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Restaurer la liturgie n’intéresserait pas le nouveau pape

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Lu sur le site de « Pro Liturgia » ce mardi 7 mai 2013 :

« Que le Pape François ne soit pas absorbé par les questions liturgiques comme l’était Benoît XVI est devenu une évidence. Il semble que l’actuel Souverain Pontife ne soit pas sensible outre mesure à l’ « ars celebrandi » que les évêques du monde entier avaient demandé de respecter au point que Benoît XVI y avait consacré plusieurs lignes dans son Exhortation post-synodale « Sacramentum Caritatis ».

Pour autant, il y a peu de risque de voir le Pape François introduire dans la liturgie les fantaisies qu’on trouve dans les paroisses de France et qui sont, de la part de nos évêques au premier chef, les marques d’une claire opposition au Concile.

Que fera le Pape ? « Wait and see », disent certains. N’étant pas lui-même un grand « liturge », on peut espérer qu’il se laissera guider par les experts qui sont au Vatican et confirmera la mission de ceux qui sont à la Congrégation pour le Culte divin.

Si tel ne devait pas être le cas - ce qu’à Dieu ne plaise - les conséquences seraient catastrophiques pour l’Eglise qui est en France : tout une partie du clergé proprement iconoclaste qui sévit depuis des années dans nos paroisses se sentirait conforté et continuerait, comme il l’a fait jusqu’ici, à priver les fidèles de la liturgie de l’Eglise.

Quant aux « traditionalistes » attachés à la forme extraordinaire du rite romain, ils pourraient alors avoir d’excellentes raisons de refuser définitivement l’usage du missel de « Paul VI ».

Mais c’est du côté des jeunes prêtres qu’il y aurait le plus de problèmes : avec Benoît XVI, ils se sentaient soutenus, appuyés. Ils « osaient » mettre en œuvre la liturgie actuelle selon une « herméneutique de continuité », en la célébrant en latin et grégorien selon les demandes. Mais que feront ces jeunes prêtres s’ils constatent que leurs initiatives pour redresser la situation de la liturgie - initiatives déjà contrecarrées par certains fidèles et certains évêques - ne sont pas ouvertement soutenues par les déclarations et le bon exemple du Souverain Pontife ?

N’est-il pas urgent de réfléchir à ces questions dans une France qui voit la vie liturgique - et avec elle la vie de foi - s’effondrer dans des diocèses entiers ?

Réflexion d’une religieuse bénédictine qui a eu l’occasion de discuter avec plusieurs cardinaux : « Avec le Pape François, il n’y aura rien concernant la liturgie : il laissera les choses en l’état (…) »

 

Ici: Que le Pape François ne soit pas absorbé par les questions liturgiques comme l’était Benoît XVI est devenu une évidence

 

sml304418a1b50f287191.jpgC’est bien cela qui est inquiétant, et pas seulement pour l’Eglise de France. Que va devenir le patient effort entrepris par Benoît XVI ? Lex orandi, lex credendi…

 

 

 

Photo : Les deux papes, Benoît XVI et François, en prière dans la chapelle du couvent « Mater Ecclesiae », la nouvelle résidence du pape émérite. La disposition de l’autel laisse clairement voir que le Pape émérite Benoît XVI y célébrera la Messe « versus orientem ».

Commentaires

  • Cet article n'évoque certainement pas l'immense fossé qui s'est creusé entre la liturgie et les besoins d'évangélisation dans le monde moderne, ce dont ce nouveau pape François semble bien plus conscient que Benoît XVI. Les symboles de la liturgie doivent pouvoir agir jusqu'au fond le l'âme pour parvenir à susciter les puissants élans de charité demandés par Jésus Christ. Malheureusement pour une majorité de fidèles, et même pour une minorité de clercs, la simple participation aux rites liturgiques ne semble pas avoir cet effet si bien que les âmes en détresse qui observent les catholiques ont de bonnes raisons de croire que ces rites ont en grande partie perdu leur efficacité spirituelle.
    Au lieu de se voir expliqué la liturgie en termes plus accessibles aux consciences actuelles, ces âmes en recherche doivent, et peuvent, se contenter de répéter les paroles des autres fidèles et d'imiter leur attitudes pour théoriquement avoir accès aux sacrements. Cela alors qu'elle n'ont actuellement, dans le cadre d'une conversion, aucune possibilité pratique d'exposer des situations de plus en plus complexes qu'elles doivent alors refouler.
    La charité devrait convaincre l'Eglise qu'il y là une réévaluation des rites et de leur communication à faire, et c'est probablement ce qu'elle a inspiré au pape François.

  • Adapter les rites aux besoins supposés de l’évangélisation du monde moderne, c’est la rengaine qu’on nous sert depuis le concile Vatican II : leur mondanisation les a déracinés. Ils sont devenus insignifiants par rapport à l’attente de l’homo religiosus, un masque pour la société occidentale en voie d’apostasie.

    Il est d’ailleurs significatif que cette problématique soit à peu près absente dans les rites orientaux.

    Contrairement à ce que laisse entendre KERKEFAS, une bonne analyse de l’enjeu fondamental d’une vraie restauration de la liturgie en Occident c’est chez Benoît XVI justement qu’on peut la trouver . Je lui conseillerais d’aller lire, ou relire : « L'esprit de la liturgie » publié par Joseph Ratzinger aux Editions Ad Solem (Paris, novembre 2001).

    Non seulement le pape aujourd’hui émérite n’est pas un « inconscient », mais il a, au contraire, très bien compris la portée de la question mais je comprends que sa réponse puisse déplaire aux chantres de la modernité.

  • Il est fort étonnant que sur un site chrétien on soit si rapidement classé comme un "homo religiosus" et un "chantre de la modernité" dès qu'on se préoccupe des millions de personnes en occident, y compris une majorité de jeunes, qui sont dans une situation désespérée parce qu'elles ont perdu tout contact avec la religion.
    Pour ces personnes l'accessibilité de la doctrine Catholique, avec ou sans une adhésion totale à la liturgie, représente bien plus qu'un débat intellectuel. C'est souvent une question de vie ou de mort quand elles ne peuvent sortir d'un esclavage qui détruit leur santé et leur âme.
    J'ai lu plusieurs livre de Benoît XVI et j'ai apprécié son ouverture vers une certaine modernité en citant, lorsqu'il écrivait sous le nom de Ratzinger, de nombreux auteurs connus qui n'étaient souvent pas catholiques, ni même chrétien, et aussi quand il évoquait l'œuvre de Teilhard de Jardin. Par contre j'ai été assez déçu par le dernier livre de sa trilogie sur Jésus-Christ. Si j'en ai l'occasion je me procurerai le livre cité et je verrai s'il a une chance d'interpeler les jeunes et ceux de leurs aînés qui ont perdu toute confiance dans l'Eglise, justement parce qu'elle leur paraît souvent indifférente aux immenses problèmes de notre époque qu'on attribue un peu facilement comme étant ceux d'une certaine "modernité".

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