Le cardinal acquitté

Le 7 avril, la Haute Cour d’Australie a annulé la condamnation du cardinal Pell à six ans de prison pour des accusations non fondées d’agressions sexuelles sur mineurs. La justice pénale a rendu son verdict. Quelle sera l’attitude de la justice ecclésiastique ? La position du Saint-Siège risque d’être attendue encore quelque temps.

Pour le cardinal Pell, les ennuis commencent en 2013. À cette même époque, en Australie, aux États Unis, en Amérique du Sud et en Europe, l’Église est sous le coup de nombreuses affaires de pédophilie. Le vrai comme le faux circulent dans les médias. L’opinion publique est révoltée. Les politiques s’en mêlent. Inévitablement, des rumeurs circulent contre le cardinal Pell.

Comme le cardinal Barbarin et d’autres ecclésiastiques acquittés depuis, le cardinal Pell est d’abord accusé de complaisance dans des affaires de pédophilie. Alors qu’il n’existe encore aucune plainte contre lui, la police de Victoria ouvre une enquête à son encontre dans le cadre de l’opération «Tethering», montée contre les crimes de pédophilie dans l’Église australienne. La police enquête et médiatise l’affaire. Celle-ci l’arrange. Avec le cardinal Pell, elle tient un bon sujet, car elle se trouve elle-même mise en cause dans des affaires de corruption. Depuis, en effet, on a appris que des officiers de police ripoux avaient consciemment utilisé l’affaire Pell pour détourner l’attention des médias de leurs propres turpitudes1. Passons !

À Rome, les ennuis judiciaires du cardinal en arrangent aussi plus d’un, qui ne se privent pas non plus de colporter des rumeurs contre lui. Bien que considéré comme un théologien conservateur dans la ligne de Benoît XVI (à la différence du cardinal Reinhard Marx, qui préside le Conseil pour l’économie), le cardinal Pell vient d’être nommé à la tête du nouveau Secrétariat économique du Vatican (24 février 2014). À ce titre, il a la charge de lutter contre la corruption financière qui gangrène l’Église depuis l’époque de Paul VI. Ce ministère financier retiré au Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, en fait un des trois plus importants responsables de l’Église. Et cet Australien redouté se fait quelques solides ennemis à la Secrétairerie d’État, et pas seulement. Il faut dire que sa devise est : «Nolite timere» («N’ayez pas peur»)…

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