Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L’Eglise bloque-t-elle la conversion des musulmans au christianisme ?

IMPRIMER

imagesCAV757SE.jpgDialoguer : mieux que se convertir ? Bonne question pour le Synode sur la « nouvelle » évangélisation. Livrons donc aux pères synodaux cette interpellation de Magdi Cristiano Allam, ce musulman converti d'origine égyptienne que Benoît XVI avait baptisé publiquement à Saint-Pierre de Rome lors de la veillée pascale 2008. C’est le « salon beige » qui en reproduit le texte :

De Magdi Cristiano Allam (source de la traduction) :

"Je demande au Pape qui a eu le courage de me donner le baptême, surmontant à la fois la peur de la vengeance islamique et la résistance interne de l’Église, d’accueillir une délégation de musulmans convertis au christianisme en Europe et dans le monde. L’idée, que j’ai immédiatement reçue avec enthousiasme, est de Mohammed Christophe Bilek, franco-algérien qui a fondé l’association Notre-Dame de Kabylie. Grâce à son site web elle favorise la mission de conversion des musulmans au christianisme par un dialogue fondé sur la certitude de notre foi et sur l’exhortation de Jésus à laquelle on doit se conformer : “Allez dans le monde entier et prêchez l’Évangile à toute créature” (Marc 16, 15-18).

Comme le phénomène [des conversions] est entouré de secret il est donc difficile de préciser avec certitude leur nombre, mais à partir de diverses sources on peut dire que de nombreux musulmans embrassent la foi au Christ. En 2006, le cheikh Ahmad al-Qataani, interviewé par Al-Jazira, a donné les chiffres suivant : Chaque heure, 667 musulmans se convertissent au christianisme. Chaque jour, 16 000 musulmans se convertissent au christianisme. Chaque année, 6 millions de musulmans se convertissent au christianisme. S’exprimant hier à Paris, Bilek a dit que même en Arabie Saoudite, berceau de l’Islam et le gardien des deux principaux lieux de culte islamiques, il y aurait 120 000 musulmans convertis au christianisme. Les données de 2008 indiquent que les musulmans convertis étaient de 5 millions au Soudan, 250 000 en Malaisie, plus de 50 000 en Égypte, de 25 à 40 000 au Maroc, 50 000 en Iran, en Iraq 5 000, 10 000 en Inde, 10 000 en Afghanistan, 15 000 au Kazakhstan, 30 000 en Ouzbékistan.

J’étais à Paris ce week-end pour donner une conférence intitulée « L’Europe et ses racines face à l’implacable christianophobie », organisées par l’association Tradition, Famille, Propriété, présidée par Xavier Da Silveira, et Chrétienté Solidarité, fondée par Bernard Antony. C’était le lendemain de l’annonce de l’attribution du Prix Nobel de la paix à l’Union européenne. Quel scandale à un moment où l’Union européenne en Syrie est rangée du côté des extrémistes islamistes qui commettent le génocide contre les chrétiens ! Dans la soirée, sur la place devant l’église Saint-Augustin – un Algérien berbère également converti –, j’ai participé à une veillée de prière et de solidarité pour les chrétiens persécutés. Dans mon discours, je me suis aventuré cette prédiction : « Plus j’avance, plus je regarde autour de moi, plus j’apprécie toute chose, et plus je suis convaincu que l’avenir de la civilisation, de démocratie libérale laïque et de la primauté du droit, dépendra de sa capacité à se distancer de l’islam comme religion, sans discrimination contre les musulmans en tant que personnes. Comme je suis de plus en plus conscient que ce sont les chrétiens qui ont fui la persécution islamique qui nous sauveront. Seuls ceux qui ont personnellement connu la tyrannie de l’Islam peuvent convaincre l’Occident sur la vérité de l’Islam. Ceux qui ont tenu bon dans la foi en Jésus vaincront l’islam, ils sauveront le christianisme dans cet Occident déchristianisée et sauveront notre civilisation. Merci, Jésus. »

