, quand il était chargé de statuer sur les cas d’abus commis par des religieux, des sources influentes au Vatican se sont opposées à lui dans sa détermination à écarter les agresseurs de l’état clérical.

« J’avais personnellement de bonnes relations avec le Saint-Père, mais ils ont ensuite créé un collège spécial séparé de la Congrégation, au sein de celle-ci… Ils ont décidé contre notre avis, dans de nombreux cas, de récuser les sanctions ».

Ce collège avait convenu que les prêtres coupables devaient recevoir une peine, mais non pas être renvoyés de l’état clérical, la peine canonique la plus grave qu’on réserve habituellement, de fait, à des fautes portant sur la foi ou les mœurs. « Si les sévices sont si importants… la seule solution, et la seule justice pour la victime, est que l’auteur de ces actes soit renvoyé de l’état clérical, a déclaré le cardinal. Si vous êtes un prêtre, un bon berger, vous ne pouvez pas ruiner les moutons ».

Mais les loups ont été laissés dans la bergerie, pire, ont accédé à des honneurs et à des fonctions au sein de la hiérarchie de l’Église – et que le cardinal Gerhard Müller a été évincé de la CDH en juillet 2017.

« Et nous, ses vrais amis, nous sommes appelés par certains médias les « ennemis » du pape »

Le cardinal a également confirmé ce qu’il avait suggéré à une journaliste de LifeSiteNews, il y a quelques jours, (relayé par RiTV) à savoir que, oui, le pape François était intervenu personnellement auprès de lui, pour que la Congrégation pour la doctrine de la foi cesse d’enquêter sur les allégations portées contre le cardinal anglais Cormac Murphy-O’Connor (décédé il y un an) qui œuvra sans nul doute pour l’élection du cardinal Bergoglio en 2013.

Et que, pour lui, ce privilège pontifical était une erreur magistrale. « Il n’est pas bon que le pape prenne ce droit pour arrêter une enquête nécessaire (…) Il doit y avoir un processus canonique ordinaire » et surtout « indépendant » contre lequel aucun obstacle ne puisse se dresser. Et surtout pas l’entourage néfaste de François que le cardinal a fustigé. « Le grand problème de ce pontificat, ce sont les soi-disant « amis » du pape qui sont en réalité davantage ses ennemis (…) Et nous, ses vrais amis, nous sommes appelés par certains médias les « ennemis » du pape ».

L’Église abrite désormais un jeu de pouvoirs et d’influences, un « système de relations personnelles ». Le cardinal a déclaré que lorsque le C9, ou conseil de neuf cardinaux choisis pour faire partie du cercle restreint du pape François, s’est réuni, plusieurs d’entre eux ont demandé que certains candidats soient nommés évêques, non parce qu’ils étaient les plus qualifiés pour être des « bergers », « mais à cause des jeux de pouvoir ». Ils ont contourné, ainsi, la Congrégation pour les évêques, à même de statuer sur les nominations.

Des membres du clergé catholique empoisonnés par cette pourriture morale

Encore une fois, le cardinal Müller refuse de parler de « cléricalisme », comme le pape l’a malheureusement, lui, fait, expliquant ces abus sexuels par cette « manière déviante de concevoir l’autorité dans l’Église » (Lettre au peuple de Dieu, en août dernier) – l’argument phare des ennemis de l’Église en l’occurrence.

Dans une homélie prononcée à Rome le 15 septembre dernier, à l’occasion d’une occasion sacerdotale, il avait déclaré que ce n’était pas le cléricalisme qui était l’origine du mal, mais le fait de s’être détourné de la vérité dans cette licence morale flagrante… La cause de cette crise des abus sexuels est tout simplement, plus terriblement, « le non-respect du sixième commandement (…) et toute infraction au sixième commandement constitue un péché mortel ».

Le relativisme a précédé le laxisme. « La corruption de la doctrine entraîne toujours la corruption de la morale et s’y manifeste […] Le grave péché contre la sainteté de l’Église, sans en manifester le moindre remord, est la conséquence de la relativisation de la fondation dogmatique de l’Église. »

« Il n’y a que l’amour » disait-on, ainsi, en 68, tant sur les pavés parisiens que dans les églises catholiques. Le mal a rongé depuis – et la pourriture sent aujourd’hui trop fort pour qu’on y échappe. Le pape François doit dire pourquoi.

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