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Jour des morts : quand le silence de Dieu est devenu presqu'une évidence

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"Jour des morts" par Mgr Dubost

« L’homme sans pouvoir était seul. Le temps de l’enfance était passé, où l’on tendait la main pour saisir une autre main, celle de sa mère, celle de la loi ou celle de Dieu. Certes, on pouvait tendre la main, mais on la tendait dans le vide. Toutes les victimes de ces années-là avaient tendu la main jusqu’à la dernière seconde où elles avaient crié ou prié, sur le gibet, sous la hache, sous la torture. Personne n’avait saisi cette main. Jusque dans mort, elle restait tendue, ouverte, ratatinée, seule. » Missa sine nomine, Calmann-Lévy, 1953

Ces mots d’Ernst Wiechert, lus dans mon adolescence, sont restés dans ma mémoire. J’y ai pensé souvent. Et bien sûr à Auschwitz, à Dachau, mais aussi lors de morts que je n’ose qualifier d’ordinaire.

Le monde a-t-il changé ? J’ai l’impression que beaucoup aujourd’hui, même s’ils le désiraient, n’osent plus tendre la main. Ils croient le monde vide et se résignent. S’ils veulent être brûlés et que leurs cendres soient dispersées, c’est pour rejoindre ce vide.

Le silence de Dieu est devenu presqu’une évidence.

L’inanité de toutes les promesses de vie, un Credo.

La Toussaint, le jour des morts sont de discrets appels à résister.

Il faut entendre dans nos déserts

Dieu qui est là, présent... Une douce présence,

une veilleuse qui fait entrevoir - le bonheur - la joie,

Le caractère divin de notre humanité.

Mgr Michel Dubost

Évêque d’Évry - Corbeil-Essonnes

Le 26 octobre 2011

http://www.radinrue.com/breve6070.html

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