Stérilité : comment faire le deuil de la maternité (08/06/2019)

stérilité.jpgDe Madeleine-Marie Humpers :

Stérilité. Faire le deuil de la maternité

Espérer fonder une famille, et se découvrir stérile. Souhaiter devenir mère, et apprendre que cela n’aura pas lieu. La stérilité (ou l’infertilité) est tout d’abord un choc. Pour le surmonter, différentes étapes sont nécessaires. Sans négliger la foi, qui peut jalonner ce parcours difficile...

Pour continuer à vivre et être heureuse, une femme stérile doit traverser une série d’étapes douloureuses, qui lui permettront de faire son deuil. Un deuil un peu particulier, à plusieurs visages : deuil de l’enfant que l’on n’aura jamais, deuil de la mère que l’on croyait pouvoir devenir et que l’on ne sera pas, deuil de cette vie de famille dans laquelle on inscrivait déjà notre avenir... C’est le deuil d’un projet, c’est le deuil d’une vie qu’il faudra porter, au lieu de cet enfant, irrémédiablement absent...

Toute personne qui vit une période de deuil passe généralement plusieurs étapes : le déni, éventuellement la culpabilité, la colère, le marchandage, la dépression, la reconstruction et finalement l’acceptation[1]. Comment ces différentes étapes sont-elles vécues dans le cas du deuil de la maternité ? Et comment les dépasser, spécialement lorsqu’on est croyant ?  

  1. Le déni

La situation semble irréelle, impossible à intégrer. Une réaction peut être alors de nier la réalité : une manière de se protéger face à la douleur, qui paraît encore insupportable. Ici, une femme stérile se dira peut-être : « Et si, malgré tout, ce mois-ci je tombais enceinte ? », « Telle femme a eu un enfant alors que tout semblait perdu. Alors pourquoi pas moi ? ». Elle continue d’espérer envers et contre tout. La difficulté est qu’effectivement, il existe des cas de grossesse totalement incroyables : des femmes qui sont tombées enceintes alors que la médecine estimait cela (presque) impossible pour différentes raisons, des couples qui ont eu un enfant après cinq ans, ou même dix ans d’attente... Le problème est qu’à force de se focaliser sur ces cas à peu près miraculeux, la femme stérile reste tout simplement dans la phase de déni, ce qui bloque sa progression dans le processus de deuil. Il est important de voir les choses en face : les miracles existent, oui, mais pour combien de personnes ? Pensez à tout le chemin qu’une femme peut parcourir si elle entreprend une démarche de deuil, et a contrario à tout le temps perdu à attendre cet enfant qui ne viendra peut-être pas, à tous ces mois gâchés à espérer dans la souffrance alors qu’une autre voie est possible... Il est important de sortir du déni pour pouvoir avancer, même s’il peut être très douloureux d’admettre la réalité, de se reconnaître stérile.

Quelques phrases pour dépasser la phase de déni :

« Oui c’est vrai, je n’aurai pas d’enfant. Et je suis capable de rendre ma vie très belle malgré cela ! »

« Même si pour l’instant l’avenir me fait peur, même si la douleur paraît trop forte, je sais que ces impressions sont passagères. Ce ne sont que des illusions ! Je suis capable de plus que je ne le crois ! »