Et immédiatement après ma conférence, devant 500 personnes très à l’aise dans leur christianisme, Bilek m’a invité à créer une association qui regroupe des musulmans convertis au christianisme en Europe. Pour moi, l’idée d’être considéré comme un “ancien” musulman, je ne l’aime pas du tout, je suis chrétien et je veux être considéré ainsi, comme je suis aussi avec fierté un italien mais d’origine égyptienne. Mais j’ai saisi le sens du message : vous devez créer une institution qui encourage les musulmans à vaincre la peur, pour être baptisé publiquement, pour vivre ouvertement leur nouvelle foi. Nous sommes tous deux conscients que le vrai problème ce sont les chrétiens autochtones, parce qu’ils sont les premiers à avoir peur. Il y a beaucoup de plaintes de musulmans qui voudraient se faire baptiser, mais sont confrontés au refus des prêtres catholiques parce qu’ils ne veulent pas violer les lois des pays islamiques qui interdisent et punissent d’emprisonnement, parfois de mort, celui qui fait œuvre de prosélytisme ou celui qui comment le “crime” d’apostasie.

Il est paradoxal de constater qu’alors que les églises se vident de plus en plus au point qu’elles sont mises en vente et finalement transformées en mosquées, l’Église bloque la conversion de musulmans au christianisme. C’est pourquoi je fais appel au Saint-Père : recevez au Vatican des convertis au christianisme pour lancer un message fort et clair à tous les pasteurs de l’Église pour que les musulmans soient évangélisés. C’est eux qui nous libéreront de la dictature du relativisme religieux qui nous oblige à légitimer l’islam, nous ferons revenir à une foi solide dans la vérité du Christ afin de sauver notre civilisation laïque et libérale qui, qu’on le veuille ou non, est fondée sur le christianisme. »

C’est signé  Michel Janva   Les chrétiens qui ont fui la persécution islamique peuvent convaincre l’Occident sur le danger de l’Islam

Commentaires

  • Ne traitons pas les autres religions en rivales ou en ennemies et ne les regardons pas comme inférieures : elles ne sont que des réponses différentes à la même Réalité divine, qui ont surgi à des moments différents et dans des cultures différentes de l'histoire de notre monde. En tant que chrétiens, je trouve intolérable et indamissible de prétendre que "nous" avons la vraie, la seule bonne foi ! Orgueil démesuré !

  • Et vous vous dites “chrétien” ? Votre opinion est à 100 % relativiste.

  • Je préfère être relativiste (selon vos dires) que d'être "donneur de leçons" et de m'exclure, comme vous le faites, en tant que "chrétien" parce que je ne patage pas vos opinions. Relisez les textes du Concile Vatican II à propos du dialogue inerreligieux.

  • L'inclusivisme est un concept théologique de certaines églises chrétiennes, particulièrement l'Église catholique romaine, qui affirme, à la suite du théologien Karl Rahner, que tout homme est un chrétien anonyme que l'on peut considérer comme ayant une foi chrétienne implicite. Dans cette conception, le christianisme demeure cependant la seule vraie religion.
    Cette affirmation permet de conserver la conception traditionnelle de l'unicité du christianisme et, si cette conception oblitère l'ancienne affirmation exclusiviste que « seuls les chrétiens peuvent être sauvés » elle est néanmoins critiquée à divers titres. Elle est pour certains (dont moi) un obstacle au dialogue interreligieux en cela qu'il constitue davantage un moyen pédagogique pour convaincre les croyants d'autres religions et les convertir plutôt que de les écouter, recevoir d’eux ou échanger avec eux, posant que le christianisme est l'unique vérité au centre et au cœur de toutes les traditions spirituelles qu'il les inclurait toutes

  • Je vais clore ici mes interventions. Non pas par faiblesse, mais pour éviter des conflits de personnes, « internes » à notre Eglise. Evidemment, selon les intervenants face à mon « message », je suis le vilain petit coco qui tente de fonder « sa secte personnelle » ! Et voilà l’Inquisition qui reprend des couleurs.
    On décide à ma place que je ne suis plus chrétien !

    Oui Vatican II a souhaité le dialogue interreligieux. Mais oui aussi, depuis ce Concile si prometteur, bien des avancées supplémentaires ont été mises en valeur.

