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Le pape impose son candidat à la tête du plus grand évêché du monde

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jpg_1348441.jpgRevenir en tant qu’archevêque et cardinal à Milan, ce diocèse qui, il y a quarante ans, n’avait même pas voulu l’ordonner prêtre, voilà une belle revanche pour  le Cardinal Angelo Scola.

Sur son site web Chiesa, Sandro Magister commente cette  nomination que l’on tient pour imminente :

Si la nomination de Scola à Milan avait dépendu d’une décision collégiale, prise par le haut clergé et les principaux responsables du laïcat milanais, jamais elle ne serait passée. Et moins encore si Benoît XVI avait tenu compte de l’avis de son secrétaire d’état, le cardinal Tarcisio Bertone. Mais le doux Joseph Ratzinger s’est montré inflexible sur ce point. Pour le diocèse le plus grand et le plus prestigieux du monde, le pape avait un nom en tête, un seul nom. Et il a tenu bon contre toutes les oppositions. En ce qui concerne l’envoi de Scola à Milan, l’entente entre le cardinal Ouellet, préfet de la congrégation des évêques et le pape Ratzinger a été parfaite.

Et il devait en être ainsi. L’entente entre ces trois hommes existe depuis longtemps, elle a été forgée dans des combats qu’ils ont menés ensemble. La revue théologique internationale "Communio", fondée en 1972 par Ratzinger, Hans Urs von Balthasar et Henri de Lubac comme contrepoids conservateur au succès de la revue progressiste "Concilium", a eu précisément en Scola et Ouellet des adeptes de la première heure et elle s’est développée à Fribourg en Suisse, à la faculté de théologie où Scola était étudiant.

Scola était arrivé à Fribourg après un parcours tortueux. Il avait été ordonné prêtre à l’âge de 29 ans, en 1970, non pas à Milan, le diocèse où il était né, mais à Teramo dont l’évêque, Abele Conigli, l’avait accueilli lorsque les séminaires milanais auxquels Scola s’était adressé trois ans plus tôt, après avoir obtenu une maîtrise de philosophie à l'Université Catholique, l'eurent rejeté parce qu’il militait au sein de Communion et libération, mouvement qui inspirait de fortes réserves à Giovanni Colombo, archevêque de Milan à cette époque.

Le jeune Scola était l’un des disciples les plus en vue du fondateur de Communion et libération, don Luigi Giussani. Il fut le numéro deux du mouvement à Milan pendant une dizaine d’années, avant et après les troubles de 1968, avant et après avoir été ordonné prêtre. En 1973 don Giussani – il l’aurait écrit dans ses mémoires – pensa sérieusement à faire de lui son successeur.

Avec l’avènement, en 1978, de Jean-Paul II, un pape ami, la route fut aplanie pour don Giussani et pour son mouvement. Scola commença à enseigner la théologie à Fribourg. Puis, à partir de 1982, à l’Université Pontificale du Latran, à Rome. En 1986 il devint consulteur de la congrégation pour la doctrine de la foi, dont le préfet était le cardinal Ratzinger. En 1991 il est consacré évêque de Grosseto. Mais, quatre ans plus tard, il est de nouveau à Rome, en tant que recteur de l’Université du Latran, où il préside un "Institut Pontifical Jean-Paul II d’études sur le mariage et la famille" ayant des filiales dans le monde entier. En 2002 il est nommé patriarche de Venise et, l'année suivante, il est créé cardinal. Il figure sur la liste des papabili mais lorsque le conclave arrive, en 2005, il œuvre non pas pour lui-même, il n’y pense même pas, mais pour son maître Ratzinger.

S’agissant du siège de Milan, Benoît XVI était convaincu que, après deux épiscopats hors normes tels que ceux de Carlo Maria Martini et de Dionigi Tettamanzi, le moment était venu de nommer enfin un évêque qui soit plus en harmonie avec sa propre manière de voir

La conviction de Ratzinger est partagée par un autre vieux cardinal milanais, Giacomo Biffi, qui pense que, pour remettre le diocèse de Milan dans le droit chemin, il faut reprendre la tradition des grands évêques "ambrosiens", au caractère fortement trempé et aux orientations sûres.

Le dernier d’entre eux fut Giovanni Colombo. C’est-à-dire, ironie du sort, précisément celui qui ne voulait pas ordonner prêtre cet Angelo Scola qu’il voit maintenant, du haut du ciel, arriver à Milan pour lui succéder.

Tout l’article ici : Le cardinal Scola revient chez lui. À Milan

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