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Le patrimoine sera à l'honneur les 8 et 9 septembre prochains. On ne peut que se réjouir de l'intérêt qui se manifeste à l'égard de ce que les générations précédentes nous ont transmis. Mais l'on peut s'interroger, dans le même temps, sur la dégradation d'une part importante de ce patrimoine, en particulier le patrimoine religieux.

Dans la foulée du mouvement réformateur des années soixante, on a relégué et parfois même détruit tout ce qui ne "servait" plus : bancs de communion, chaires de vérité, statues de saints tombés en désaffection, livres et ornements liturgiques de l'avant-concile, etc. L'histoire et l'inventaire de cette vague iconoclaste restent à écrire. Actuellement, avec la chute de la fréquentation religieuse et la propagation d'une culture indifférente sinon hostile à l'égard du christianisme, de nombreux édifices sont menacés. Des vitraux démontés sommeillent dans des caisses dans l'espoir souvent illusoire d'une restauration. Il faut bien reconnaître que l'absence de formation, de sens esthétique, ou simplement de souci à l'égard du patrimoine dont font preuve de nombreux ecclésiastiques ne fait qu'aggraver la situation.

Et comme y insiste Florence Descamps, Maître de conférences en histoire à l'École Pratique des Hautes Études, c'est la mémoire même de notre civilisation religieuse, et de son patrimoine immatériel, qui sont en jeu :

Les vieux pays de chrétienté se défont dans le silence et s’effacent définitivement ; au même moment, sous nos yeux, un autre monde religieux, protéiforme, est sans doute en train de naître, mais il est encore temps de recueillir les dernières braises d’une culture catholique sédimentée depuis quatre siècles, de mesurer les changements intervenus et d’éclairer les traces et les vestiges que cette dernière nous a laissés !

Lire son excellent article paru dans "In Situ" (Revue des Patrimoines) : Mémoire religieuse, patrimoine immatériel du religieux. Pour la constitution d’archives orales de la foi catholique au XXe siècle

Commentaires

  • on peut aussi parler de ces nombreuses chapelles de nos villages et campagnes qui s'en vont à vau-l'eau, vidées, portes ballantes à tout vent ... comme si une tempête était passée; ils en restent heureusement encore quelques-unes bien entretenues et fréquentées.

  • Les chambardements de la fin des années 60 n'ont pas été perdus pour tout le monde. Il suffit d'aller chez les antiquaires et brocanteurs pour se rendre compte que beaucoup d'objets bradés sont maintenant vendus très cher à des collectionneurs ... japonais par exemple.

    Toutefois les vrais responsables sont certains clercs de l'époque qui voulaient faire table rase du passé et imposer leurs vues aux fidèles sans beaucoup de pédagogie d'ailleurs. Je me souviens de ma grand-mère en larmes parce que on lui avait enlevé sa statue de Ste. Rita du jour au lendemain. Certains de ces mêmes clercs, devenus octogénaires nous assurent maintenant de l'urgence de "transgresser" et ce avec d'autant plus d'aigreur qu'ils n'ont presque pas de successeurs dans leur mouvance et ils le savent.

  • A chacun son boulot : Les fabriciens s'occupent de nos bâtiments-églises, oeuvres de maçons (!), le clergé lui s'occupe du salut de nos âmes! Reconnaissons que toute oeuvre humaine est périssable, mais que l'oeuvre de Dieu, elle, est par définition, intemporelle...

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