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Le regard d'un économiste flamand sur le message chrétien

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Un économiste flamand souligne le « sens du message chrétien » : Geert Noels interviewé par Boudewijn Van Peteghem dans « Tertio » (source : zenit.org)

“Le message chrétien a beaucoup de sens (…). Je n’exclus pas de revenir un jour à l’Eglise”, confie l’économiste flamand Geert Noels interviewé par Boudewijn Van Peteghem dans « Tertio », hebdomadaire flamand chrétien qui traite de thèmes politiques, sociaux, économiques, culturels, éthiques et religieux (Cf.Tertio n. 622 du 11 janvier 2012, http://www.tertio.be/sitepages/index.php?page=archief&id=2401). Pour l’économiste, il s’agit de bien autre chose que d’histoires d’argent. Pour sortir de la crise, il prône le retour à la « solidarité », en famille, entre amis.

Mieke Derde, doctorante en théologie biblique à l'université de Leuven (Louvain) et professeur de physique-chimie, retient l'essentiel de cet entretien, pour les lecteurs de Zenit.

Pour l’avenir l’économiste entrevoie d’abord un retour à la sobriété pour l’Occident : « On sera obligé de vivre avec moins matériellement mais la qualité de vie sera meilleure. Les transformations viendront de la base”, souligne Geert Noels. Il met la crise dans une perspective plus large : “La révolution durable est à l’œuvre. La mentalité change. Nous avons embrassé l’énergie alternative. L’économie (dans le sens de vivre économiquement) a des chances nouvelles”.

Son diagnostic n’est pas irénique : “La crise n’épargnera personne. Nous devons l’affronter avec des armes d’autrefois: bâtir ensemble un réseau de solidarité. Le centre de ce réseau sera la famille et les amis. Ce tissu familial et amical était bien établi autrefois. Il sera la base d’un mouvement de transformation”.

Pour Noels, la reprise jaillit toujours de la base, qui se laisse inspirer par ce qui est essentiel. IEt s'il "ne va plus à l’Eglise", il n’exclut pas d’y retourner : “Beaucoup de personnes de ma génération ont eu du mal – déjà dès leur jeunesse – avec l’institution-Eglise (…). Cependant, beaucoup de personnes sont attirées par les réunions dominicales où les personnes se rencontrent, partagent et prennent du temps pour réfléchir ensemble. On peut toujours revenir aux principes chrétiens. On les redécouvre quand on avance en âge. J’y crois profondément. Ces principes sont notés dans des livres écrits quelques décennies après la mort du Christ. Il faut les interpréter. L’essentiel est une doctrine, un guide. Elle guide des hommes pour vivre ensemble en communauté d’une façon positive. Elle aide de traverser des moments plus difficiles. Elle donne de vaincre le désespoir. Les problèmes dans notre société changent, mais restent parallèles (au cours de l’histoire, les mêmes problèmes surgissent, mais sous une autre forme). Aujourd’hui, nous ne souffrons plus d’une faim physique mais d’une faim spirituelle. La faim physique a changé en une faim spirituelle. Le message chrétien donne beaucoup de sens. J’espère qu’il reste debout/transmis. Je sens qu’il unit beaucoup de personnes”.

L’économiste dit son estime pour le président européen Herman Van Rompuy qu’il connaît depuis quelque 25 ans : “Van Rompuy a déjà profondément réfléchi à ces thèmes. Il a déjà traversé ce que je vis aujourd’hui. Il croit. Nous sommes des personnes sceptiques parce que nous n’avons pas tous les éléments en main. Nous cherchons le sens de ce que nous faisons de notre vie. Qu’est-ce qu’il y a après la mort? Je me sens impuissant de répondre à ces questions. Cependant, je constate – en progressant en âge - que je deviens plus paisible devant ces questions. Je les accueille autrement. La vie n’est pas sans sens. J’ai l’impression que je peux voir - petit à petit – au-delà de la frontière et façonner une image. Herman Van Rompuy a pris déjà plus de temps pour méditer. Il est plus proche de cette réalité invisible. J’ai confiance en ce que des personnes comme lui disent”.

Enfin, l’économiste flamand se dit “très optimiste en ce qui concerne la redécouverte de la spiritualité, mais moins optimiste de la manière dont elle est canalisée”. Il conclut : “Espérons que la quête spirituelle aille dans la bonne direction et que les hommes écoutent la bonne nouvelle”.

Mieke Derde

Commentaires

  • Mais c'est l'institution Église qui symbolise et concrétise l'unité des chrétiens. L'Église, c'est le bon milliard de catholiques sur Terre réunis autour de leur pape, leur premier serviteur. Que propose donc M. Noels, à la place de l'institution Église, instituée par le Christ, pour réunir ses disciples ? Il est facile de critiquer et dénigrer quelque chose, il est plus difficile de proposer autre chose.

    En tout cas, cette institution Église fonctionne depuis 2000 ans, selon les mêmes principes de base, avec un même objet social (l'annonce de la Bonne Nouvelle) et de mêmes outils : la foi, l'espérance, la charité.

    À côté de cette institution Église, se sont multipliés, depuis 2000 ans aussi, des centaines d'institutions civiles, politiques et économiques, qui ont tenu plus ou moins longtemps. Et les institutions civiles d'aujourd'hui ne semblent pas plus solides ou mieux portantes que les précédentes.

    Alors, pourquoi avoir du mal avec l'institution Église ? Sans doute lorsqu'on a du mal avec son objet social et les pauvres outils utilisés pour la faire fonctionner. Sans doute lorsqu'on n'aime pas ce que nous dit l'institution Église.

    Si vous avez moins de mal avec elles, que ces institutions civiles fassent donc votre bonheur, M. Noels. En tout cas, si vous préférez bâtir sur du sable plutôt que sur le roc.

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