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Le catholicisme et le délitement de la Belgique

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5971441-bruges--glise-catholique-m-di-vale--bruges-en-belgique.jpgUn des grands traits de l'histoire de la Belgique est incontestablement la vitalité du catholicisme dans ce pays. Il suffit, pour s'en convaincre, de parcourir ce pays hérissé de clochers, constellé d'abbayes, où un folklore encore bien vivant est lié aux célébrations religieuses, où les musées regorgent d'oeuvres inspirées par la foi catholique (van Eyck, Rubens, Servaes et tous les autres), etc. L'historien libéral Henri Pirenne n'hésitait d'ailleurs pas à affirmer qu'en Belgique, le catholicisme tenait lieu de sentiment national.

Effectivement, les diverses étapes historiques que le pays a traversées sont liées, pour une large part, à cette identité catholique. Les provinces belges actuelles se sont séparées des provinces hollandaises passées au calvinisme au XVIème siècle, elles se sont révoltées contre la politique "éclairée" de Joseph II qui voulait régenter la vie de l'Eglise, la résistance à l'occupation française durant la Révolution et l'Empire est liée au sentiment religieux, et enfin, en 1830, la politique du roi Guillaume d'Orange à l'égard de l'Eglise est pour beaucoup dans la révolution qui conduisit à l'indépendance de la Belgique.

Cette présence du catholicisme s'est manifestée de façon incontestable dans la vie politique, associative, culturelle du pays jusque dans les années '60, avec des "pics" manifestant des adhésions massives, notamment lors des "guerres" scolaires et de la "question royale". Les grands "piliers" catholiques étaient incontournables et structuraient de larges secteurs de la vie publique (enseignement, syndicats, hôpitaux, action catholique, mouvements divers).

On ne peut que constater que le délitement de l'Etat belge est allé de pair avec le déclin de l'Eglise dans notre pays, comme si le catholicisme en avait été le ciment. Depuis lors, tous les facteurs de désunion se sont conjugués pour mettre à mal l'unité du pays. Les récents scandales liés à la question des abus sexuels ont sévèrement discrédité l'Eglise belge à un moment où les forces laïcistes se déchaînaient, propulsant la Belgique en tête des pays les plus libéraux en matière d'éthique (avortement, euthanasie, mariage homosexuel, adoption par des couples de même sexe, etc).

Dès lors, la question peut être posée : la Belgique pourra-t-elle exister sans renouer avec ses racines chrétiennes? On remarquera que la même question peut être posée pour la Communauté Européenne...

Commentaires

  • Constat alarmant, mais, hélas! analyse lucide. Le paganisme revient en force. La nature a horreur du vide. Aussi, puisque les églises ne sont plus "au milieu des villages", notre temps propose à des "âmes" déboussolées des substituts minables et souvent pervers, où l'hédonisme, l'individualisme et le relativisme remplacent le sens du devoir, l'altruisme et la quête d'absolu. Nos églises se dépeuplent... mais les mosquées prospèrent : l'Occident est en train de changer de paradigme d'une part du fait de la déliquescence d'un catholicisme déserté (en dépit - ou raison - de sa politique d'ouverture à la "modernité" - concept magique) et de la montée de "fondamentalismes" importés massivement. Mutien-Omer Houziaux.

  • Bonjour,
    Votre constat que je partage en partie, doit être nuancé: C'est bien le clergé flamand qui a suscité la conscience d'une identité spécifiquement flamande (voir le film "Dhaens"). L'évêque de Bruges, monseigneur De Smet, a été un ardent défenseur de Louvain aux seuls flamands. C'est le "Christelijcke Volk partij" qui a fait le lit du séparatisme flamand. Et nombre de curés flamands se sont élevés contre la distribution ,p exple, de facicules bilingues de l'archeveché de Malines-Bruxelles !

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