  1. La culpabilité

Durant cette phase, la personne est consciente de la situation : la femme stérile réalise qu’effectivement, ses chances d’avoir un enfant sont minimes, voire nulles. Un sentiment de culpabilité peut alors émerger de manière insidieuse. Tout dépend de la situation... Si un problème médical explique sa stérilité, la femme stérile pourrait se sentir amoindrie à cause de cela, coupable en quelque sorte. Par exemple, s’il s’agit d’un problème médical qui aurait pu être traité : « Et si j’avais consulté plus tôt ? »... Dans le cas où elle est déjà proche de la ménopause : « Et si j’avais essayé plus jeune ? »... ou bien, admettons qu’elle ait contracté une maladie vénérienne l’ayant rendue stérile : « Et si j’avais mené un vie plus sérieuse ? ». S’il s’agit d’une stérilité ou infertilité idiopathique (inexpliquée), le sentiment de culpabilité peut se traduire autrement. Il s’ancre alors dans des croyances plus ou moins rationnelles... Certaines femmes stériles en viennent à se demander si, au fond, leur psychisme fonctionne bien correctement, elles scrutent tout blocage éventuel qui plongerait ses racines dans l’inconscient...  « C’est sûrement psychologique », entendent-elles autour d’elle. Alors, pleines de bonne volonté, elles décident de prendre le taureau par les cornes pour déjouer ce fameux « blocage » et entreprennent une thérapie. Ou bien : « C’est parce que tu y penses trop ». Là encore, il s’agit de travailler sur soi, de lâcher prise, de se détendre... puisque le problème semble encore venir d’elle, cette femme stérile inexorablement coupable ! Or si certains cas de stérilité trouvent leur origine dans un blocage psychologique ou dans un désir de maternité qui vire à l’obsession, ce n’est pas une généralité. Il arrive que ce soit seulement la « faute à pas de chance » ! Une femme stérile n’est pas forcément une créature monomaniaque ou déséquilibrée, elle n’est pas forcément plus rongée de névroses maladroitement refoulées qu’une mère de famille ordinaire. Des croyances religieuses malvenues peuvent s’avérer tout aussi néfastes. Certaines femmes stériles pourraient penser que leur stérilité est une punition pour un péché commis, elles scrutent alors leur passé à la loupe pour dénicher ce fameux péché et faire pénitence... Dans les deux cas, la difficulté tient à ceci : accepter qu’une situation douloureuse puisse ne pas avoir d’explication logique. C’est une véritable épreuve. C’est le problème de la souffrance de l’innocent. Et là, le besoin de tout expliquer joue parfois des tours... Du point de vue de la psychologie, l’issue pour une femme stérile réside peut-être davantage dans un travail de deuil que dans un remue-ménage (stérile, pour le coup) de son inconscient. Du point de vue religieux, la femme stérile est plus proche de Job, cet innocent qui souffre injustement et qui préfigure déjà le Christ, que du pécheur contre lequel Dieu s’acharne jusqu’à ce qu’il reconnaisse sa faute.

Quelques phrases pour dépasser la phase de culpabilité :

« Je suis tout aussi équilibrée et saine qu’une femme capable d’avoir des enfants »

« Je suis stérile et je suis innocente »

« Je ne suis pas coupable d’être stérile »

« Ne pas avoir d’enfant ne m’empêche pas d’être une femme de qualité »

  1. La colère

A ce stade, la femme stérile sait qu’elle n’est ni responsable, ni coupable. Et justement, c’est alors que survient la colère. Car si elle ne vaut pas moins qu’une autre, pourquoi ne parvient-elle pas à donner la vie comme les autres femmes? « Pourquoi cette femme, qui s’est si peu ou si mal occupée de ses enfants, est-elle tombée enceinte si facilement, alors que moi, qui ai tant d’amour et de tendresse à donner, je suis stérile ? », « Pourquoi cette fille est-elle tombée enceinte alors qu’elle n’était qu’une adolescente tandis que moi, qui suis dans les bonnes conditions pour élever un enfant, je n’en ai pas? ». De telles réflexions ont de quoi la mettre hors d’elle car, c’est vrai, c’est injuste ! Le défi, ici, est d’accepter cette dure réalité : il n’y a pas de justice. Il n’y a aucune justice. La colère en effet est une émotion liée à un sentiment d’indignation ou d’injustice parfois légitime. Cette injustice nous révolte et la colère monte... Mais si l’on s’enferme dans cette colère, on ne peut que devenir aigrie et malheureuse. Et pourtant accepter de vivre une situation d’injustice n’est pas chose facile... Mais c’est aussi, la Croix : cette injustice contre laquelle se heurte notre désir d’équité.

Quelques phrases pour dépasser la phase de colère :

« Je suis stérile et c’est injuste... Oui, c’est vrai. Et alors ?! Ce n’est pas cela qui va m’empêcher d’être heureuse, selon mes propres ressources et d’une manière qui ne ressemblera qu’à moi ! »

« Je ne peux rien changer à mon incapacité à donner la vie, mais je peux envisager ma propre vie autrement, pour que cette stérilité ne me hante pas » 

