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Les catholiques allemands prêts à abandonner la CDU de Merkel pour créer un autre parti ?

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Vito Punzi, dans la "Bussola quotidiana" d'aujourd'hui, se penche sur l'avenir de la CDU et sur le choix que feront les catholiques allemands, alors que se prépare à Berlin un grand rassemblement pour envisager la création d'un "Tea Party" à l'allemande susceptible de bloquer la dérive sociale-démocrate de la CDU.

Après les revers électoraux subis cette année par la CDU à Hambourg et dans le Bade-Wurtemberg, la direction politique du parti, bien que la crise financière et économique du pays soit maintenant derrière nous, semble de plus en plus vacillante. Parmi les plus déçus figurent les catholiques qui sont, depuis un certain temps, les plus troublés et les plus attristés devant l'évolution que connaît le parti dirigé par Angela Merkel.

Le projet de donner le jour à nouveau parti conservateur en Allemagne va son chemin depuis un long moment déjà. Et ce, malgré le fait que les principaux responsables de la CDU font tout leur possible pour éviter le débat. Récemment, l'AEK, un groupe de catholiques engagés dans la vie politique, a été fondé. Cependant, d'après le P. Wolfgang Ockenfels, dominicain, professeur de doctrine sociale catholique et d'éthique à la Faculté de théologie de Trèves, qui parraine cette initiative, "le groupe ne bénéficie actuellement d'aucune considération de la part des responsables de la CDU. Le fait que le parti n'estime pas nécessaire de prendre au sérieux ce groupe ni de se confronter à leurs exigences et à leurs préoccupations légitimes constitue une erreur qui ne sera pas sans conséquences. "

L'AEK, comme d'autres groupes, a critiqué la tendance, déjà ancienne, de la CDU à devenir un Parti social-démocrate (alors qu'elle dispose d'une base de moins en moins populaire) et qui veut transformer l'âme du parti conservateur sous couvert de "modernisation", ce qui en fait se traduit, par exemple, par le soutien apporté à l'avortement pratiqué massivement et pris en charge par l'Etat, ainsi qu'à la politique d'immigration en masse, dans une optique "Multiculti" qui ne tient pas compte du fait que la plupart des immigrants venus des pays islamiques n'éprouvent pas le besoin de s'intégrer. En Allemagne, les médias sont essentiellement orientés dans la direction d'une gauche populaire, et ils ont donc toutes les raisons de vilipender les conservateurs, d'où qu'ils viennent, en les qualifiant de "populistes de droite". Pourtant, le cas récent du livre de Sarrazin (près de 1,2 millions d'exemplaires vendus, et qui a grandement contribué au débat public sur l'immigration), a montré que les Allemands d'aujourd'hui sont capables de former leur propre opinion et qu'ils ne veulent pas qu'on limite leur liberté de pensée.

Une occasion importante pour vérifier la taille réelle du mouvement conservateur en Allemagne sera offerte le samedi 7 mai, quand se déroulera à Berlin un premier meeting national principalement organisé par le groupe "Stoppen Linkstrend" ("Arrêtons la gauche"), avec pour intitulé emblématique: "Pour un "Tea Party" à  l'allemande ou vers un nouveau parti?" Pour en discuter, en plus des 7 000 affiliés de "Stoppen Linkstrend", sont invités tous ceux qui veulent lutter contre le courant dominant de la direction de la CDU. Si l'on se pose la question de savoir quelles sont les intentions de Friedrich W. Siebeke, âme de la réunion de Berlin, il s'agit d'examiner si la CDU peut encore être sauvée, mais surtout si le mouvement conservateur qui se forme à partir du bas, similaire au "Tea Party" américain sera en mesure de modifier la politique et d'orienter l'opinion publique. En bref, les conservateurs allemands se demandent comment ils peuvent faire entendre la voix d'une "majorité silencieuse" qui aujourd'hui ne croit plus à la CDU et qui, n'ayant pu trouver une alternative crédible, préfère ne pas voter.

A Berlin parmi ceux qui prendront la parole, il y a notamment Heather DeLisle, du "Tea Party" américain, Martin Hohmann, qui, expulsé depuis longtemps du parti, demande de le réintégrer, et Martin Lohmann, un porte-parole de l'Association fédérale pour le droit à la vie. Une importance particulière sera accordée au discours que prononcera un représentant des Alévis d'Allemagne, qui, bien que considérés par beaucoup comme des musulmans comme les autres, rejettent la charia et font une lecture critique du Coran. Interdit en Turquie (où les Alévis sont environ 20 millions), l'alévisme reconnaît aux hommes et aux femmes les mêmes droits et n'imposent aucun couvre-chef: leur témoignage présenté à Berlin manifestera que l'intégration des Alévis dans la société occidentale est plus aisée que celle des musulmans les plus radicaux.

Par conséquent, au programme, on trouve non seulement la défense de la vie, plus de soutien pour le mariage et la famille, le rejet de la nationalisation de l'enseignement, la réduction de la dette publique, mais aussi la défense de la liberté religieuse dans la réciprocité et le souci d'une véritable intégration. En pensant à tout cela, le conservateur allemand est invité à Berlin pour décider d'investir dans la rénovation de quelque chose d'ancien (la CDU) ou d'envisager la création d'un nouvel acteur politique entièrement neuf.

(trad. par nos soins)

 

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