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France : le site du diocèse de Mgr Aillet prend la défense de l’Inquisition

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Quelques extraits pour se désintoxiquer des effets de la pensée unique :

le_proces.jpg(…) Une série télévisée, « Inquisitio », diffusée cet été sur une chaîne de service public condense ainsi sur l’Inquisition tous les stéréotypes, les plus abominables que l’on puisse imaginer. Tous les clichés sont réunis pour rendre détestable cette institution devenue synonyme de tribunal arbitraire et violent des âmes. Or, il faut toujours soupçonner dans les opinions trop unanimes dans la curée quelque intention maligne empruntée plus à la légende fabuleuse qu’à l’histoire réelle. Reconnaissons que la série « Inquisitio » fait encore plus fort dans la démesure, et plus extravagant. Les personnages, véritables caricatures répugnantes -physiquement et plus encore dans leurs comportements- sont en tous points invraisemblables : borgne, haineux, dépourvus de bon sens et d’humanité, immodérés dans leurs expressions et leurs sentiments, névrosés, luxurieux en diable, furieux et prodigieusement superstitieux, monstrueusement cruels, dépravés etc. Que reste-t-il de vraiment religieux, chrétien, dans ces clercs exaltés en proie au délire du fanatisme ? L’Église eût été vite désertée et ruinée si elle n’avait présenté que de tels types de personnages psychopathes et frénétiques. À l’inverse, les non-catholiques de la série sont doux, gracieux, séduisants, en un mot aimables : une caricature manichéenne flagrante et insoutenable. Il y a, n’en doutons pas, une intention perverse derrière le tableau qui nous est offert de l’Inquisition : nous faire réprouver ce tribunal afin de douter aussi de l’Église qui le créa. Mais qu’était donc exactement l’inquisition ? (…)

Ce que fut l’Inquisition

Ce fut un tribunal ecclésiastique destiné à juger les hérésies parmi les catholiques. Jamais, contrairement aux fausses idées reçues, ce tribunal n’eut juridiction sur les fidèles des autres religions, juifs ou musulmans ; il ne jugea que les faux convertis de ces deux religions qui simulaient le catholicisme en continuant leurs pratiques antérieures. Comme le nom l’indique « inquisition » signifie « enquête » car le droit -nouveau et moderne- sur lequel était fondé la procédure était basé sur l’enquête, contrairement aux autres tribunaux d’alors qui se fondaient sur l’accusation, la dénonciation, le soupçon, l’arbitraire et l’aveu souvent obtenu par la torture. Comme toutes les justices il y eut des abus et des erreurs : comment jugera-t-on notre justice si l’on se réfère seulement aux procès d’Outreau, à l’affaire Seznec, à la piteuse affaire de Bruay-en-Artois, aux erreurs judiciaires et aux exécutions capitales avant l’abolition (récente) de la peine de mort ? On ignore délibérément que c’est l’Inquisition qui a inventé : l’avocat de la défense, jusque-là inconnu dans les procédures judiciaires civiles, le recours aux témoignages alors qu’on se contentait jusque-là des aveux (spontanés ou forcés) ou des dénonciations, la présence obligatoire du médecin lors des tortures, le recours exceptionnel et modéré à la torture qui ne devait pas excéder la durée d’un quart d’heure, la vérification scrupuleuse des dénonciations et les confrontations du prévenu et du dénonciateur, la récusation des témoins par les accusés. Enfin, l’abjuration du prévenu suffisait à une condamnation très allégée.

On passe toujours sous silence que les tribunaux de l’Inquisition étaient préférés par les prévenus aux tribunaux royaux civils ou pénaux en raison de leur procédure plus douce, de leurs investigations plus soigneuses et plus justes et de leurs sentences toujours plus débonnaires. Sait-on que lors des procès intentés aux Templiers après leur arrestation en octobre 1307, ces derniers réclamèrent le jugement de l’Inquisition que le Roi Philippe le Bel refusa ?

L’Inquisition et l’exagération des chiffres

Les adversaires de l’Église affectionnent toujours l’enflure des chiffres ; on parle souvent du chiffre de « millions » de morts victimes de l’Inquisition espagnole (d’ailleurs plus royale que d’église). Absurde , bien sûr : L’historien célèbre Pierre Chaunu, protestant, fait remarquer que « la Révolution française a fait plus de morts en un mois au nom de l’athéisme que l’Inquisition au nom de Dieu pendant tout le Moyen-Âge et dans toute l’Europe » et l’auteur protestant anglais William Cobbet écrit aussi dans « Histoire de la Réforme en Angleterre » : « Pendant toute la durée de son existence, ce redoutable tribunal (de l’inquisition en Espagne) n’a pas infligé à beaucoup près autant de supplices que la bonne et glorieuse reine vierge en une seule année de son règne. »

Enfin n’omettons pas de noter que l’Inquisition préserva les pays où elle eut à s’exercer des terribles et meurtrières guerres de religion qui ravagèrent la France et l’Allemagne pendant cinquante ans (au prix de centaines de milliers de victimes). « Il faut cependant dire que l’inquisition a été un progrès, car plus personne ne pouvait être jugé sans un inquisitio, c’est-à-dire sans qu’il y ait eu un examen, une enquête. » (Déclaration du cardinal Joseph Ratzinger, dans l’émission Contrastes du 03 mars 2005 sur la chaîne de télévision allemande ARD).

Jacques Camredon

C’est ici, sur le site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :  Inquisition : Histoire et légendes

 

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Commentaires

  • Tiens, tiens...
    Quelques feuilles bien vertes sur une branche de fierté catholique ?
    Dans une ramure "asthéniée" par un demi-siècle de pluies acides, ça surprend et ça fait plaisir.

  • Merci pour cette mise au point. Les stéréotypes dans ce feuilleton semblent vraiment sauter aux yeux. Pourtant beaucoup s'y sont laissé prendre, à entendre les commentaires de certains de mes choristes. Un article qui vient à point pour remettre les choses un peu en place ... merci!

  • Il est important pour les Catholiques de ne pas se laisser abuser par tous ces films, qui ne doivent pas être considérés comme des documentaires historiques neutres et factuels mais bien comme des fictions : "Da Vinci Code", "Habemus Papam", etc...
    Même s'il faut reconnaître que l'Eglise, dans ses 2000 ans d'histoire, s'est parfois écartée du message du Christ, pas besoin de se placer du côté de ceux qui veulent lui nuire, ils sont déjà assez nombreux, il me semble...

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