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Moscou: la troisième Rome ?

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Lu dans les matinales de “La Vie”:

Depuis quelques temps, le patriarcat de Moscou multiplie les prises de position sur l'orthodoxie mondiale, au risque d'incommoder son alter ego de Constantinople, plus prestigieux historiquement mais politiquement très affaibli.

Ce fut d'abord une série de prises de position retentissantes dans l'excès à propos de l'affaire de l'arrestation de l'higoumène Ephrem du monastère de Vatopédi, dans le cadre d'une enquête immobilière, une arrestation qualifiée d' "attaque contre la spiritualité athonite et l'orthodoxie toute entière" par le patriarcat de Moscou.(…).

Puis il y eut cette semaine la visite du patriarche d'Alexandrie Théodore II à Moscou, durant laquelle le titulaire d'un des plus anciens patriarcats de l'Eglise reçut le prix de la Fondation internationale de l'unité des peuples orthodoxes, une fondation russe, et durant laquelle le patriarche Kirill promit l'aide "par tous les moyens" de l'Eglise orthodoxe russe aux chrétiens persécutés du Moyen-Orient.(…)

 Suite à l'assassinat en Syrie, dans des circonstances encore obscures, du jeune prêtre grec-orthodoxe Basile Nassar la semaine dernière, c'est le métropolite hilarion, le "ministre des affaires étrangères" de Kirill et étoile montante de l'orthodoxie russe, qui a réagi le premier, tandis que ni le site du patriarcat d'Antioche dont dépendait le jeune hiéromoine, ni le site du patriarcat de Constantinople ne soufflent mot de l'affaire. (…)

De même, il est peu probable que l'aide généreuse offerte par le patriarcat russe à la Grèce soit du goût de Constantinople. Kirill, recevant en audience Antonis Samaras, chef du parti grec Nouvelle démocratie (conservateur), a en effet déclaré avoir "donné sa bénédiction pour rassembler des fonds dans les églises de Russie pour aider les Grecs qui font face à des problèmes en raison de la crise". Une proposition que Bartholomée de Constantinople serait bien en peine de faire, alors que son siège patriarcal est sous le contrôle étroit d'un Etat turc qui ne semble guère pressé de rendre son prestige à un siège patriarcal longtemps rival de Rome et de Moscou. (…)  Tout l’article ici: Moscou, nouvelle Rome orthodoxe?

Soit dit en guise de commentaire, un état d’esprit russe (sans doute occulté durant l’hibernation marxiste-léniniste) qui n’est pas vraiment neuf : de même que Byzance, la deuxième Rome, avait supplanté la première lors des invasions barbares, certains écrivains russes du XVIee siècle, qui considéraient que l'une et l'autre avaient successivement failli à leur mission de diriger la chrétienté, revendiquèrent pour Moscou, avec le titre de Troisième Rome, le droit de relayer Constantinople dans sa suprématie politique et religieuse. Cette idée prenait tout son sens à l'intérieur des visées messianiques qui se manifestèrent chez les Moscovites à la suite de la chute de Constantinople en 1453

Commentaires

  • Au moins, ne pourra-t-on pas reprocher à l'Eglise orthodoxe (si on peut parler d'Eglise vu sa division en patriarcats autocéphales)de ne rien faire face aux persécutions dont sont victimes les chrétiens orthodoxes d'Orient, là où l'Eglise catholique se contente de vagues protestations.

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