Le pape n'a pas assisté au concert programmé hier (samedi 22), à l'occasion de l'Année de la Foi, dans la Salle Paul VI. Cette absence a provoqué une certaine émotion.
Andrea Tornielli, dans le Vatican Insider, commente ainsi cet évènement :
Le trône blanc du pape resté désespérément vide au milieu de la salle Paul VI décrit mieux qu'aucun mot ce qui est arrivé au Vatican. Jusqu'à il y a quelques semaines, cette image aurait pu être considérée comme un symbole du renoncement de Benoît XVI et de la vacance du siège. Mais datant d'hier elle signifie le geste d'un pape qui annule à la dernière minute sa présence à un concert parce qu'il y a une tâche urgente à traiter.
Voilà un pape qui attribue plus d'importance à son travail sur des dossiers et à des entretiens poursuivis en vue de la future structure de la Curie qu'à s'accorder une heure et demie de détente pour écouter de la bonne musique. Une musique pour laquelle il est passionné depuis l'enfance, depuis le temps où il l'écoutait à la radio avec sa mère et ses frères et sœurs.
Il est connu que Bergoglio n'a jamais aimé la mondanité et qu'il a essayé de l'esquiver, autant que possible, à certaines occasions. Mais dans ce cas, il avait assuré sa présence et il a pris la décision de ne pas parcourir les cinquante mètres qui séparent la Maison Sainte Marthe de la salle du concert parce qu'il avait vraiment trop de travail. Certes, François, fidèle à son nom et son style, est à la veille de décisions importantes visant, dans les mois à venir, à changer le visage de la Curie romaine. On n'entend pas un souverain mais un pasteur: il ya deux jours à peine, il recommandait que les évêques n'aient pas le tour d'esprit du prince.
Après l'annonce de son absence, annoncée juste une minute avant le début du concert, on ne pouvait plus compter les mines qui s'allongeaient parmi les dignitaires, les politiciens, les sponsors et les cardinaux.
La présence dans la salle du secrétaire particulier du pape, et surtout de son médecin personnel écartaient tous les doutes sur des problèmes de santé, possibles autant qu'imprévisibles, après une matinée d'audiences et de réunions publiques. La confirmation des engagements pour le lendemain est une preuve supplémentaire que nous sommes confrontés à une nouvelle entorse au protocole de la part d'un pape que l'on qualifie "du bout du monde." Et c'est bien ainsi qu'il reste lui-même au Vatican.
Commentaires
Je pense que ce geste est d'une extrême gravité. Sans tomber dans la fiction, il se pourrait que ce soit le dernier pape.
Vous avez raison. En relisant l'événement de manière plus détaillée, je suis certains qu'on y retrouvera les signes annonciateurs de l'apocalypse :-)
DEUX POIDS DEUX MESURES
Cette désertion d'un concert sans motif valable (ou alors qu'on nous le dise) n'est certes pas l'événement du siècle mais le traitement de cette information met en relief l'iniquité avec laquelle on a toujours jugé Benoît XVI. Si ce dernier avait agi ainsi, on aurait parlé de bourde, de faux pas, de mépris des personnes ayant travaillé des mois pour créer de la beauté et rendre hommage au Pape. Comme il s'agit de François, on trouve cela admirable: une preuve de plus de sa simplicité, de son rejet des mondanités et de son souci de travailler jour et nuit. Jusqu'au 28 février inclus, Benoît XVI a rempli toutes ses obligations, dans un grand respect des gens (pensons à sa dernière audience générale),malgré un état d'épuisement visible sur son visage.
D'accord chère Monique, le soucis de notre Pape est avant tout celui d'être un bon pasteur de son peuple. Ainsi en va t il du médecin pccupé à sa consultation et qui doit remettre ses rendez vous pour voler vers une urgence! Merci cher Père François d'obéir ainsi à l'Esprit Saint plutôt qu'à l'agenda de ton secrétaire!