    Comment peut-on encore croire que Jésus ait pu dire ces mots « … celui qui ne croira pas sera condamné » ? Vous oubliez d’autres paroles de Jésus qui sont « accueil, tolérance, solidarité … »

    Si c’est par des paroles de rejet que nous tentons de pratiquer une « nouvelle évangélisation » alors je vous laisse … et continuerai à croire en ce Jésus qui, pour moi, est la Voie la plus efficace pour tenter d’aller vers mon Seigneur et mon Dieu.

  • John Hick , Professeur à l'université de Birmingham (Angleterre) disait
    On m'a a toujours dit, aussi loin que remontent mes souvenirs, que le christianisme était la seule vraie religion. Mais le temps a passé. Quand j'étais jeune, je n'avais jamais rencontré personne d'une religion. J'ignorais pratiquement tout des autres religions et le peu que j'en savais était caricatural. Aujourd'hui on est beaucoup mieux informé et on est conscient de ce que les fidèles des autres religions pensent la même chose de leur côté.
    On comprend que la foi qui nous paraissait naguère tout à fait évidente, dépendait en fait de notre milieu de naissance : quelqu'un qui naît dans une famille musulmane et croyante en Égypte, au Pakistan, en Albanie et maintenant aussi en Angleterre, sera vraisemblablement musulman et s'il appartient à une famille hindoue et croyante en Inde (ou aussi en Angleterre) il sera hindou, bouddhiste en Thaïlande, au Sri Lanka ou en Birmanie (ou en Angleterre !) et bien sûr chrétien, s'il est né dans une famille chrétienne et croyante.

    Merci Mr Hamiche de considérer que je ne peux être "chrétien" parce "relativiste" (selon vos dires évidemment). Le rejet commence quand on s'exclut entre chrétiens. Voyez, je ne le fais en ce qui vous concerne.

  • Ne faisons pas dire à Vatican II ce qu'il ne dit pas. Voici ce que rappelle la constitution Dignitatis Humanae (sur la liberté religieuse) :
    "...le saint Concile déclare que Dieu a lui-même fait connaître au genre humain la voie par laquelle, en le servant, les hommes peuvent obtenir le salut et le bonheur dans le Christ. Cette unique vraie religion, nous croyons qu’elle subsiste dans l’Église catholique et apostolique à laquelle le Seigneur Jésus a confié le mandat de la faire connaître à tous les hommes, lorsqu’il dit aux Apôtres : « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Tous les hommes, d’autre part, sont tenus de chercher la vérité, surtout en ce qui concerne Dieu et son Église ; et, quand ils l’ont connue, de l’embrasser et de lui être fidèles.

    De même encore, le saint Concile déclare que ces devoirs concernent la conscience de l’homme et l’obligent, et que la vérité ne s’impose que par la force de la vérité elle-même qui pénètre l’esprit avec autant de douceur que de puissance."

  • M. Delen, est-ce la faute des catholiques si leur fondateur, un certain Jésus-Christ, a dit : "Je suis la voie, la VERITE, la vie". "Qui vous écoute, m'écoute, qui vous rejette, me rejette" et encore "Allez enseigner toutes les nations (...) Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, celui qui ne croira pas sera condamné" ? Il faut être humble pour se soumettre totalement au message du Christ sans y mettre une dose de sa propre sauce (comme de faire du tri et de se fonder sa petite secte personnelle...).

  • Nous sommes là devant un exemple des partisans de la fameuse "théologie du pluralisme". Selon le théologien jésuite Bernard Sesboue qui a fait le tour de la question, sa version la plus radicale consiste à dire que le dialogue interreligieux doit renoncer à placer le Christ au centre des religions, toutes les religions gravitant autour de la réalité divine absolue sans privilège pour le christianisme. L'enjeu est très grave pour la foi car il y va de l'unicité du Christ comme Médiateur et Sauveur.

    Ce courant est représenté notamment par Pannikar, John Hick, Knitter, le belge Depuis. Tous ont reçu de sévères avertissements de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et interdits d'enseignement comme théologiens catholiques.

    Si on suit les idées de ce courant il est évident que toute nouvelle évangélisation est inutile. Ce sont les fossoyeurs de 2OOO ans de christianisme et en totale contradiction avec la foi des apôtres, des Pères et de la Tradition.

Les commentaires sont fermés.