Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Informations inquiétantes sur la situation des chrétiens en Côte d'Ivoire

IMPRIMER

Des confirmations sur la situation sanglante dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire arrivent de l’œuvre salésienne “Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus”. Les affrontements entre les deux factions en lutte sont arrivés au ratissage et à l’exécution des adversaires. L’œuvre salésienne continue à offrir l’accueil et l’aide.

L’œuvre salésienne “Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus” est la seule mission catholique à Duékoué. Ces derniers jours, les missionnaires salésiens présents ont assisté aux attaques dans la ville des forces fidèles à Ouattara, le leader qui depuis des mois dispute la présidence du pays avec Gbagbo.

Le 30 mars, dans l’après-midi, le quartier “Carrefour” a été complètement pillé. Les agresseurs ont contraint les habitants à sortir des maisons sans bagages ou équipements quel qu’il fut; puis, dès que les habitants étaient sortis de leurs habitations, les maisons ont été pillées et brulées.

De nombreux témoignages ont raconté que les évacués ont reçu l’ordre de se diriger vers la mission salésienne. Ces mêmes témoignages parlent d’exécutions de jeunes soupçonnés d’avoir participé aux affrontements ou de faire partie des milices armées locales.

Le flux de réfugiés était impressionnant. L’arrivée des évacués du quartier Carrefour, qui se sont ajoutés aux autres provenant d’autres quartiers de la ville, a rapidement et complètement rempli la cour de la paroisse. D’après les salésiens, il n’est plus possible d’offrir aucune surface couverte et dans la nuit il a même plu pendant environ 40 minutes. En outre, pour trois jours la mission est restée sans électricité et eau courante.

Pour faire face à cette tragédie, les salésiens et les évacués attendent avec urgence l’assistance des principales agences humanitaires.

http://www.depluspres.fr/2011/04/04/dernier-abri-de-l%E2%80%99esperance/

 

Le communiqué suivant confirme ces informations inquiétantes :

Accusations de massacres en Côte d'Ivoire

"Moins d'une semaine après le début des offensives des forces loyales à Alassane Ouattara contre celles de Laurent Gbagbo, des accusations de massacres commençaient à émerger samedi en Côte d'Ivoire, les deux camps se rejetant mutuellement la responsabilité.

Ainsi, au moins 800 personnes auraient été tuées mardi dernier dans des violences intercommunautaires à Duékoué, première ville de l'ouest ivoirien à être tombée aux mains des forces pro-Ouattara, selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). Caritas a de son côté fait état de plus de 1000 morts.

Des membres de l'organisation caritative catholique, a expliqué son porte-parole Patrick Nicholson, se sont rendus mercredi à Duékoué. Ils ont vu dans le quartier du Carrefour de très nombreux cadavres de victimes tuées par balles et mutilées à coups de machette, et évaluent à "plus de 1000" le nombre de morts, notamment parmi des populations déplacées ayant fui les combats. D'après lui, les violences dans ce quartier tenu par les pro-Ouattara ont eu lieu du 27 au 29 mars.

Dans un communiqué diffusé samedi, le camp Ouattara a démenti toute implication des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI), les hommes des ex-Forces nouvelles (rébellion nordiste), qui ont repris le pays depuis lundi et marché sur Abidjan sous la bannière de M. Ouattara. Le communiqué, qui ne fait pas spécifiquement référence à Duékoué, affirme que les massacres ont été commis par les pro-Gbagbo en retraite.

A Duékoué, les équipes de la Croix-Rouge ont vu "un important nombre de cadavres" lors de leur visite jeudi et vendredi, a expliqué la porte-parole du CICR Dorothea Krimitsas. On ne savait pas vraiment si les forces d'Alassane Ouattara étaient impliquées dans la tuerie, mais elle s'est déroulée à l'occasion de leur prise de la ville.

Le colonel Chaïb Raïs, porte-parole de la Mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), a indiqué à l'Associated Press que près de 1.000 casques bleus basés à Duékoué protégeaient les paroisses catholiques de la ville qui abritent "plus de 10.000" réfugiés et que l'ONUCI disposait de bases dans la région. Il a dit n'avoir aucune information sur d'éventuelles tueries de masse. "Il y a bien eu des combats" dans la ville, "mais je ne peux pas confirmer ces chiffres", a dit le colonel Raïs.

L'évêque de Man, Mgr Gaspard Béby Gneba, dit avoir reçu l'appel d'un prêtre basé à Guiglo, un bourg proche de Duékoué qui abrite aussi des déplacés, selon qui la mortalité s'accroissait dans leurs rangs. L'évêque a précisé que plus de 30.000 civils avaient trouvé refuge depuis janvier à Duékoué, une ville de 50.000 habitants, dont beaucoup chez les pères salésiens de la mission Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus.

"La situation humanitaire est catastrophique ici", selon Mgr Gneba. "Ils manquent de tout: nourriture, médicaments, eau, sanitaires. Les gens ont tout perdu, ils n'ont même pas de matelas". D'après l'ONUCI, près de 400 casques bleus sont basés à Guiglo et font ce qu'ils peuvent pour nourrir les déplacés.

Selon l'évêque, les tensions dans la région se nourrissent des rivalités politiques, ethniques et foncières, venant s'ajouter à l'afflux de dizaines de milliers de déplacés ivoiriens venant rejoindre des Libériens ayant fui leur pays il y a des années. En janvier, des violences avaient déjà fait plusieurs morts. D'après l'Organisation internationale des migrations (OMI), certaines des victimes des massacres auraient été tuées par des "mercenaires" venus du Liberia voisin.

Human Rights Watch a également fait état samedi de violations des droits de l'Homme, "assassinats ciblés, disparitions forcées, viols à motivation politique et utilisation de force mortelle contre des manifestants désarmés". Selon HRW, ces abus, commis sur une période de quatre mois dans leur grande majorité perpétrées par les forces de sécurité et milices pro-Gbagbo, "pourraient atteindre le niveau de crimes contre l'humanité".

Mais Human Rights Watch dit aussi avoir reçu "des informations crédibles sur des abus commis lorsque les forces de Ouattara ont pris le contrôle de plusieurs villes dans l'ouest". Dans un communiqué, l'organisation de défense des droits de l'Homme basée à New York évoque notamment le massacre dans le village d'Anonkoua, près d'Abidjan d'au moins neuf civils "dans ce qui semble être un cas de punition collective contre des partisans présumés de Gbagbo".


Les commentaires sont fermés.