Ils ne sont pas tous revenus. D’une paroisse à l’autre du diocèse de Nantes (Loire-Atlantique), tous les fidèles n’ont pas repris le chemin de la messe dominicale. « Depuis la fin du confinement, nous en avons retrouvé la moitié », évalue le P. Patrice Eon, curé de la paroisse de Châteaubriant, zone rurale à la population plutôt vieillissante. « Les plus âgés, qui ont goûté aux joies de la messe à la télévision, ne reviendront pas car ils ne peuvent plus se déplacer, analyse-t-il. D’autres sont encore confinés dans leur tête et craignent toujours le virus. »

Certains ne reviendront pas non plus tant que les contraintes sanitaires (port du masque, distanciation sociale) ne seront pas levées. « Pour eux, cet aspect communautaire tronqué est contraire à l’esprit de l’eucharistie », explique le curé, qui doit aussi composer avec quelques abandons au sein de ses services : deux ou trois sacristains, des bénévoles d’association caritative… « Pour eux, c’est comme si un ressort s’était détendu », commente-t-il, saluant en revanche l’arrivée de jeunes volontaires pour distribuer des colis alimentaires durant le confinement. « La situation leur a donné l’occasion de s’engager et ils continuent à le faire. »

« Plusieurs approches de la foi »

Dans le centre-ville de Nantes, à la démographie plus dynamique, la situation n’est guère différente. « Nous n’avons toujours pas retrouvé les assemblées d’avant la mi-mars, constate le P. Édouard Roblot, aumônier des étudiants et prêtre dans la paroisse Notre-Dame de Nantes. Pour un bon nombre de fidèles, la messe est un moment agréable, avec de beaux chants, des temps de silence et de recueillement qui les confortent dans leur foi. Mais dès qu’on y ajoute des contraintes, comme le masque, cela ne va plus de soi… » (...)