  1. Le marchandage

Dans cette phase, la personne tente de négocier la situation. Elle voudrait changer cette situation en promettant un changement, une amélioration de son propre comportement. Dans le cas d’une rupture amoureuse par exemple, la personne pourrait être tentée de dire à l’autre : « Si tu me donnes une deuxième chance, je te promets de me montrer plus attentionné ». Dans ce cas, pourquoi ne pas tenter le coup ? Mais dans le cas de l’infertilité, avec qui négocier ? Quelle forme prendra le marchandage ? Il peut s’exprimer notamment sous forme religieuse : « Mon Dieu, je ferai célébrer des messes autant qu’il faudra, jusqu’à ce que j’aie un enfant ! ». De cette manière, la prière peut parfois tourner à une forme de négociation ou de marchandage. On se convainc que si l’on dit autant de prières, autant de chapelets, ça finira bien par arriver... Bien sûr il est écrit : « Demandez et l’on vous donnera » (Mt 7, 7), mais ce passage fait référence aux biens spirituels, aux vertus, et non à un bonheur terrestre[2]. Un chrétien, et plus particulièrement ici, une femme chrétienne, n’est rien censé désirer que des vertus spirituelles. Il n’est pas écrit : « Demandez un bébé et l’on vous en donnera un » ! La consolation ne consiste pas en cela. Dans le désert, lorsque Satan tente de détourner Jésus de sa mission, ce dernier lui rappelle cette recommandation: « Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu » (Mt 4, 7). Nous n’avons pas à mettre Dieu à l’épreuve en marchandant avec Lui un bébé contre quelques prières... Et dans le jardin des oliviers, Jésus dit encore : « Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite. » (Lc 22, 42). Par ailleurs en commentant l’évangile de Luc (Lc 20, 27-40) et après avoir rappelé en quoi consiste la loi du lévirat formulée dans le Deutéronome, ainsi que ses implications concrètes dans le monde juif antique, Georgette Blaquière dans son livre La grâce d’être femme, note que, du point de vue chrétien, la valeur d’une femme ne se mesure pas à sa capacité à enfanter. « Les enfants de ce monde prennent femme et mari. Mais ceux qui ont été jugés dignes d’avoir part au monde à venir et à la résurrection d’entre les morts ne prennent ni femme ni mari, car ils ne peuvent plus mourir : ils sont semblables aux anges, ils sont enfants de Dieu et enfants de la résurrection », a déclaré le Christ. Et Georgette Blaquière commente : « Jésus ici ouvre d’immenses horizons, en particulier pour la femme, en dissociant le salut de la personne et l’avenir de l’être de l’accomplissement de fonctions mêmes "sacrées" en ce monde-ci. La personne de la femme n’est plus identifiable, ni à sa fécondité, ni à sa sexualité ; elle existe en soi, née de Dieu et pour Dieu »[3]. Puisque l’avenir spirituel de la femme ne se situe pas dans l’enfantement, mais dans le Royaume de Dieu, son désir de maternité risque de n’avoir aucun écho auprès de Dieu. Cela ne signifie pas que Dieu ait moins d’égard pour elle que pour les autres femmes. Simplement, là n’est pas l’essentiel. Et dès lors ses prières pour avoir un enfant, aussi nombreuses et sincères soient-elles, pourraient bien ne pas être exaucées...

Quelques phrases pour dépasser la phase de marchandage :

« Mon bonheur ne dépend pas de cet enfant que je n’aurai pas, mais de Dieu. »

« Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté, mais la tienne qui soit faite. » (Lc 22, 42)

« Tu ne tenteras point le Seigneur, ton Dieu » (Mt 4, 7)

  1. La dépression

Dans cette phase de tristesse, de chagrin, d’abattement, la personne est consciente de la situation. Elle sait qu’elle n’est pas coupable et qu’il n’y a pas lieu de crier à l’injustice. Elle sait aussi qu’il est inutile de prier ou de faire quoi que ce soit pour changer les choses... simplement la personne souffre, c’est la souffrance à l’état pur. Sans consolation. La femme stérile sait qu’elle est stérile. Elle sait que, même si les miracles existent, ses chances sont à peu près nulles d’avoir un enfant un jour. Elle sait que, même si elle prie, cela ne changera strictement rien : elle sera toujours aussi stérile. Il n’y a rien à faire. Sinon se dire que l’important, c’est le domaine spirituel. Ou bien trouver des petites consolations qui n’en sont pas vraiment : après tout, sans enfant, c’est plus facile financièrement. Maigres consolations à vrai dire... Car dans cette phase de dépression, soit on n’est pas assez saint, soit on n’est pas assez matérialiste : ni les joies célestes, ni votre compte-épargne plus ou moins rempli ne parviennent à apaiser votre chagrin. On a le cœur serré, on souffre, on a mal et c’est tout.

Quelques phrases pour dépasser la phase de dépression :

« Je me donne le temps qu’il faut pour éprouver ma peine ».

« Le chagrin est une étape, après viendra un renouveau ». 

  1. La reconstruction

Durant cette phase, la personne s’ouvre à de nouveaux projets, à de nouvelles activités. La femme stérile se réconcilie peu à peu avec la réalité. Sa féminité blessée, sa stérilité ne l’empêchent plus d’envisager l’avenir de manière positive. Cette phase de reconstruction s’apparente à une forme de résilience. La résilience est la capacité à rebondir, à faire face à un choc ou un traumatisme, pour ensuite se reconstruire de manière socialement acceptable. « Personne ne prétend que la résilience est une recette de bonheur. C'est une stratégie de lutte contre le malheur qui permet d'arracher du plaisir à vivre, malgré le murmure des fantômes au fond de sa mémoire », note Boris Cyrulnik, qui a fait connaître ce concept dans le monde francophone[4]. La phase de reconstruction peut donc être véritablement éprouvante, mais la femme stérile cesse d’être esclave de sa souffrance. Dans la phase de reconstruction, la « lutte contre le malheur » est bien entamée. C’est une phase d’espoir et de renouveau. Du point de vue religieux, la femme stérile se réconcilie progressivement avec Dieu également.

