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Paléo catholiques

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« Paléo catholiques », voilà un sobriquet dont certains nous gratifieraient volontiers...

Comment qualifier autrement des gens qui s’obstinent à croire ce qu’on leur a enseigné au catéchisme, qui apprécient le chant grégorien, les cantiques et la liturgie d’autrefois, qui perpétuent des dévotions tombées en désuétude, qui s’obstinent à croire aux miracles et aux apparitions.

Et tout cela dans un monde moderne où l’on pensait pourtant bien avoir tout fait pour démontrer l’inanité de ces rites et de ces croyances surannées. Ces gens n’ont-ils pas pris la peine d’écouter et de lire ces auteurs distingués qui ont « revisité » les Ecritures et qui en donnent une interprétation allégorique qui évacue de si belle et si intelligente façon tout ce qui heurte l’entendement de l’homme moderne ?

Ces « paléo catholiques » qui manquent totalement de subtilité s’en tiennent, en particulier, à une lecture au premier degré de récits qu’il faut lire, comme le savent pourtant toutes les ouailles recyclées, à la lumière d’une herméneutique évoluée. C’est ainsi qu’ils croient benoitement (mais comme toutes les générations de croyants qui les ont précédés) que le Christ a bien changé l’eau en vin à Cana, a mystérieusement ressuscité Lazare et est bel et bien ressuscité Lui-même le troisième jour. Quels naïfs ! Comment peut-on méconnaître à ce point les acquis de l’exégèse moderne (moderniste ?) qui démontre de si magistrale façon le caractère symbolique de ces textes ?

Il va sans dire que les apôtres et les disciples - qui ont préféré mourir plutôt que de cesser de témoigner de tout cela - auraient pu faire l’économie du martyre en expliquant à leurs juges et à leurs persécuteurs qu’il y a moyen de croire en ces choses tout en en excluant la matérialité, et de ne retenir que l’intime conviction que ces évènements, tout en ne s’étant pas produits comme le vulgaire l’imagine, n’en sont pas moins instructifs et renvoient tout simplement à l’expérience subjective de témoins qui ont dit l’indicible à travers de pauvres images et récits, et blablabla…

De même, le croyant (mais que croit-il encore ?) moderne se rallie hardiment à l’approche des sciences humaines et passe avec dextérité les contenus religieux à travers les tamis de l’analyse historico-sociologique qui lui permettent de décanter les croyances de toutes les scories de la superstition et de la crédulité naïves. Ou encore, en ce qui concerne la praxis religieuse, on leur doit de s’être débarrassé (enfin !) d’une approche magique et d’avoir mis en évidence le fait que les sacrements ne sont que des gestes symboliques qui expriment la foi de ceux qui les posent sans effectuer le moins du monde de mystérieuses transformations, par exemple du pain en corps du Christ comme le croient toujours ces paléo catholiques décidément bien primitifs.

Comme ils sont à plaindre ces pauvres gens qui restent "scotchés" à des croyances tout à fait décalées alors que le virevoltant esprit moderne permet au chrétien évolué de convertir sa foi en attitude ouverte et tolérante, compatible avec tous les modes de pensée et de croyance, quels qu’ils soient, à l’exception de celui du malheureux paléo catholique, bien sûr !

Commentaires

  • Coïncidence ou pas, la juxtaposition de l'article "le catholicisme à la carte" et de celui-ci ne peut pas manquer de faire réfléchir. La deuxième lettre de St Paul à Timothée est effarante dans sa vision de ce que seraient les derniers temps, dans lesquels nous sommes.

    La confusion entre sacrements et magie, leur dénaturation par une vision symbolique, est déjà grave en soi, mortifère. Mais que dire des lectures où certains prêtres effacent purement et simplement les passages dérangeants, dénaturent l'Evangile en ravalant le Christ à un être purement humain et généreux, sans dimension divine et sans mission rédemptrice pour l'humanité !

    Ces constats-là, nous pouvons les faire tous les jours. Et pourtant, il faut s'accrocher. J'ai combattu le bon combat, j'ai gardé la foi. Nous ne manquons pas d'exemples. Je ne peux m'empêcher de me poser la question suivante: pourquoi Jean-Paul II a-t-il canonisé, à lui tout seul, autant de saints que tous ses prédécesseurs avant lui ? Ils sont avec nous, c'est le Crédo, c'est notre foi qui nous le dit.

    Je pense à José Luis Sanchez del Rio, un enfant mexicain, béatifié par le grand pape Benoît XVI. José fut assassiné pour avoir refusé d'abjurer sa foi catholique. Quel exemple, quel courage ! Ce n'est pas donné à tout le monde de mourir en martyre, en fidélité à Jésus. Mais c'est à nous de faire preuve de discernement et de nous demander qui, parmi les prêtres qui nous restent, nous rapprochent de Dieu, nous confirment dans la foi, ou nous entraînent plutôt loin de Lui.

