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L'argent malhonnête, la déesse pot-de-vin et le pain sale

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Durant l’homélie de ce 8 novembre à Sainte-Marthe, le pape a commenté la parabole du gérant trompeur (Luc 16,1-8), qui reflète « l’esprit du monde, de la mondanité », qui est « un ennemi dangereux ». (zenit.org)

Les « ennemis » en effet ne sont pas seulement « le démon », même si c’est « lui qui fait du mal » : « L’atmosphère, le style de vie qui plaisent beaucoup au démon, c’est cette mondanité : vivre selon les ‘valeurs’ du monde. »

L’attitude mondaine, c’est « un peu ce comportement de la voie la plus rapide, la plus commode pour gagner sa vie ».

Dans la parabole, le maître fait l’éloge du gérant trompeur : « C’est un éloge du pot-de-vin ! Et l’habitude des pots-de-vin est une habitude mondaine et un péché grave. C’est une habitude qui ne vient pas de Dieu : Dieu a commandé de rapporter chez soi le pain gagné par son travail honnête ».

Celui qui rapporte chez lui de l’argent malhonnête « donne à manger à ses enfants du pain sale » : « ces enfants, peut-être éduqués dans des collèges chers, peut-être élevés dans des milieux cultivés, reçoivent de leur papa, comme repas, de la saleté, parce que leur papa, en rapportant à la maison du pain sale, a perdu sa dignité »

« On commence peut-être par une petite enveloppe, mais c’est comme la drogue », a aussi mis en garde le pape : l’habitude des pots-de-vin devient une dépendance.

Mais s’il y a une « ruse mondaine », il existe aussi une « ruse chrétienne, qui consiste à faire les choses avec habileté… non pas avec l’esprit du monde, mais honnêtement. C’est ce que dit Jésus quand il invite à être rusés comme des serpents et candides comme des colombes : « vivre ces deux dimensions ensemble, est une grâce de l’Esprit-Saint ».

Le pape a invité à « prier pour tous ces enfants et ces jeunes qui reçoivent de leurs parents du pain sale : eux aussi, ils sont affamés, affamés de dignité. Prier pour que le Seigneur change le cœur de ces adorateurs de la déesse pot-de-vin et pour qu’ils se rendent compte que la dignité vient d’un travail digne, d’un travail honnête, du travail quotidien, et non pas de ces voies plus faciles qui, à la fin, enlèvent tout ».

« Je voudrais finir avec l’autre personnage de l’Évangile qui avait beaucoup de greniers, beaucoup de silos remplis et qui ne savait pas quoi en faire : ‘Cette nuit, tu mourras », dit le Seigneur. Ces pauvres gens, qui ont perdu leur dignité par la pratique des pots-de-vin, ne portent pas sur eux l’argent qu’ils ont gagné, mais uniquement leur manque de dignité. Prions pour eux », a conclu le pape.

Traduction d’Hélène Ginabat

Commentaires

  • L'incompatibilité du catholicisme avec le dieu Finance est fondamentale. L'Argent est une construction humaine, c'est une idole, une idole terrible et exigeante, au nom de laquelle se créent tous les conflits, entre les individus comme entre les Nations, car elle est synonyme de pouvoir sur les autres. C'est au nom de ce pouvoir sur les autres, promis par cette idole, que se battent et se tuent les être humains depuis qu'elle a été créée.
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    Mais cette idole est aussi incompatible avec les fondements du catholicisme, à savoir l'Amour charité, pour Dieu et son prochain. Un financier qui se respecte a banni de son vocabulaire professionnel des mots comme 'charité', 'don', 'pardon', 'aumône', 'miséricorde'. Ce sont des gros mots pour lui, en tout cas s'il veut respecter les commandements de son idole, le dieu Finance.
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    La logique brutale du dieu Finance s'est largement installée partout dans la mentalité occidentale, en étouffant de plus en plus la logique d'Amour charité voulue par Dieu. La logique du cœur a été remplacée par la logique du portefeuille. On n'estime plus les gens à leur grandeur d'âme mais à la hauteur de leur compte en banque.

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