Quelques phrases pour avancer dans la phase de reconstruction :

« Tout être blessé est contraint à la métamorphose » (Boris Cyrulnik)

« Si tu traverses l’enfer, continue d’avancer » (Winston Churchill)

  1. L’acceptation

A ce stade, la personne endeuillée a pratiquement terminé son deuil. Pour la femme stérile, elle est parvenue à s’accepter comme telle. Elle a retrouvé sa confiance en elle et son estime de soi. Éventuellement, si elle est croyante, elle est aussi parvenue à retrouver une relation saine avec Dieu, sans culpabilisation ni marchandage. Sa foi en sera peut-être même grandie... Et la vie peut reprendre son cours. Une page s’est fermée définitivement. La femme stérile sait qu’elle ne sera jamais mère au sens naturel du terme. Ce chapitre-là ne fera pas partie du livre de sa vie, mais d’autres chapitres viendront... Peut-être certaines décideront d’adopter, d’autres se tourneront vers d’autres projets, avec ou sans enfants. Tout dépend des circonstances, de la personnalité de chacune et de l’avis de son mari...

A noter que ces phases ne se déroulent pas nécessairement de manière parfaitement linéaire: parfois, des périodes de colère peuvent être suivies d'une période de déni, puis vient le marchandage, puis la culpabilité... Et tout le monde ne passe pas forcément par toutes ces étapes. Il s'agit d'un modèle très général, qui ne s'applique pas de manière absolument systématique.

Le deuil, cette leçon de foi

Pour conclure, nos vies sont jalonnées d’une série de frustrations, de déceptions et de deuils. Le deuil est bien sûr un chemin douloureux, en général et en particulier pour la femme stérile, mais il est le seul chemin qui permette de surmonter ces frustrations et ces déceptions. « Nous portons nos propres projets qui semblent être voués à l’échec dès le début par la vie », écrit Sœur Maria Grace lorsqu’elle présente la biographie de Sainte Gemma Galgani[5]. Si cette sainte, vierge et mystique, n’a pas été confrontée au problème de la stérilité puisqu’elle n’a jamais été mariée, elle a vécu des deuils importants et pour Sœur Maria Grace, l’exemple de Gemma Galgani permet de mieux comprendre quelle attitude doit être la nôtre lorsque notre deuil est terminé. « La vie est une série de perte, et petit à petit, nous sommes délestés de toutes les choses auxquelles nous nous accrochions. Notre façon habituelle de composer avec de telles pertes consiste simplement à endurer la douleur avec un brin d’apitoiement sur soi-même. Mais le message de Gemma est le suivant : Ne laissons pas nos pertes nous être simplement arrachées, mais cédons-les volontairement, et de bon cœur, avec amour au Seigneur ». Une attitude d'abandon total et d'adhésion parfaite à la volonté de Dieu, qui n’est sans doute possible qu’au terme d’une longue démarche... En attendant, femme stérile, prenez soin de vous et donnez-vous le temps de devenir un jour, petit à petit, une femme stérile parfaitement épanouie, pleine de foi et d’espérance !

Madeleine-Marie Humpers

Illustration: CC-BY-SA Madeleine H.

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[1]En 1969 la psychiatre suisse Elisabeth Kübler-Ross a identifié cinq étapes du deuil, lorsqu’elle s’intéressait aux personnes en fin de vie. Ce modèle a été repris de manière plus large pour  décrire le deuil en général, mais il a aussi été modifié et/ ou étoffé. La phase « culpabilité » (ou « douleur ») n’apparaît pas tel quel dans le modèle du Dr Kübler-Ross, et la phase « reconstruction » se fond dans la phase d’ « acceptation ». 

[2] « 7Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. 8Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe. 9Lequel de vous donnera une pierre à son fils, s'il lui demande du pain? 10Ou, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? 11Si donc, méchants comme vous l'êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent » (Louis Segond).

[3] Georgette Blaquière, La grâce d’être femme, Saint-Paul, Paris-Fribourg, 1988

[4] Boris Cyrulnik, Le Murmure des fantômes, Odile Jacob, Paris, 2002

[5] Autobiographie de Sainte Gemma Galgani en français, disponible en ligne : http://www.stgemmagalgani.com/2009/11/autobiographie-de-s...

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