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Secouer la poussière de ses pieds... (15e dimanche du temps ordinaire)

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Il est terriblement interpellant, cet Evangile (Marc, 6, 7-13) lu aujourd'hui dans les églises et qui proclame: "Si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage."

Comment ne pas y voir une parole d'une terrible actualité s'appliquant à nous de façon très directe. A partir du moment où la cité que nous habitons tourne explicitement le dos au message chrétien, que faut-il faire? Tout ne conspire-t-il pas aujourd'hui contre Dieu, contre la foi, contre l'Eglise? Jusque dans les mouvements de jeunesse autrefois catholiques et qui suppriment désormais toute référence à Dieu dans leurs chartes et dans leurs pratiques? Et qu'en est-il de nos universités "catholiques" et de nos écoles?

Alors, faut-il secouer la poussière de ses pieds et déserter une société devenue sourde, aveugle et irresponsable, mais pour aller où et faire quoi? La question, avouons-le, nous nous la posons souvent sans savoir très bien comment y répondre.

Il y a pourtant des précédents célèbres. Par exemple, celui de Benoît secouant la poussière de ses pieds et quittant une Rome décadente et dépravée pour se retirer dans la solitude et y fonder ce qui deviendra le germe de la chrétienté médiévale, largement tributaire du monachisme bénédictin. Mais, bien sûr, nous ne sommes pas tous des Benoît...

Pourtant, ne devons-nous pas nous désolidariser sans ambiguïté de ce qui va dans un sens opposé à la logique évangélique et prendre position, sans équivoque? Evidemment, c'est dur et nous risquons d'être mal perçus, y compris par nos proches, et même par nos propres enfants et petits-enfants. Du coup, nous fermons les yeux et nous multiplions les compromissions, nous retranchant derrière des arguments faciles, du style: "on ne peut quand même pas se couper de tout le monde", ou encore "il faut bien vivre avec son temps, dans la société telle qu'elle est", ou encore "on ne va pas risquer d'isoler sa famille et de ne pas "socialiser" ses enfants"...

Décidément, il est bien difficile d'être chrétien aujourd'hui et notre position est bien inconfortable alors que nous sommes progressivement acculés à l'exil au sein même de la cité que nous habitons. Mais quand même, "si, dans une localité, on refuse de vous accueillir et de vous écouter, partez en secouant la poussière de vos pieds : ce sera pour eux un témoignage."

YW

Commentaires

  • Je ne pense pas que ce passage des évangiles nous appelle à l'exile. Le contexte est l'évangélisation, Jésus nous demande de partager la Bonne Nouvelle, le Trésors de notre foi à nos contemporains mais sans l'imposer. On la propose, on témoigne pas notre vie en accord avec la foi que nous professons, mais si notre message n'est pas reçu on s'abstient de l'imposer. Autre le semeur autre le moissonneur.

    "Au jour du jugement, Sodome et Gomorrhe seront jugés moins sévèrement" que ces personnes, ces citoyens, cette ville qui auront refusé d'accueillir la Bonne Nouvelle du salut. Parce que Sodome et Gomorrhe n'ont pas eu cette annonce que les chrétiens proclament aujourd'hui.

    "A qui on aura donné beaucoup il sera beaucoup demandé" Lc 12: 48

    Si nous ne croyons pas en Jésus malgré l'annonce qui nous a été faite nous mourrons dans notre péché (car celui qui ne croit pas est condamné et demeure dans le péché) ; c'est cela je pense ce que symbolise la poussière que le chrétien refuse d'emporter avec lui mais laisse derrière lui. La poussière de l'ancien monde déchu et qui refuse la lumière du salut.

    Nous ne sommes plus du monde mais demeurons présents dans le monde, telle la lumière qui éclaire les ténèbres. Il serait bien malheureux de mal interpréter ce passage des évangiles en cherchant à fuir le monde ou la société coupée de Dieu. Nous devons rester ancrés dans notre foi, accepter de vivre à contre courant de la pensée, de la mentalité et des moeurs de notre temps, mais nous devons rester le sel de la terre et la lumière du monde pour témoigner à temps et à contre temps jusqu'à ce que la Bonne Nouvelle ait fait le tour du monde. Alors viendra la fin.

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