Voyage dans la France éternelle : et, soudain, c’est la révélation… (22/07/2020)

Lu sur le site web « Boulevard Voltaire » :

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"Cette période estivale et la Providence se sont unies pour me faire voyager en curieux tout autant qu’en pèlerin dans une quarantaine de petits villages de divers départements du Massif central. Cette expérience banale fut une véritable révélation.

Car au cœur de tous ces villages, on retrouve les mêmes signes de notre civilisation moribonde : la mairie en sursis à l’heure des communautés de communes, l’école en général abandonnée, le souvenir du café dont on peine à lire l’enseigne sur la façade décrépite, le monument aux morts de la Grande Guerre, un grand crucifix plus ou moins bien entretenu, une statue de la Vierge aux pieds de laquelle une âme pieuse vient parfois encore planter quelques roses et une modeste mais élégante église, romane ou néogothique.

Souvent, cette église est fermée, mais parfois, un fidèle ancien qui en détient les clés prend la peine de l’ouvrir chaque jour, de l’entretenir et de la fermer chaque soir. À l’intérieur, c’est toujours la même litanie : deux ou trois crucifix supplémentaires, une ou deux statues de Marie accompagnées d’un qualificatif : Notre-Dame de Bonsecours, Notre-Dame de Tout Pouvoir, Notre-Dame de la Miséricorde, etc., une statue de Jeanne d’Arc, une du curé d’Ars, une de sainte Thérèse, une de saint Michel et, selon la tradition locale, de l’un ou l’autre de leurs acolytes.

Eh bien, tout cela résume à merveille ce qu’est la France. La France est catholique au plus profond de ses entrailles, héroïque parfois, conviviale presque toujours et révolutionnaire autant par amour de la liberté que par naïveté.

En général, je me trouvais seul dans ces sanctuaires témoins, mais une fois, dans une de ces églises où l’on expose encore le Saint-Sacrement, nous fûmes trois : une vieille femme, moi et une jeune Black ; la France d’hier, la France d’aujourd’hui et, peut-être, la France de demain.

Et quoique je sois fort admiratif de l’engagement et du courage des jeunes identitaires, j’ai acquis là la conviction que les catholiques africains sont plus légitimes à recevoir l’héritage de la France éternelle que les Gaulois sans foi.

 F. Falcon "

Ref. Voyage dans la France éternelle : et, soudain, c’est la révélation…

Le qualificatif « identitaire » est mal perçu dans le milieu clérical conciliaire issu de Vatican II : une profession de foi axée sur un système idéologique en assèche les racines. Mais une tentation de ce type n’est pas l’apanage des catholiques maurassiens d’autrefois. Dans ce type de démarche intellectuelle, un certain « esprit du concile » n’a rien à leur envier.

La chrétienté occidentale, ou ce qu’il en reste, est aujourd’hui victime d’une asphyxie généralisée alors que, pour un Africain demeuré indemne du virus de la crise de la conscience européenne, il fait encore tout simplement Dieu comme il fait soleil : un soleil qui éclaire l’éveil naturel de la raison et du coeur à la parole divine.

S’il n’est pas étouffé entretemps par les manipulations, les ronces et les épines de la post-modernité ambiante, cet enracinement charnel de la foi des immigrés venus de l’Afrique sub-saharienne peut devenir un apport vivifiant pour le christianisme, en Europe et ailleurs : un thème pour Vatican III ?  

JPSC  

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