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Le rejet de l'Eglise par les médias

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A propos d'un article du sympathique Bosco d'Otreppe ("Mais que se passe-t-il donc entre l'Eglise et la presse ?), des extraits d'une étude consacrée au sujet par Guillaume de Prémare intitulé "Eglise, communication et médias" qui date déjà un peu (2009) mais qui vaut d'être lue en son entier :

"... si la presse s’intéresse aux différentes spiritualités et sagesses, notamment nouvelles et orientales, la dimension spirituelle du christianisme retient assez peu son attention. La spiritualité semble même être ce qui l’intéresse le moins lorsqu’elle traite de l’Église catholique. C’est l’impact social du catholicisme, c’est-à-dire sa présence et son influence dans la société, qui l’intéresse le plus. Et bien souvent, le catholicisme apparaît comme un contre-modèle qui s’oppose aux hommes de ce temps, non pas à cause de la spiritualité vécue par les chrétiens, qui ne dérange personne ou presque, mais à cause des options morales, politiques et sociales portées par l’Église. (...)

Nous devons ... veiller à ce que certains sujets ne soient pas volontairement déformés ou caricaturés dans l’objectif de nourrir l’audience. À cet égard, une vigilance et un dialogue sont nécessaires. Et les catholiques, comme tous les citoyens, ont des droits à défendre : "L’information médiatique est au service du bien commun. La société a droit à une information fondée sur la vérité, la liberté, la justice et la solidarité" (Paul VI, Message pour la Journée mondiale des communications)... Il est légitime et nécessaire que les catholiques écrivent et protestent, si possible sans agressivité, pour faire valoir ce droit lorsqu’ils jugent qu’il est bafoué. ..."

Commentaires

  • Les médias par eux-mêmes n'ont aucune raison objective de rejeter, dénigrer ou caricaturer l'Église. Ils ne reflètent en effet que l'opinion et la volonté de ceux qui les contrôlent. Et ceux qui les contrôlent sont des pouvoirs publics subsidiant la Presse, ou de grands groupes la finançant. Ce sont donc ces pouvoirs publics et groupes financiers qui font de la Presse ce qu'elle est en Belgique, une entreprise majoritairement anticléricale. L'opinion catholique n'y est représentée que pour mieux la caricaturer. Les derniers journaux anciennement d'opinion catholique (en tout cas les francophones) sont devenus autant anticléricaux que les autres.

    Pourtant, la Presse était traditionnellement vue à l'origine comme une sorte de quatrième pouvoir ou contre-pouvoir démocratique, qui permettait à chaque courant d'opinion de s'exprimer librement. Or, ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui en Belgique. Le courant d'opinion catholique n'y est plus représenté dans la Presse. Toute la Presse belge est financée et donc contrôlée par des courants le plus souvent très anticléricaux, qu'ils soient étatistes ou privés. L'Église n'est donc pas rejetée par les médias, elle est rejetée par ceux qui contrôlent les médias. L'illusion serait alors de croire que les médias représenteraient démocratiquement et objectivement tout l'éventail des opinions des citoyens.

    Mais pourquoi donc l'Église est-elle attaquée par ceux qui contrôlent les médias ? Alors que l'on sait qu'en Belgique, l'Église est complètement sous la mainmise de l'État, qu'elle n'a aucun pouvoir propre et aucune richesse propre, pillée qu'elle a été sous la dictature napoléonienne.

    La seule chose que l'Église représente encore en Belgique, surtout pour la population catholique, c'est une forme d'autorité morale et spirituelle. Et c'est donc sur tout ce qui peut toucher, affaiblir ou abattre ce restant d'autorité, que les adversaires de l'Église pointent leurs batteries, dont les médias sont les instruments les plus efficaces. Il suffit pour s'en convaincre de regarder les thèmes des campagnes de propagande contre l'Église et les questions pièges favorites posées par les journalistes aux représentants de l'Église.

    Mais les médias servent aussi de puissant moyen de propagande à leurs commanditaires, pour toutes les lois anticléricales, dont notre pays est l'un des principaux fers de lance dans le monde. Les médias servent donc à formater l'opinion publique, pour faire avaler de gré ou de force ces lois aux citoyens, tout en faisant en sorte que la même opinion publique écoute ou croie de moins en moins ce que peut dire l'Église à ce sujet.

  • Merci pour ces très intéressants commentaires.
    La tâche n'est pas facile pour les journalistes catholiques qui doivent faire de l'équilibre entre les exigences de rentabilité (donc de l'audience) de leur journal et leurs propres convictions. Soutenons-les!
    Et, pour ma part, j'ai à apprendre à faire preuve de douceur et de bonne humeur lorsqu'il me faut "protester".
    Beau défi pour ce Carême!

  • @ anne-elisabeth ... Je trouve aussi qu'il est très difficile pour un journaliste catholique de s'exprimer à contre-courant de la propagande anticléricale officielle, qui le piège comme tous les citoyens de ce pays. Il risque fort que ses articles ne soient pas acceptés et que lui-même ne fasse pas long feu dans sa rédaction.

    Cependant, j'ai toujours considéré que la grandeur du vrai journaliste était d'oser s'opposer aux puissants, ou d'enquêter sur les puissants, plutôt que de taper avec eux sur les plus faibles, les plus pacifiques et les plus dénigrés des citoyens dans ce pays. Un journaliste qui n'est que le porte-voix du pouvoir en place, qui n'est que la voix de son maître, ne me semble digne d'aucun éloge. Quand la Presse n'est plus qu'une Pravda récitant une Vérité officielle, imposée par une pensée unique, c'est une Presse complètement dénaturée et dévoyée, qui n'est pas représentative d'une vraie démocratie. Une démocratie a un besoin vital du pluralisme d'opinions de la Presse.

  • Les citoyens sont actifs sur 4 plans : politique, syndical, professionnel, personnel.
    C'est sur le plan personnel qu'il agit comme consommateur et comme on sait que le client est roi, c'est a ce titre qu'il est le plus puissant.
    Les medias dependent moins de ces "pouvoirs publics et groupes financiers" que des recettes de ventes et publicite.
    Si des medias sont hostiles a l'Eglise catholique, il suffit de ne plus les acheter ou ecouter ou regarder. L'Audimat finira par les torpiller.
    Au moins Belgicatho n'a pas a se faire de soucis. Il releve de semi-professionnels, qui sont des benevoles utilisant des formations de professionnels.
    "Si tu veux qu'une chose soit bien faite, fais le toi-meme".
    Et combien de catholiques savent qu'ils peuvent suivre l'actualite du Vatican en video d'excellente qualite avec commentaire en francais en voix off sur :
    www.youtube.com/vatican ?

  • @ chapeau ... Merci pour ce commentaire très pertinent. Mais comment faire pression en Belgique même, là où il n'y a aucune alternative valable de médias représentant et défendant l'opinion catholique ? Et là où on oblige même les catholiques à financer les médias officiels qui bombardent la population de propagande anticléricale ? À mon avis, c'est à peu près comme si on avait essayé de vanter en URSS les mérites de la libre concurrence.

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