Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’école de la république française enseignera une seule morale : laïque

IMPRIMER

C’est dans le « Journal du Dimanche » paru le week-end dernier. Interview du Ministre français de l’Education, Vincent Peillon, par Adeline Fleury (extraits) :

« À la veille de la rentrée scolaire, le ministre de l’Education, Vincent Peillon, annonce la mise en place de cours de "morale laïque" dès la rentrée 2013 (…).

Qu’entendez-vous par "morale laïque"?

La morale laïque c’est comprendre ce qui est juste, distinguer le bien du mal, c’est aussi des devoirs autant que des droits, des vertus, et surtout des valeurs. Je souhaite pour l’école française un enseignement qui inculquerait aux élèves des notions de morale universelle, fondée sur les idées d’humanité et de raison. La république porte une exigence de raison et de justice. La capacité de raisonner, de critiquer, de douter, tout cela doit s’apprendre à l’école. Le redressement de la France doit être un redressement matériel mais aussi intellectuel et moral (…).

Il faut enseigner la laïcité?

La laïcité comme fait juridique, philosophique et historique n’est pas suffisamment étudiée. Certains pensent que la laïcité est contre les religions ; certains au contraire que c’est simplement la tolérance ; d’autres que c’est uniquement des règles de coexistence. Or, la laïcité ce n’est pas simplement cela. Il existe aussi une "laïcité intérieure", c’est-à-dire un rapport à soi qui est un art de l’interrogation et de la liberté. La laïcité consiste à faire un effort pour raisonner, considérer que tout ne se vaut pas, qu’un raisonnement ce n’est pas une opinion. Le jugement cela s’apprend. (…)

Qui serait chargé d’enseigner cette morale laïque?

Je vais nommer une mission de réflexion qui devra préciser la nature de cet enseignement. Je pose trois objectifs : qu’il y ait une cohérence depuis le primaire jusqu’à la terminale ; que cet enseignement soit évalué ; qu’il trouve un véritable espace. Je souhaite que dans la formation des enseignants, dans les écoles supérieures de l’éducation et du professorat que nous mettrons en place à la rentrée 2013, les questions de morale laïque soient enseignées à tous les professeurs. (…)

Il existe déjà des cours d’instruction civique, en quoi votre morale serait différente?
Je n’ai pas dit instruction civique mais bien morale laïque. C’est plus large, cela comporte une construction du citoyen avec certes une connaissance des règles de la société, de droit, du fonctionnement de la démocratie, mais aussi toutes les questions que l’on se pose sur le sens de l’existence humaine, sur le rapport à soi, aux autres, à ce qui fait une vie heureuse ou une vie bonne. Si ces questions ne sont pas posées, réfléchies, enseignées à l’école, elles le sont ailleurs par les marchands et par les intégristes de toutes sortes. Si la république ne dit pas quelle est sa vision de ce que sont les vertus et les vices, le bien et le mal, le juste et l’injuste, d’autres le font à sa place. (…)

Ici :  Peillon: "Je veux qu'on enseigne la morale laïque

Juste dans la ligne ringarde de la laïcité à la française : la morale laïque est celle de la république une et indivisible. Elle transcende toutes les religions ou morales, confessionnelles et autres, qui n’ont de toute façon pas leur place dans l’enseignement officiel. Elle seule sera donc enseignée dans l’école de la république.

 Très différent de la Belgique où l’enseignement officiel offre aux élèves de ce  réseau les cours de religion ou de  morale non confessionnelle de leur choix inscrits au programme. Jusqu’à ce que la Ministre Simonet et consorts parviennent à leurs fins en  instituant un tronc commun entre eux ?  C’est dans l’air, pour reprendre le titre d’une émission télévisée célèbre.

 Vous avez dit pluralisme ?

Commentaires

  • Comme des anticléricaux tels que Hollande et Peillon descendent en flammes la morale catholique, et tirent dessus à boulets rouges, on peut se douter du contenu de cette 'morale laïque'.

    En fait, il s'agit d'un transfert de plus de l'éducation parentale vers l'école, c'est-à-dire vers l'État big brother. On déresponsabilise donc les parents et on surcharge les enseignants avec de l'éducatif. Une vraie aberration.

    Or, un pays comme la France est composé de multiples communautés, ayant chacune leur propre conception de la morale : athées, catholiques, protestants, musulmans, juifs, hindouistes, bouddhistes, sikhs, etc... Il est donc impossible de prétendre fabriquer une morale unique qui soit un 'sur ensemble' ou un 'sous ensemble' de toutes ces morales.

    En outre, ce sont les parents qui sont responsables des résultats d'une éducation donnée. Si les enfants font des bêtises, ce sera toujours les parents qui paieront les pots cassés et pas les enseignants bien sûr. Ce ne sont donc pas ceux-ci qui peuvent éduquer les enfants, sauf délégation expresse des parents, pour une éducation correspondant bien sûr à leurs propres critères et non à ceux des enseignants.

  • Il me semble que les articles du Figaro, et les commentaires des lecteurs, sur ce sujet, valent aussi le détour :

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/02/01016-20120902ARTFIG00181-des-2013-des-cours-de-morale-laique.php

    http://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/09/02/10001-20120902ARTFIG00157-morale-laique-laquelle.php

    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2012/09/02/01016-20120902ARTFIG00139-le-probleme-est-de-savoir-comment-enseigner-la-morale.php

Les commentaires sont fermés.