Dans les petits sermons (improvisés ?) qui assaisonnent ses messes quotidiennes, le pape François fustige, paraît-il, nommément l’Institut des Œuvres de Religion (I.O.R.) et les services qui transforment l’Eglise en une O.N.G. bureaucratique. La presse, si prompte à critiquer la moindre parole de Benoît XVI salue en son successeur François le nouvel Hercule qui, enfin, va nettoyer l’ (E)curie d’Augias. Tout cela est il bien sérieux ?
Voici l’opinion de l’abbé Rimaz, exprimée sur son site « Le Suisse Romain » :
"La Curie romaine semble rimer avec intrigue, corruption ou incurie. Depuis les affaires médiatisées de la banque Ambrosiano (avec Mgr Marcinkus), surfant sur le pseudo assassinat de Jean Paul Ier, du drame de la garde suisse pontificale, de la toute récente affaire Vatileaks et de l'IOR, une sorte de légende noire reste plaquée sur le Vatican. Cela permet à certains fantasmes d'être nourris.
L'affaire Vatileaks est une non-affaire, qui sera bien vite oubliée. Ce fut l'occasion pour la presse italienne de tirer les ficelles pour embarquer le Vatican, "Oltre Tevere", dans des luttes politiques intestines (lire: Cardinal Herranz: une bulle de savon)
Sous les lumières des médias
La première chose à retenir: le Vatican est sous les lumières médiatiques, notamment avec la profession de vaticanistes, spécialistes des affaires vaticanes qui n'existent qu'en Italie, un peu en Espagne, en France et aux USA
Ainsi, ne nous trompons pas, il n'y a pas plus du corruption au Vatican que dans certains diocèses du monde. Je dirais même qu'il y en a moins, justement car les diocèses ne sont pas sous la loupe des médias. Personnellement, j'ai rencontré des saintes personnes qui servent le Pape et l'Eglise dans l'ombre, avec grand dévouement.
Prenons les affaires de la pédophilie. Lorsque le Vatican s'est saisi des dossiers, ce grave scandale a commencé à trouver des solutions.
La Curie a déjà été réformée
Aussi bien le Pape Paul VI que le bienheureux Jean Paul II ont nommé un comité de Cardinaux pour donner des conseils pour une réforme de la curie romaine.
En 1981, 15 cardinaux se sont penchés sur les problèmes d'organisation et les difficultés financières du Saint Siège. Ces cardinaux continuèrent à se rencontrer deux fois par année. En 1986, 6 cardinaux (2 italiens, un autrichien, un canadien, un vénézuéliens et un nigérian) travaillèrent pour aboutir à l'actuel Pastor Bonus qui est comme la grande charte du fonctionnement de la curie romaine.
Le Saint-Siège
Le Saint Siège, composé principalement par la Secrétairerie d'Etat, de 9 congrégations, de 12 conseils pontificaux,de 3 tribunaux, emploie 2 832 personnes (chiffres de 2011).
Le Vatican
La commission qui gouverne la cité du Vatican, qui n'est pas une partie de la curie romaine, emploie 1887 personnes (chiffres de 2011). Le revenu de 28,4 million provient des musées du Vatican.
Ainsi, le Vatican est le plus petit Etat du monde, qui existe depuis 1929. Le Saint Siège est donc disctinct du Vatican (peut exister sans lui), un sujet de droit international. Le Pape est un chef d'Etat pour assurer l'indépendance et la neutralité du Saint Siège.
Le gouvernement le moins corrompu au monde
Il y a sans doute moins de corruption au Vatican, au Saint-Siège que dans les autres gouvernements mondiaux. D'un côté, les médias rendent ainsi un précieux service à l'Eglise.
L'autre face de la même médaille consiste sans doute à surévaluer les problèmes qui peuvent exister au coeur de l'Eglise, mais laissant dans l'ombre des problèmes locaux, qui sont sans médias."
Ici : Le mythe de la Curie romaine
Nous souscrivons entièrement à ce point de vue. Et, pour aggraver notre cas, rappelons que celui-ci est partagé par notre archevêque Mgr André-Joseph Léonard (cfr son inteview par Bruno d’Otreppe, parue dans « La Libre » du 30 mars dernier).