    Si la quasi totalité des apôtres ont accepté le martyre, c'est parce qu'ils savaient que le Christ EST. Ils n'auraient jamais accepté de mourir pour un imposteur. Il est tout aussi improbable qu'un prêtre ou n'importe quel fidèle fasse le don de soi, par imitation du Christ, si sa foi n'est que symboles et bons sentiments. A un autre niveau, le célibat et la chasteté (ouh là, quel ringard !) n'ont aucun sens: ils ne peuvent être vécus que comme une frustration, ou une invitation à quelques arrangements plus ou moins secrets.

  • Le Catéchisme de 1992 est quand même encore toujours valable ?

  • Pour en revenir aux soit disant "paleo catholiques" je dirais qu'ils sont en fait très subtils parce qu'ils ont compris le VERBE qui s'est fait Chair. Ils ont compris que même depuis la toute première vache créée, ses mamelles ont toujours été à la même place et n'ont pas évolué ni devenues des sucettes en chocolat... La première girafe avait déjà un long cou ... La théorie de l'Evolution, inventée un jour pour faciliter l'étude des espèces, par une sorte de classement, de génèse éventuelle, de répertoire, fut acceptée. C'est en effet génial d'avoir trouvé cela. C'est devenu un Dogme enseigné dans les hautes études...
    Pas question d'y déroger ... C'est ça la Vérité !
    Que viendrait faire un Dieu Créateur la dedans ?
    C'est tellement naïf d'y croire n'est-ce pas ? Les miracles, c'est pour les crédules, les primaires !
    Et pourtant, c'est tous les jours qu'il y a des miracles.
    Déjà la conception, c'est fabuleux ! l'homme voudrait tellement arriver à créer la vie ! Non, seul Dieu est le Maître de la vie.
    Prenons attention aux petits miracles qui interviennent dans nos journées. Le soir, pendant notre examen de conscience, nous esseyons de faire un petit bilan de notre parcours d'enfants de Dieu.
    Que d'émotions de toutes sortes plus ou moins bien gérées, que d'actions plus ou moins bien réalisées, que d'Amour retenu encore, mais que demain nous remettrons sur le tapis pour que NSJC (venu sur terre, a vécu et y est mort en crucifié pour nous donner Sa vie en abondance)... soit un peu content de sa soeur, de son frère. (conscience personnelle d'enfants de Dieu)
    Mais aussi que de bonnes surprises, de réalisations inattendues, que d'opportunités, que de guérison de l'âme, que de retour à la Paix ...
    Nous n'avons pas le droit de ridiculiser l'Eglise, ses prêtres, ses consacrés, ses Pères spirituels, ses fidèles. Ce serait la négation de nos racines, de notre culture, de notre patrimoine religieux, artistiques, littéraires, du travail énorme accomplit souvent gratuitement pour soulager l'humanité souffrante ...
    Benoît XVI est un génial pédagogue, un esthète qui a tout compris et se met à notre portée pour nous donner le suc, le miel de la spiritualité et François est un modèle, un fin technicien pour la pratique, l'application de la religion de nos Pères. Tous les deux sont de grands amoureux et de Dieu et des hommes. Grand "merci" chers Papes !
    Paix et grâce à tous !

