Belgique : reprise des débats sur l'avortement (14/07/2020)

BELGIQUE : SUITE À L'AVIS DU CONSEIL D'ETAT, LES DÉBATS SUR L’IVG REPRENNENT

13 juillet 2020

Le Conseil d’Etat a rendu son avis sur les neuf points de la loi avortement sur lesquels il a été interrogé la semaine dernière. Le vote de la loi va donc avoir lieu cette semaine. Les opposants au texte espéraient une réponse plus lente du Conseil d’Etat, pour un vote reporté à l’automne. Sur les neuf amendements renvoyés au Conseil d’Etat, sept n’ont pas été examinés, le Conseil d’Etat considérant qu’il s’était déjà prononcé sur ces questions. Les deux derniers ont été « validés car ressortent de la marge d’appréciation du législateur ». Le Conseil d’Etat a émis son avis une semaine après avoir été sollicité, une réponse exceptionnellement rapide (cf. Extension du délai pour l’IVG en Belgique : le vote reporté)

Le texte débattu entend assouplir la loi de 1990 qui a dépénalisé pour la première fois, partiellement, l'avortement en Belgique. Le délai légal d’autorisation passerait de 12 à 18 semaines de grossesse, le délai de réflexion serait réduit à 48 heures et l'IVG serait totalement dépénalisée, « sous réserve d'une qualification de coups et blessures si les conditions ne sont pas respectées ».

Deux partis, le CD&V et la N-VA sont opposés à ce projet de loi. Bart de Wever, député et président de la N-VA a déclaré samedi que la question de l’avortement était un « point de rupture », mettant en péril les projets de coalition des différents partis. « Je peux vous dire que si des partis donnent le feu vert à une loi que je trouve scandaleuse, ce sera compliqué de faire comme si de rien n'était avec eux le lendemain, a-t-il déclaré. C'est en fait impossible, ça ne fonctionnera pas. Si ces partis pensent qu'ils peuvent sur cette base former un gouvernement avec les socialistes, les communistes et les verts, ils n'ont qu'à le faire. Ce sera un gouvernement nul en Flandre, avec zéro soutien ».

Sources: La Libre, Belga (11/07/2020) / L'Echo, Sonia Romero Ruiz (10/07/2020)

 

Fondatrice d'un planning familial, et ayant réalisé plusieurs centaines d'IVG; elle refuse l'extension à 18 semaines

Découvrez le témoignage bouleversant du Dr Arielle Nuchowiz, spécialiste de l'haptonomie. Pour elle, il est impossible de concilier l'IVG à 18 semaines avec le fait que les bébés, à ce stade, sentent et ressentent. "Au niveau purement physique, c'est une pratique barbare".

Découvrir la vidéo du Docteur Nuchowicz

 

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Des politiciens du CDH, du MR et d'Ecolo se positionnent contre cette proposition de loi

 
Le député Michel de Maegd (MR), ex présentateur TV à RTL TVI s'est exprimé longuement dans le vif, dans une tribune remarquée, où il explique posément les raisons de son refus du texte sur l'IVG à 18 semaines. Il indique: "Il m'apparaît clairement que cette option ne rassemble pas un consensus scientifique suffisant (...). J'ai l'intime conviction que ce travail parlementaire doit être encore affiné avant que la proposition puisse rassembler plutôt que diviser.  

Découvrir l'opinion de Michel de Maegd

 

Catherine Fonck (CDH) à la chambre: « J’entends l’appel de très nombreux citoyens. S’il y a une majorité ici, je ne suis pas sûre qu’il y ait une majorité dans la population »

Et Catherine Fonck de rajouter: Savez-vous que la loi actuelle permet un avortement pour raison médicale (concernant la femme ou le foetus) à tout moment de la grossesse? Jusqu’à la toute fin de la grossesse même. La Belgique est le seul pays européen à le permettre. #IVG

En savoir plus

 

"Il y a des éléments qui sont même dangereux": le député Ecolo-Groen Stefaan Van Hecke s'oppose à la proposition de loi "dangereuse" sur l'avortement

"Si la limite, c'est 18 semaines, ça doit être la limite. Mais si le médecin ou l'hôpital ne peuvent être punis, il n'y a de facto plus de limite. Le bâton derrière la porte a disparu. Si on met une limite, il faut surveiller cette limite. Telle qu'elle est écrite, cette proposition de loi mène de facto à une libéralisation complète de l'avortement", a-t-il expliqué.

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