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Et l’Eglise s’ouvrit au monde

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Il y aura demain 11 octobre cinquante ans, jour pour jour, le pape Jean XXIII ouvrait le concile Vatican II. Un utile “aggiornamento”  pour l’Eglise qui a ouvert ses fenêtres au monde, estime Christian Laporte en évoquant ce concile controversé :

« (…) Il serait erroné de prétendre que toute l’Eglise catholique se tint comme un seul homme derrière les volontés adaptatrices de Jean XXIII. C’est vrai qu’une large majorité eut à cœur de dépasser définitivement le fossé entre un monde toujours en ébullition et mettant en doute les valeurs traditionnelles et une institution souvent sur la défensive depuis la perte de ses privilèges lors de la révolution française et de toutes celles qui la suivirent.

Le pontificat de Pie XII qui couvrit le temps de guerre et la période de reconstruction de l’Europe jusqu’à la fin des années 1950 ne refléta en tout cas guère une volonté de changement si l’on veut bien se rappeler que le pape Pacelli resserra les boulons à plus d’une reprise notamment à l’encontre des prêtres ouvriers. Pour une frange de la Curie, il n’était dès lors pas question d’admettre trop de changements quitte à repartir avec des pontificats autoritaires marqués par un exercice presque solitaire du pouvoir aux antipodes de l’air du temps dont le point d’orgue fut, peut-être avec un brin d’excès, Mai 68.(…)

Tous les esprits étaient loin d’être acquis à une réelle collégialité qui donnerait plus de visibilité aux Eglises locales mais aussi aux laïcs.

Une frange très conservatrice de la Curie tenta d’imposer ses vues et son propre agenda mais dès le deuxième jour du concile sous l’impulsion notamment des cardinaux Liénart et Frings mais aussi de "notre" cardinal Suenens, un courant réellement soucieux de réformer l’Eglise empêcha ce "coup".

Les esprits s’opposèrent parfois de manière très vive et l’on se rendit à l’évidence qu’il faudrait batailler ferme pour que les idées réellement d’ouverture - sur l’œcuménisme, sur la liberté religieuse, sur la collégialité - puissent l’emporter. Tout cela donna lieu à de revigorantes et rafraîchissantes discussions et joutes théologico-philosophiques où, cocorico bienvenu, les catholiques belges jouèrent un rôle prédominant.

Ce n’est pas un hasard si dans l’histoire du concile, on a très vite parlé d’une "squadra belga", d’une réelle équipe belge bien soudée autour de ses évêques même si selon les spécialistes il n’y avait pas vraiment une organisation très structurée ni un état-major pour la diriger.

Dans la foulée, le Collège belge qui se trouvait à l’époque à la Via del Quirinale - aujourd’hui, il se situe en dehors du centre de la Ville éternelle - devint un des lieux de rencontre et de débats principaux des participants au concile. (…) ».

Référence ici : Et l’Eglise s’ouvrit au monde

Lorsqu’on voit ce qu’est devenue cinquante ans après la « catholique Belgique », il n’y a peut-être pas tellement matière à se vanter mais peut être à se poser des questions sur les fruits de ce concile 

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