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Pédophilie : quand les Verts rougissent

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Des verts qui rougissent

Un "papier" intéressant dans la Libre de ce week-end, de Marcel Linden, correspondant en Allemagne, rappelle que les écologistes, si prompts aujourd'hui à dénoncer les abus sexuels quand ils sont le fait de prêtres, étaient dans les années 1980 favorables à la dépénalisation de la pédophilie. Leurs campagnes d'alors ont créé un climat qui a certainement encouragé plus d'un individu ayant cette tendance à passer à l'acte. Le rôle de Cohn-Bendit notamment est épinglé. Le vieil apologue de la paille et de la poutre semble parfaitement s'appliquer à ce cas…

Un prix décerné à Cohn-Bendit relance la polémique sur les verts et la pédophilie.

Vue d’Allemagne, la nomination de Daniel Cohn-Bendit, aux côtés de Guy Verhofstadt, pour le Prix du Leader européen n’est pas évidente. Un houleux débat sur des propos équivoques qu’il avait tenus sur la pédophilie par le passé l’avait amené à renoncer, fin avril, au Grand prix des médias franco-allemand.

Les verts allemands sont eux-mêmes sur la défensive : après sa fondation en 1980, le parti Ecolo avait toléré la présence de défenseurs de la pédophilie. "Der Spiegel" parle d’une situation "pénible pour les verts, qui veulent toujours être moralement du bon côté"; l’hebdomadaire leur reproche surtout d’avoir "attaqué de façon particulièrement acerbe les abus sexuels dans l’Eglise catholique et exigé des éclaircissements inconditionnels" . Il ajoute : "Aucun parti allemand ne s’est autant engagé pour des hommes aux penchants pédophiles que les verts. Au milieu des années 1980, le parti a agi en partie comme s’il était le bras parlementaire du mouvement pédophile."

Revenons en arrière : le 20 avril dernier, la fondation Theodor Heuss, présidée par le fils du premier président de la République d’après-guerre, remit à Cohn-Bendit le prix homonyme. Déjà avant la cérémonie, une polémique avait éclaté sur son livre "Le Grand Bazar" paru en 1975, dans lequel il avait semblé approuver des relations sexuelles avec des enfants. Andreas Vosskuhle, le président de la Cour constitutionnelle de Karlsruhe, avait alors renoncé à prononcer l’hommage, "ne voulant pas approuver des déclarations qui posent problème sur la sexualité entre adultes et enfants" . La ministre libérale de la Justice, Sabine Leutheusser-Schnarrenberger, s’était aussi désistée.

Dans l’ouvrage incriminé, l’eurodéputé parle de son travail d’éducateur d’un jardin d’enfants "alternatif" de Francfort. "Il m’était arrivé plusieurs fois que des gosses ouvrent ma braguette et commencent à me chatouiller S’ils insistaient, je les caressais quand même" , écrivait-il. Maintenant, il assure qu’il n’a pas eu de contacts sexuels avec des enfants. "C’était de la provocation de mauvais goût, bête, mais de la provocation" , confie-t-il au "Spiegel".

Un passé encombrant

Contrit, il a renoncé quelques jours après la cérémonie de la fondation Heuss au Prix des médias franco-allemand. "Je n’accepterai plus de prix s’il peut arriver que quelqu’un refuse de participer à la cérémonie" , a-t-il dit prudemment au "Spiegel".

Les verts allemands sont eux aussi dans le pétrin. Les médias rappellent que, dès le congrès fondateur des verts de 1980 à Karlsruhe, des pédophiles ont tenté d’accaparer le jeune parti pour leurs revendications. L’organisation "Schwule, Päderasten und Transsexuelle" (SchwuP), soit "Homosexuels, pédophiles et transsexuels", réclamait l’abolition de l’Article 176 du code pénal interdisant des rapports sexuels avec des enfants. Les "Schwuppis", comme on les appelait, voulaient autoriser des actions sexuelles non violentes avec des enfants d’un autre ménage. Ils auraient aussi perçu de l’argent de la trésorerie nationale du parti.

Certes, Cem Ozdemir, coprésident du parti, juge "inacceptable de tenter de faire comme si les positions de certains groupes du passé impliquent une attitude laxiste des verts à l’égard de l’abus sexuel d’enfants" . Mais il est tout aussi vrai qu’à l’époque, les verts ont contribué à créer un climat encourageant des pédophiles à sévir. En 1987, l’organisation SchwuP a été dissoute.

Aujourd’hui, la direction verte est fort mécontente qu’on se souvienne de ce passé peu reluisant.

Commentaires

  • L'arroseur arrosé. On peut d'ailleurs faire un lien avec le fait que la plupart des faits de pédophilie dénoncés ont eu lieu dans les années 80 et avant. Etant donné le climat de l'époque fortement influencé par mai 68, il n'est pas étonnant que ceux qui sont incriminés aujourd'hui n'étaient pas vraiment culpabilisés. Ils avaient sans doute le sentiment "d'aider les jeunes à découvrir leur corps". Il est par contre assez bizarre que c'est uniquement au sein de l'Eglise qu'on recherche des auteurs présumés, alors qu'il doit certainement en avoir également dans les mouvements de jeunesse, les clubs sportifs, etc...

  • Curieusement,on ne peut pas commenter cet article dans "La Libre"!

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