  • @ aubelle ... Il n'existe pas de théorie de l'évolution du vivant, il existe une évolution du vivant, que nous constatons et dont nous connaissons plus ou moins certains mécanismes à l'intérieur d'une même espèce. Notamment les lois de Mendel, un moine catholique considéré comme le père de la génétique moderne.
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    Cela fait en outre des millénaires que l'homme lui-même a réussi à faire évoluer par sélection artificielle des espèces vivantes, végétales et animales, pour qu'elles correspondent à ses besoins ou ses désirs. Darwin n'a fait qu'extrapoler cela aux époques où l'homme n'existait pas encore, et où il a imaginé qu'agissait une sélection naturelle, pour laquelle il ne pouvait d'ailleurs imaginer que Dieu comme agent extérieur, sachant que l'homme est l'agent extérieur pour la sélection artificielle.
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    Ce débat ou plutôt combat entre 'créationnistes' et 'évolutionnistes' est simplement idéologique, avec des intégristes dans les deux camps. Comment en effet peut-on concevoir une évolution de quelque chose sans qu'il y ait eu une création préalable de ce quelque chose ? Nous constatons l'évolution de notre Univers et, comme l'a calculé le chanoine Lemaître, nous en déduisons qu'il y a eu une création initiale, le big bang. Nous constatons l'évolution de l'ordinateur, et nous savons très bien que c'est parce qu'il y a eu création initiale d'un premier ordinateur. De même, nous constatons l'évolution du vivant ou de la pensée humaine, et nous en déduisons qu'il y a eu création initiale du vivant et de la pensée humaine. Même notre conception monothéiste de Dieu a évolué et évolue encore, après ce qu'on peut appeler sa création initiale dans la pensée humaine quelque part au Moyen Orient.
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    Mais comment aussi concevoir une création initiale de quelque chose sans qu'il y ait une évolution ultérieure ? Cela signifierait qu'il y ait ici-bas quelque chose de créé qui serait parfait du premier coup, qui ne changerait pas avec le temps qui passe, et qui serait donc éternel. Ce serait donc quelque chose qui aurait un attribut dont seul Dieu peut se prévaloir, puisque Lui seul est hors de notre temps (éternel) comme il est hors de notre espace (infini).
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    Je pense qu'il vaut mieux avoir l'humilité de reconnaître que rien n'est parfait ici-bas, que tout fut l'objet d'une création et que tout est l'objet d'une évolution. Et que seul Dieu n'est pas créé et n'évolue pas. Et qu'il faut donc renvoyer 'créationnistes' et 'évolutionnistes' dos à dos, ou plutôt les réconcilier dans une humilité commune devant Dieu.

  • Merci, Pauvre Job, pour votre partage et l'explication sur l'évolution. Oui, mais qui dit évolution dit un "plus". Le premier ordinateur n'a plus rien de comparable avec celui d'aujourd'hui quand il fallait composer soi-même son programme, d'accord.
    Pour l'Homme, je ne vois pas l'évolution niveau intelligence, compréhension, créativité, générosité, par rapport aux hommes du passé en général. C'est la technique qui a évolué, les sciences ... Mais si l'électricité venait à manquer, alors, là, on verrait l'Homme peut-être retourner dans la recherche des techniques des hommes du passé, pour survivre ...
    Le petit de l'Homme doit toujours être nourri, sinon il tombe malade au risque de mourir. Instruit, sinon il ne pourra pas s'intégrer dans la société et subvenir à lui-même et être utile. Aimé, sinon il ne fera que se révolter ce qui pourrait le mener à la prison. Initié à la connaissance de soi : corps-âme-Esprit, à la présence de Dieu Créateur de tout Bien à qui il rendra un culte, sinon il pourrait ne rechercher qu'à assouvir ses instincts, sans limite, ne vivant que pour cela.
    Nous nous disons "évolués" parce que nous avons des béquilles, l'ordinateur, la voiture, l'avion, mais l'Homme est resté tel que Dieu l'a créé, tel à Adam et Eve. C'est mon humble avis.

  • @ aubelle ... Je me suis aussi déjà posé cette question de l'évolution de la pensée humaine ou de l'esprit humain (ce qui fait que nous sommes hommes et non végétaux ou animaux).
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    Je crois aussi comme vous que cet esprit humain est le même depuis le premier homme jusque nous, c'est-à-dire qu'il a les mêmes capacités. Mais c'est aussi le cas pour la vie. Le premier organisme vivant avait les mêmes capacités de base que les organismes les plus complexes aujourd'hui. Il n'était pas moins 'vivant' qu'eux. Et de même, notre tout premier ancêtre n'était pas moins 'pensant' que nous.
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    On pourrait donc dire que la création du vivant, comme la création du pensant, est une œuvre complète, en ce sens qu'elle avait déjà prévu la capacité pour le vivant et le pensant d'évoluer comme ils le font (même sans savoir vers quoi). On peut supposer que, si les espèces vivantes les plus évoluées devaient disparaître par une catastrophe, les espèce vivantes les plus élémentaires recommenceraient le même processus évolutif.
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    De même, si tout l'acquis évolutif du pensant devait disparaître par une catastrophe, un même processus évolutif pourrait recommencer, jusqu'à faire ressurgir en temps voulu un nouveau chanoine Lemaître qui aura la révélation du big bang.
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    Ceci dit, je ne crois pas personnellement à la remise complète à zéro des compteurs du vivant et du pensant. Mais j'ai du mal à expliquer pourquoi je crois cela.
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    En poussant plus loin le raisonnement, on pourrait aussi dire que la création du monde fut une œuvre complète, en ayant déjà prévu toute la capacité pour ce monde d'évoluer comme il le fait, et que donc la création du vivant et la création du pensant existaient déjà en puissance au moment de la création du monde.
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    Ce seraient les trois évènements et mystères majeurs que nous essayons de comprendre : la création du monde, la création du vivant et la création du pensant (l'homme). Je crois que la Genèse ne parle pas d'autre chose.

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